« L’agriculture durable ce n’est pas de la décroissance »
Loi d’orientation agricole, élevage durable, adaptation au changement climatique…Autant de sujets qui irriguent les travaux des organisations agricoles du Massif central que détaille Christine Valentin, présidente du Sidam.
Dans le cadre de l’élaboration de la loi d’orientation et d’avenir agricole, trois priorités ont été retenues parmi lesquels l’installation et la transmission, deux sujets prioritaires à l’heure où la France a perdu 100 000 exploitations en dix ans.
L’installation et la transmission sont effectivement des sujets prioritaires pour le syndicalisme et les chambres d’agriculture. Nous avons une mission stratégique pour accompagner les porteurs de projets et faciliter des installations viables, vivables et transmissibles. Sur la transmission, certains dispositifs méritent d’être remis au goût du jour pour inciter les cédants à transmettre leur exploitation. Des politiques publiques doivent être imaginées en ce sens pour encourager la cession des exploitations, sous la forme de bonus, et permettre ainsi aux cédants de prendre leur retraite sereinement.
Les chambres d’agriculture ont été sollicitées par le ministère de l’Agriculture pour orchestrer les débats relatifs à la LOA en région. C’est à la fois une forme de reconnaissance mais aussi une opportunité de peser sur les décisions. Lesquelles en priorité ?
Pour avancer sur cette loi, le président de la République a souhaité en effet la structuration de groupes nationaux et régionaux. Dans ce cadre, il a été demandé l’organisation de débats régionaux. Les chambres régionales d’agriculture ont été missionnées pour l’animation de ces débats co-présidés par l’État et la Région. Sur les trois thématiques : orientation-formation, installation-transmission, adaptation et transition face au changement climatique, il y a donc deux niveaux de débat au niveau national et régional. Nous avons obtenu la structuration d’un sous-groupe dédié à l’élevage dans la partie adaptation au changement climatique. C’est important que les élus professionnels agricoles soient présents pour donner leur vision de l’agriculture à 2040 car en région comme au niveau national, il n’y a pas que des représentants du monde agricole autour de la table. Sans présager des conclusions des travaux attendues pour fin avril, ce que nous cessons de répéter, arguments à l’appui, c’est que l’agriculture durable doit être économique, productive et non pas guidée par un dogme de décroissance où l’activité agricole se résumerait à un seul entretien du paysage et à une baisse de production dramatique pour l’économie de nos territoires et la souveraineté alimentaire de notre pays.