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TRANSPORTS
L’aéroport d’Aurillac passé aux rayons X

Porté par la ligne Aurillac-Paris, l’aéroport vit toute l’année au rythme de 10000 mouvements par an. Pour la première fois,  les visiteurs entreront dans les coulisses pour les journées du Patrimoine... mais ils devront montrer patte blanche.

Durant le week-end “portes ouvertes”, les salariés de l’aéroport de Tronquières échangeront avec les Aurillacois désireux d’en savoir plus sur le fonctionnement de la structure.

Pas de badge rouge, pas d’entrée possible sur la plate-forme d’une emprise de 80 hectares à Tronquières, délimitée par une clôture d’environ 6 km. Inspectée minutieusement tous les jours, elle évite les intrusions, qu’elles soient animales ou humaines. Seulement, les 20 et 21 septembre prochains, à l’occasion des journées du Patrimoine, un passe-droit sera accordé à une poignée de Cantaliens qui présenteront patte blanche pour découvrir les coulisses de l’aéroport(1). 

“Ce sera la première fois, confirme  Frédéric Marchal, directeur d’exploitation du site. Et nous collerons parfaitement au thème qui est “Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions”. L’aéroport constitue un élément patrimonial fort à Aurillac et ce sera l’occasion de découvrir les métiers liés à l’aéronautique.”  

Au programme notamment : la visite de la tour de contrôle, avec une vue à 360° sur le paysage cantalien. “Le plus beau bureau d’Aurillac !”, apprécie le directeur. D’autres lieux “méconnus” seront à découvrir, confie Frédéric Marchal, arrivé le 1er mars 2024, mais  aucun secret ne sera dévoilé, pour des raisons évidentes de sûreté et de sécurité. 

En lien avec l’aéroclub voisin, des baptêmes de l’air seront proposés aux visiteurs et des pilotes présenteront leur parcours, pour “pourquoi pas, faire naître des vocations”, espère David Perrier, directeur général des services de la communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac (Caba) et, de fait, de l’aéroport. “L’équipement est indispensable au tissu économique cantalien. La clientèle d’affaires représente 55 % des passagers. Beaucoup d’entreprises ne seraient plus ou pas ici s’il n’y avait pas cette liaison avec la capitale.” 

Décoller les idées reçues 

Cette journée portes ouvertes sera donc l’occasion de rappeler l’importance de maintenir cette ligne mais aussi de remettre quelques pendules à l’heure... Oui, à Tronquières, il s’agit bien d’un aéroport et pas d’un aérodrome : un aérodrome correspondant à l’ensemble des aménagements mis en place pour le décollage et l’atterrissage des avions ; un aéroport regroupe toutes les infrastructures destinées au trafic aérien commercial de passagers, de fret ainsi qu’à toutes les activités commerciales et administratives qui s’y rattachent. La sémantique a son importance, notamment pour battre en brèche l’idée que la plate-forme ne servirait qu’à la ligne commerciale. 

“Au total, on note 10 000 mouvements par an (décollage/atterrissage), précise David Perrier, dont 1 200 liés à Aurillac-Paris.” 

Les autres, ce sont des avions de l’aéroclub, des privés d’affaires, des militaires, du transport sanitaire,... La veille du Tour de France à Aurillac par exemple, trois avions se sont posés de nuit pour récupérer les organes d’une patiente décédée à Aurillac, qui ont pris la direction de Lille, Nantes et Marseille. D’autres sont arrivés le lendemain pour le transport des VIP qui assistaient à la Grande boucle. Et, plus surprenant, le restaurant de l’aéroport génère 250 mouvements mensuels... “C’est un atout majeur”, souligne David Perrier, notamment pour des militaires qui viennent se restaurer à Aurillac avant de repartir en entraînement par exemple, ou des futurs pilotes de l’aviation civile, qui effectuent des vols d’entraînement. 

“On ne voit que la ligne commerciale, mais l’activité est assez conséquente.” Et avec le début de la saison de rugby, les charters des clubs de Pro D2 vont reprendre leurs habitudes sur le tarmac aurillacois, les Bretons étant friands de déplacements en avion... 

Les mêmes obligations qu’à Orly 

Et peu importe la taille de l’aéroport, Aurillac est soumis aux mêmes obligations qu’Orly par exemple... “Tout est écrit en termes de procédures, et tout est complexe”, lâche David Perrier, qui, depuis moins d’un an, a déjà enchaîné huit semaines de formation (sécurité, sûreté, anglais,...) “diverses et variées” pour répondre aux obligations fixées par l’Organisation de l’aviation civile internationale. “C’est assez prenant et ça représente un volume annuel conséquent. Et sur chaque thématique, nous avons des audits tous les deux ans. L’aéronautique est l’un des secteurs les plus normés.” Et pour découvrir lesquelles, rendez-vous lors des prochaines journées du Patrimoine. 

(1) Dix personnes toutes les demi-heures devraient être accueillies.

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