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Cyclistes... et issus du monde agricole
La tête dans le guidon, et sur les épaules

Fils d'agriculteur, Rémy Arthur est inscrit au Pôle espoir cyclisme de Guéret. Il raconte sa passion du vélo.

Il a beau dire que le sprint est son point faible, Rémy Arthur, grand garçon mince de 16 ans, est un rapide. Deux ans après avoir commencé le vélo en club, ce lycéen creusois est déjà un des meilleurs espoirs limousins.

Dès sa tendre jeunesse, c'est sur les routes aux alentours de Bourganeuf que le jeune homme a pratiqué le vélo, « mais simplement pour se promener, se balader ». Son père est éleveur de vaches en bio à Bourganeuf. Ni lui ni sa mère ne sont fondus de vélo, et Rémy Arthur ne regarde pas plus que cela le Tour de France et les autres grandes courses à la télé. Mais cependant, il est déjà un passionné du coup de pédale. En 2007, il s'inscrit au club de vélo de Bourganeuf, présidé par un agriculteur Nicolas Le Petit. Rémy Arthur explique qu'« un voisin avait remarqué que je faisais beaucoup de vélo. Il m'a prêté un vélo de course, puis mon père m'en a acheté un ». Le club lui propose d'aller faire des courses. Avec les deux ou trois entraînements par semaine, et les études, cela fait un rythme lourd, qui l'oblige à laisser tomber le tennis de table, sport qu'il pratiquait jusqu'à présent.

Progresser rapidement

« Ce qui m'a plu, c'est la course, la concurrence. » La première année se passe bien. En catégorie cadets, il est souvent bien placé, et termine même vice-champion du Limousin l'an passé. Après une première année de compétition faste, il change de braquet et prend une licence à l'UVL, un club de Limoges qui possède une équipe Junior. Il décide aussi de rejoindre le Pôle espoir cyclisme du Limousin à Guéret. « Se partager entre les cours et le vélo, cela m'a plu ». Entouré de jeunes espoirs cyclistes, il a sûrement plus de chances de progresser rapidement. Lui est content des progrès qu'il a réalisés. « Je me sens plus fort physiquement. Je tiens la distance. » Il met en avant sa qualité de grimpeur, première selon lui.

En hiver, les cyclistes du Pôle, encadrés par Nicolas Ollier et Julien Boyer, travaillent le foncier. Depuis le mois de mars, le rythme augmente, avec quasiment une course par semaine.

Le lycéen voit une différence entre les courses Jeune et les courses adultes auxquelles ils participent. « Les jeunes roulent par à coup. C'est plus nerveux. Il y a tout le temps des attaques. Les adultes sont plus réguliers. »

Le week-end dernier, Rémy a terminé troisième des championnats du Limousin Junior à Busséol (en Auvergne. La course se fait avec les Auvergnats aussi), après une course « dure, usante » sous la chaleur. Il aurait espéré faire mieux.

Des courses, Rémy Arthur va en faire pendant tout l'été. A commencer par ce week-end, pour le « Tour du Haut-Poitou », sur deux jours. Pendant la période estivale, il s'entraînera seul ou avec quelques membres creusois du Pôle espoir. Il communiquera par mail avec son coach.

La rentrée prochaine, il sera en Terminale STI au lycée Jean-Favard. Il ne sait pas trop de quoi sera fait son futur, car il garde bien la tête sur les épaules : « J'aimerais aller le plus haut possible en vélo. Mais je sais que c'est difficile ». Il se voit bien continuer avec un BTS à Guéret ensuite. Et travailler avec son père ? Il n'y pense pas trop pour l'instant. Mais sait-on jamais… Guillem Boyer

La famille

« Pour mes parents, c'est une contrainte »

« Ma famille n'est pas du tout accroc de vélo. Mais ils sont contents que j'aie quelque chose dans la vie qui me passionne. » C'est avec des mots qu'on sent emplis de reconnaissance que Rémy Arthur évoque le soutien que lui apporte sa famille. S'il en est là aujourd'hui, c'est en effet que ses parents ont accepté de faire de gros efforts, qui leur en coûtent, y compris financièrement, pour qu'il s'épanouisse.

Le père de Rémy possède l'exploitation EARL Arthur, qui élève des vaches en bio à Bourganeuf. Rémy Arthur ne semble pas passionné par l'agriculture. Mais il est conscient des efforts que demande la gestion d'une exploitation. « En ce moment, c'est la période des foins. Mon père a beaucoup de travail. Mon activité cycliste est donc une contrainte pour eux car ils doivent se libérer chaque week-end ou presque. » Pour une raison qui nous dépasse à tous (le climat) les courses et la fenaison ont lieu au même moment… Mais le père a tranché. Les jours de course, il passe les bidons à son rejeton lors des ravitaillements. Une belle preuve d'amour. G.B.

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