La république Tchèque veut poursuivre les réformes libérales de la PAC
La république Tchèque vient de prendre la présidence de l'Union Européenne pour 6 mois, à la suite de la France. Parmi ses priorités, elle place la poursuite du débat sur la PAC comme le souligne son Ministre de l'Agriculture Petr Gandalovic. Il précise qu'au delà de 2013 "la PAC devrait être moins chère, plus flexible et plus juste… et égale pour les anciens et les nouveaux pays membres".
Pour Prague, le débat sur l’avenir de la Pac après 2013 - que la France a tenté d’amorcer sous sa présidence de l’Union - est lié à celui qui va s’ouvrir sur la réforme du budget communautaire. Ces discussions se poursuivront au cours du second semestre sous la présidence européenne de la Suède : un Etat membre qui, comme la République tchèque, a une approche très libérale, très « britannique » de la Pac.
Pour sa part, le ministre tchèque de l’agriculture, Petr Gandalovic, confirme que « la poursuite du débat sur la Pac est notre plus grande priorité », ajoutant : « Le débat que nous voulons mener concerne surtout les paiements directs et leur schéma ». « Au-delà de 2013, la Pac devrait être moins chère, plus flexible et plus juste », estime-t-il. « D’une voix de plus en plus haute, nous ajoutons qu’elle devrait être égale pour les anciens et nouveaux pays membres ».
Exaltation
Les Tchèques ne sont pas très enthousiastes des premières orientations que la France a tenté de faire adopter pour l’après 2013. Les conclusions du Conseil agricole sur la future politique agricole commune, après 2013, proposées par la France fin novembre - mais refusées par le Royaume-Uni, la Suède et la Lettonie, ce qui les a transformées en simple « conclusions de la présidence » - les intéressent, sans plus. Petr Gandalovic affirme que « nous souhaitons une continuité dans ces négociations. C’est pourquoi nous étions prêts à appuyer ce document ». Il n’était toutefois pas « exalté » par ce texte. Le Conseil agricole informel organisé par M. Gandalovic du 30 mai au 2 juin à Brno sera d’ailleurs consacré à la Pac de l’après-2013.
Il n’est donc que peu sensible à l’appel des agriculteurs européens. Les organisations professionnelles et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) ont en effet « lancé un appel à la présidence tchèque (de l’UE) pour qu’elle continue le débat sur les objectifs et les principes de la future Pac après 2013 et qu’elle reste ferme dans les négociations de l’OMC ». Selon le Copa et la Cogeca, « le travail de la présidence tchèque doit reprendre sur la base des conclusions dégagées par la présidence française du Conseil à propos de l’avenir de la Pac, conclusions qui étaient soutenues par presque tous les ministres de l’agriculture ».
Les dossiers sur la table
En tout cas, les dossiers à traiter sous présidence tchèque au cours du premier semestre de 2009 ne sont pas anodins pour les agriculteurs. Ils concernent :
- le livre vert sur la qualité des produits agricoles (communication de la Commission européenne en mai, à la lumière des réponses à son livre vert) ;
- le bien-être des animaux au moment de l’abattage ;
- l’étiquetage des denrées alimentaires ;
- la réglementation des sous-produits animaux ;
- la distribution de denrées aux personnes les plus démunies de la Communauté ;
- la poursuite du processus de simplification de la Pac (rapport de la Commission prévu le 24 mars) ;
- la définition des zones défavorisées (proposition de la Commission au cours du premier trimestre).
Un pays importateur : la Slovaquie
La Slovaquie vient d’adopter le 1er janvier 2009 la monnaie unique. C’est le seizième pays à entrer dans la zone euro. La Slovaquie, pays d’Europe centrale, partage ses frontières avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche, la Hongrie et l’Ukraine. Au nord et au nord-ouest du pays, la forêt couvre une grande partie du territoire. Au sud de la Slovaquie, s’étend le bassin panonien dont les plaines couvrent 20 000 km2 soit environ 40 % de la superficie du pays et qui représente la principale région agricole du pays.
Pendant la transition, à la suite de l’indépendance du pays, la réduction du cheptel ovin a réduit la demande en fourrages verts, conduisant à une transformation partielle des superficies fourragères en superficies céréalières ou en pâturages permanents exploités de manière plus extensive. La part des superficies emblavées en graines oléagineuses a doublé. Après une diminution initiale, les superficies de céréales et de betteraves sucrières sont en hausse mais de manière modérée.
Depuis la fin de l’ère soviétique, la Slovaquie consomme un tiers de plus de vin qu’elle n’en produit. Ce pays reste un importateur net de vins et les importations progressent rapidement. Avant son adhésion à l’Union européenne, en 2004, la Slovaquie importait entre 130 000 et 160 000 hl/an. À l’heure actuelle, elle en importe 300 000 hl/an. Les vins « bas de gamme » proviennent des pays proches (République tchèque, Hongrie, Roumanie), les moyennes gammes du nouveau monde (Chili, Argentine) ; les vins de table et les vins haut de gamme proviennent de l’Europe de l’Ouest (Autriche, Italie, France). Si les exportations françaises progressent, elles restent faibles en volume. En effet, les vins français apparaissent chers et financièrement peu accessibles pour le consommateur. Si le potentiel pour les vins français est limité pour des ventes en volume, il existe des possibilités de débouchés au travers de détaillants spécialisés, des clubs, de l’hôtellerie-restauration, sur des segments encore sélectifs de la population : une frange de Slovaques très aisée dont les revenus sont appelés à croître très rapidement et une population croissante d’expatriés.