La rémunération, ultime rempart à la décapitalisation
La décapitalisation du cheptel bovins viande à l’œuvre depuis une dizaine d’années s’accélère. Comment enrayer le déclin ? Par les prix, répondent unanimement les acteurs de la filière. Reste à passer aux travaux pratiques.
Selon une étude de l’Institut de l’élevage, les cheptels de plus de vingt vaches ont fortement diminué depuis 2017, avec toutefois une stabilisation du nombre de têtes par élevage. « 50 % des éleveurs de bovins viande ont plus de 50 ans, et détiennent 50 % du cheptel français », résume Dominique Fayel, éleveur aveyronnais et membre du bureau de la Fédération nationale bovine (FNB). Ce vieillissement des troupes d’éleveurs est plus marqué dans les bassins de l’Ouest, du Grand-Est et en Limousin. Pour autant, s’achemine-t-on vers un scénario de type ovins avec moins d’exploitations, et moins de bêtes, et donc un déclin inéluctable de la production ? Les professionnels réunis, à Mende, dans le cadre du congrès de la FNB, apportent une réponse nuancée à cette vision de déclin assuré.
« Le consommateur paye 20 % plus cher, alors que l’éleveur touche 40 % de moins »
D’abord sur le constat, les travaux de l’Inra, détaillés par Patrick Veyssier sont relativement éclairants : « L’efficience technique des systèmes de production a baissé. Certes, on produit deux fois plus de viande par éleveur, mais pour une même production de viande à l’hectare on utilise 40 % de concentrés de plus qu’il y a trente ans, 1 % de plus de gasoil par an ». Autrement dit, le capital humain a été remplacé par des biens, et du capital, tandis qu’en euro constant, le revenu par travailleur n’a pas bougé depuis trente ans.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1497, du 14 février 2019, en page 4.