« La réforme doit bénéficier aux retraités d’aujourd’hui et de demain »
La section des anciens exploitants d’Auvergne-Rhône-Alpes s’est réunie, dernièrement dans la Loire.
Réforme des retraites, revalorisation des pensions… Le point avec le président, Jean-Claude Chalencon.
Jean-Paul Delevoye, nommé Haut-Commissaire à la réforme des retraites par le Président de la République a dévoilé le 18 juillet, les grandes lignes de cette réforme. Qu’en attendez-vous ?
D’après les premiers échos que nous en avons, la future retraite par points remplacerait bien notre régime actuel de retraite agricole et la retraite minimum à 1 000 euros à carrière complète concernera aussi les exploitants agricoles. A ce stade, deux sujets nous préoccupent. D’abord, la question de la revalorisation des pensions des retraités actuels qui plafonnent à moins de 750 euros par mois quand la retraite moyenne de base et complémentaire des Français dépasse 1 300 euros. Ces actuels retraités ne seront pas concernés par la réforme. Il faut donc pousser les parlementaires à déposer des amendements intégrant les actuels retraités dans la réforme. Autre sujet d’inquiétude : le taux de cotisation retraite applicable aux actifs après la réforme. Actuellement, le taux global de cotisation des chefs d’exploitation (retraite forfaitaire, retraite proportionnelle et retraite complémentaire obligatoire) atteint 21,11% du revenu quand le taux applicable aux salariés est de 28%. Les pouvoirs publics conditionnent l’accès à la retraite minimum à 1 000 euros à une uniformisation des taux de cotisations. Mais globalement, le problème de fond reste la faiblesse des revenus agricoles. La priorité, c’est l’augmentation des revenus agricoles. Par ailleurs, nous estimons qu’à travail égal, un salarié agricole et un exploitant doivent cotiser au même niveau.
La réforme évoque la situation des futurs retraités mais très peu celles des actuels retraités dont les niveaux de pension sont pourtant inquiétants…
Il est clair que les exploitants actuellement en retraite ne doivent en aucun cas rester sur le bord de la route. La solution de nous renvoyer sur l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) n’en est pas une. Pire, c’est une insulte pour tous ces gens qui ont travaillé et cotisé toute leur vie.