La recherche creuse plusieurs pistes
La profession agricole du Massif central reste fortement mobilisée dans la lutte contre le campagnol terrestre. Mi-novembre, un état des lieux des études en cours a été réalisé.
À l’occasion d’une réunion avec les acteurs de la recherche impliqués dans la lutte contre le campagnol terrestre, les agriculteurs du Massif central ont rappelé l’impératif nécessité « d’aboutir rapidement à des moyens d’actions concrets ». La pullulation reste en effet importante malgré la baisse des températures, et les zones touchées ont tendance à s’étendre. Plusieurs études sont menées actuellement en partenariat notamment avec l’INRA et Vetagro Sup : des recherches sur les causes du déclin ; des recherches de nouvelles molécules «campagnolicides » et sur les phéromones. D’après les premiers résultats obtenus en Franche-Comté, il semble que ce ne soit pas un germe en particulier qui soit en cause lors du déclin mais un cortège de pathogènes. « 25 bactéries pathogènes ont été trouvées dans les campagnols prélevés mais il est nécessaire d’utiliser cinq organes (cœur, poumons, rate, foie et reins) dans le processus (difficultés techniques). De plus, en période de pic, le stress induirait une modification des pathogènes », explique Adrien Pinot de Vetagro Sup. Les professionnels agricoles ont donc interrogé les chercheurs sur la manière d’induire un stress et ainsi accélérer les phases de déclin. Les leviers d’actions sont en cours de finalisation.
Quelle alternative à la bromadiolone ?
Sur la question des phéromones, l’idée est dans un premier temps, d’identifier les composés olfactifs mâle et femelle qui servent à attirer le partenaire sexuel et de s’en servir pour augmenter l’efficacité du piégeage et/ou de l’empoisonnement. Des travaux sur ce sujet réalisés chez les rongeurs (souris de laboratoire) montrent que les phéromones ont un rôle dans la fonction et les comportements de reproduction. Ils pourraient être utilisés chez le campagnol terrestre. « Chez les insectes, la lutte avec phéromones fonctionne déjà bien », souligne Adrien Keller (INRA-CNRS). Autres travaux engagés, ceux sur les nouvelles molécules campagnolicides. L’objectif de ce projet de recherche est d’obtenir un nouveau produit phytosanitaire, en alternative à la bromadiolone, seul anticoagulant actuellement homologué contre les campagnols terrestres. Les financements (État + Région) ont été validés. Il s’agit dans ce programme de recherche d’utiliser les résultats déjà obtenus pour les souris et les rats afin
d’identifier de nouveaux anticoagulants efficaces sur campagnols, en tenant compte de l’écotoxicité. «Les recherches se sont orientées vers des anticoagulants (AVK). En effet, l’avantage principal est qu’ils ne produisent pas d’effets immédiats sur l’animal, ce qui évite l’aversion au produit. De plus, il existe un antidote (vitamine K) et ce type de molécule n’est ni mutagène, ni cancérogène», révèle Virginie Lattard, de Vetagro Sup. En octobre 2016, la première phase d’analyse in vitro sur matériel génétique a débuté. Pour continuer, les chercheurs ont besoin de tissus de campagnols. Des échantillons de tissus ont été recueillis en Franche Comté et les prélèvements se mettent en place en Auvergne également. De mi 2017 jusqu’à fin 2018, l’efficacité des molé
Lutte collective contre les taupes
Dans le cadre de la lutte contre le campagnol, Agri Emploi et la FDGdon proposent une prestation de gazage des taupes, éligible au FMSE. Pour optimiser l’efficacité, la prestation est réalisée par territoire. Le premier chantier est en place sur la commune de Besse en partenariat avec la mairie. Il se poursuit au rythme des conditions climatiques.
Tél. au 04 73 44 45 15, pour tout renseignement ou pour solliciter la prestation sur votre secteur.