Porc bio
La province de Liège veut prendre exemple sur le Limousin
La semaine passée, une délégation des Services Agricoles de la province de Liège en Belgique était en visite dans la région. Vivement intéressés par la filière porc bio limousine et son organisation, les membres de la délégation souhaitent s’en inspirer chez eux.
Dans le plat pays qui est le leur, 90 des porcs « grognent en flamand » plaisante Marc Ancia, premier attaché du Centre provincial liégeois de productions animales (CPLPA). Dans la province de Liège en effet, on se consacre plutôt aux grandes cultures et à la production bovin viande et lait. Pourtant, la production porcine existe et elle est même en progression depuis la fin des années 90. Si le nombre de reproducteurs a été diminué par deux entre 1997 et 2000, le nombre d’animaux engraissés a lui progressé de 73,4 sur la même période. Le tout placé sous le signe de la qualité. « Après la crise porcine, nous nous sommes mis à la recherche de nouvelles alternatives, explique Marc Ancia. Ce n’était pas la peine de faire ce que d’autres faisaient déjà et mieux. Nous ne pouvions pas non plus continuer dans la course au gigantisme… Nous avons commencé à nous intéresser au bio ». Pour s’engager dans cette voie, les liégeois ont souhaité voir ce qui se fait ailleurs. Délaissant la Bretagne, leur choix s’est porté sur notre région aux problématiques et aux conditions climatiques similaires à la leur. « Nous souhaitions voir une région comparable à la nôtre : herbagère avec une production porcine accessoire, raconte Marc Ancia. Après quelques recherches, nous avons découvert le travail mené par le lycée de Naves ». Quelques semaines plus tard, c’est sur site que la délégation a découvert l’organisation de la filière porc bio limousine au cours d’un voyage co-organisé avec PORLIM, l’interprofession porcine du Limousin. Deux jours entre Corrèze et Haute-Vienne pour rencontrer les acteurs de la filière porc bio, la DRAAF, la région Limousin, parler de la structuration de la filière, des partenariats mis en place entre les différents maillons de la chaîne, de la valorisation et de la transformation des animaux. Composée de Marianne Dawirs, directrice d’un centre de formation agricole, de Gérard Michel, metteur en marché, de Jean-Louis Mahu et Marc Ancia du CPLPA, la délégation débuté son parcours par la porcherie bio du lycée agricole de Naves. « Nous nous intéressons beaucoup à l’articulation entre le lycée et son exploitation, rapporte Marc Ancia. Nous devons parler aux générations suivantes et pour cela, nous comptons nous inspirer de ce qui est fait ici ». La délégation a poursuivi son périple par la boucherie Marcel Saveurs à Saint-Germain-les-Vergnes qui commercialise six porcs bio par semaine. Les belges ont également rencontré Christophe Bouzonie, vice-président de Porlim et visité son élevage de 50 truies naisseur engraisseur, récemment doté d’un bâtiment pour le naissage et la gestation. L’occasion pour les liégeois d’abune problématique importante pour eux. Ils ont ainsi pu échanger sur les différents types de bâtiments rencontrés, leurs avantages et leurs inconvénients dans un climat frais et humide.