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La Peste Porcine Africaine : la maladie avance !

De nouveaux foyers ont été détectés dans les pays frontaliers. Il est important de faire un rappel sur cette maladie et les mesures de biosécurité à respecter. Explications.

La persistance du virus dans le milieu extérieur est forte. Tout matériel souillé (cotte, bottes, véhicule, etc) peut favoriser la transmission indirecte.
La persistance du virus dans le milieu extérieur est forte. Tout matériel souillé (cotte, bottes, véhicule, etc) peut favoriser la transmission indirecte.
© © Emmanuel Garin - GDS France

Qu’est-ce que la Peste Porcine Africaine (PPA) ? La PPA est une maladie virale qui affecte uniquement les porcs domestiques et sauvages. Elle n’est pas transmissible à l’Homme. Les animaux souffrant des formes aigües présentent un syndrome hémorragique, souvent fatal. En raison du taux de mortalité élevé et des restrictions commerciales imposées aux pays touchés, la menace est importante pour les filières professionnelles.


Comment se transmet-elle ?


Il existe trois modes de contamination pour cette maladie :
- Par contact direct entre un animal malade et un animal sain,
- Par contact entre un animal sain avec un aliment (ou environnement) contaminé par le virus (transmission indirecte),
- Par transmission par un vecteur, la tique (tique molle, du genre Ornithodoros)
Ce virus est très résistant dans les sécrétions, les excrétions et les produits issus des porcs contaminés. Le risque de contamination est toujours présent dans les produits issus de salaison et fumaison. En effet, malgré ce traitement, le virus peut y survivre plus de deux mois. La contamination intra cheptel se fait essentiellement par voie sanguine (blessures ou utilisation commune de matériels de soins à plusieurs animaux). 
La persistance du virus dans le milieu extérieur est forte. Tout matériel souillé (cotte, bottes, véhicule, etc) peut favoriser la transmission indirecte.
 

Quels sont les symptômes de la maladie et comment est-elle diagnostiquée ?


Chez les animaux atteints de PPA, on distingue trois niveaux de virulence : la forme aiguë, subaiguë ou chronique. Les symptômes observés sont semblables à ceux de la peste porcine classique. Les animaux présentent une hyperthermie (de la fièvre), des rougeurs cutanées, une anorexie, des vomissements, de la diarrhée, des troubles de la coordination. 
Lorsque les animaux contractent le virus, l’issue est fatale dans 100% des cas de forme aiguë. La mort survient généralement en 4 à 13 jours. En cas de forme subaiguë, le taux de mortalité est moindre ; lorsque les animaux meurent, le décès survient plus tard, entre 30 et 40 jours après les premiers symptômes. La maladie peut évoluer pendant plusieurs mois lors de la forme chronique. Seules les analyses de laboratoire (virologiques et/ou sérologiques) permettent de poser un diagnostic de certitude et de différencier la PPA de la peste porcine classique.
 

Quelle est la situation actuelle ?


La PPA est présente en Europe. Depuis le 1er juillet 2023, plus de 4 100 cas en élevage et 6 358 cas sauvages ont été comptabilisés.
Un cas a été confirmé samedi 15 juin sur un sanglier en Allemagne dans le Land de Hesse (au Sud-ouest de Francfort), sur la rive Est du Rhin. Ce sanglier a été trouvé près d'une route, dans une zone plutôt urbanisée, assez éloignée des grands massifs forestiers. Ce cas est situé à 100 kms de la frontière française (voir carte). L'hypothèse émise pour la contamination du sanglier est l'abandon le long des routes de produits carnés infectés (type sandwich/charcuterie). A la date du 24 juin 2024, 5 nouveaux cas de PPA ont été recensés sur des sangliers sauvages dans la zone réglementée mise en place autour du 1er cas confirmé.
En Italie du Nord, des foyers ont été mis en évidence dans les régions du Piémont, de Ligurie et de Lombardie ; les plus proches sont à 55 kilomètres de la frontière française.
Une zone de restriction de 15 kms autour de ce cas a été mise en place. Les principales mesures qui y sont prises sont :
- Restriction sur les mouvements de porcins et de produits et l'épandage de lisier
- Interdiction générale de la chasse pour ne pas disperser les sangliers
- Recherche intensive des cadavres de sangliers (par chiens renifleurs et drones) et mise en place de points de collecte des cadavres, afin de déterminer dans quelle mesure la PPA s'est déjà propagée et si d'autres zones sont touchées.
 

Comment lutter contre cette maladie ?


A ce jour, il n’existe aucun vaccin ou traitement antiviral pour lutter contre la PPA.
Pour limiter la propagation du virus, il est recommandé de : 
- Ne pas revenir de pays infectés avec des produits à base de porc,
- Ne pas jeter les restes alimentaires dans la nature, les jeter dans des poubelles fermées et adaptées,
- Signaler les cadavres de sangliers au Service départemental de l'Office Français de la Biodiversité, en première intention, ou à la Fédération départementale des chasseurs,
- Ne pas toucher ni déplacer les carcasses,
- Respecter les mesures de biosécurité en élevage porcin et empêcher tout contact entre animaux domestiques et sauvages. En élevage plein air, en l’absence de mur de 1,3 mètre, une double clôture doit être installée pour empêcher le contact groin à groin. 

 

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