La mobilisation forestière face à l’invasion de scolytes
Le changement climatique a des effets dévastateurs sur les forêts françaises. Sécheresse, insectes ravageurs ou incendies, les arbres, les résineux en particulier, subissent de nombreuses attaques sur l’ensemble du territoire.
Quels sont les effets du changement climatique ? Les forestiers se posent cette question depuis une quinzaine d’années déjà. Mais cette interrogation a surgi dans l’actualité, au vu du contexte climatique auquel a été soumise la forêt. 2017 et 2018 ont connu des étés secs, avec de grosses chaleurs et peu de pluies. Et l’hiver doux de 2018-2019 n’a fait qu’aggraver la situation… L’épicéa est l’essence la plus citée par les forestiers de l’Office nationale des Forêts (ONF), pour expliquer le sujet. Ces derniers ont d’ailleurs organisé une journée destinée à la presse en forêt communale d’Esserval-Tartre et à la sécherie de la Joux (Jura) pour illustrer l’étendue du problème. Ce résineux souffre, en effet, d’un important stress hydrique couplé à l’attaque massive de petits coléoptères. Des scolytes, qui creusent des galeries sous l’écorce, détruisant ainsi les tissus conducteurs de sève. Initialement en région Grand Est, cette épidémie de scolytes s’étend aujourd’hui sur la quasi-totalité des forêts d’épicéas de la moitié nord de la France. 58 000 hectares de forêts publiques sont désormais identifiés comme « à reconstituer ». De nombreuses coupes ont été réalisées – le plus rapidement possible – pour limiter l’expansion. Mais ces bois « scolytés » arrivent en excédent sur les marchés. Saturés, désorganisés : la conséquence directe en est l’effondrement des cours du marché du bois. De 60 à 70 euros le mètre cube sur pied habituellement, les résineux se vendent actuellement autour de 20 euros le mètre cube.