« La Lozère a une grande histoire avec la vigne »
Le conseil départemental s’est réuni en séance plénière le 14 avril à Mende. L’occasion d’évoquer quelques questions agricoles avec la présidente Sophie Pantel et de découvrir les fruits oubliés et les cépages interdits.
Dominique Garrel, président du réseau fruits oubliés et Jean-Benoît Goulabert, producteur de vin sont intarissables sur la problématique des fruits oubliés et des cépages interdits. Clinton, Noah, Jacquez, Herbemont, Othello et Isabelle : ces cépages sont interdits depuis 1935. D’après la rumeur, ils rendent fous. La raison est plus terre à terre, ils sont interdits à cause de la situation de surproduction d’alors. De nombreux producteurs cévenols sont ainsi pénalisés, mais l’exploitation pour usage familial reste tolérée. Sauf que quatre-vingts ans après, l’interdiction perdure… L’association Fruits oubliés regroupe des passionnés de pomologie et des défenseurs de ces anciens cépages hybrides ; « la Lozère a une grande histoire avec la vigne, clame Dominique Garrel. Ainsi qu’une biodiversité fruitière qu’il faut absolument préserver. » Pomme, poire, châtaigne ou coing, etc., les fruits oubliés, c’est une question de variété. « Il existe près de 3 000 variétés de pommes, mais nous n’en mangeons qu’une dizaine », se désole-t-il. À l’initiative de cette rencontre, Robert Aigoin, conseil départemental délégué à l’agriculture se dit persuadé d’être « au début de quelque chose ». Notamment en arboriculture avec une production de jus de pomme tournant bien du côté de Florac. Je sais bien qu’il y aurait pas mal de reconquête de territoire à faire, mais l’agriculture lozérienne aurait tort de ne pas penser à ces productions locales. »
La suite dans le Réveil Lozère, page 6, édition du 21 avril 2016, numéro 1356.