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FCO, MHE, pourquoi il ne faut pas attendre pour vacciner

Les prémices de l’hiver n’ont pas encore refroidi les ardeurs des vecteurs de la FCO-3 ni de la MHE, deux maladies qui circulent dans le Cantal et dont le rempart tient dans la vaccination.
 

La certification export exige une vaccination par le vétérinaire sanitaire.
© C. Saidou Minagri.fr

Aujourd’hui que les animaux sont pour beaucoup rentrés, que les températures matinales ont commencé à descendre sous 0°C, quel empressement à vacciner ? Pour convaincre les éleveurs encore réticents à sortir les flacons du frigo ou à passer commande auprès de leur vétérinaire, Justine Gaudré, vétérinaire conseil au GDS Cantal, expose les dernières statistiques : onze foyers de MHE la semaine dernière portant à 14 le total sur les secteurs de Maurs, Saint-Mamet, Pleaux... en remontant sur la Corrèze, avec des animaux symptomatiques ; une trentaine de PCR FCO-3 revenues positives du laboratoire Terrana depuis le 7 novembre même si, pour l’instant, aucun cas clinique n’a été recensé. Sachant qu’en France, la FCO-3 continue de progresser avec 231 foyers sur la seule semaine dernière (total à 8 436 foyers en quatre mois). 

/agriculture-massif-central/node/18582

FCO-3 et MHE circulent dans le Cantal

Quant à la FCO-8, si l’activité reste stable depuis mi-novembre, avec un à deux nouveaux cas chaque semaine, les éleveurs ovins ne se posent, eux, plus la question de vacciner ou pas. Une incitation à la vaccination relayée par les organisations agricoles, services vétérinaires, opérateurs privés comme coopératives avec un double enjeu : protéger le cheptel de souche et s’assurer un débouché à l’export, la vaccination étant désormais reconnue dans le protocole sanitaire négocié avec un certain nombre de pays européens ou tiers. Tour d’horizon des vaccins disponibles, de leur éventuelle indemnisation,...
Pour la FCO-8, très active depuis l’été dans le département et désormais endémique, le vaccin BTV 4-8 est disponible (deux doses à trois semaines d’intervalle chez les bovins), non pris en charge par l’État. Le GDS du Cantal aide la vaccination des cheptels ovins à hauteur de 1,50 €/dose (sur la période juillet 2024-fin juin 2025), dans la limite du nombre d’ovins cotisants en 2024. 

Protéger cheptel de souche et reproducteurs

“On vaccine le cheptel de souche afin de protéger tous les animaux adultes mâles et femelles, sans oublier les animaux reproducteurs, béliers comme taureaux, compte tenu du risque de stérilité, sachant que la FCO va altérer au minimum un cycle de spermatogénèse, soit 60 jours, avec des pertes économiques majeures à la clé”, souligne Justine Gaudré. Les jeunes destinés au renouvellement doivent également être vaccinés. Avec des préconisations : éviter la période précédant la lutte et le mois qui suit pour les béliers, attendre un mois après la saillie  pour vacciner de même que les semaines encadrant la mise bas. L’éleveur peut vacciner lui-même son cheptel de souche, en se procurant des doses auprès de son vétérinaire.
S’agissant de la vaccination requise pour la certification export, elle doit obligatoirement être pratiquée par le vétérinaire sanitaire de l’élevage. Il en va de même pour une sortie d’élevage à destination d’une estive, d’un rassemblement (concours...) ou d’un autre élevage en France. “Pour les estives, il faut anticiper et se renseigner auprès du gestionnaire”, complète-t-elle.

 Pour les estives, il faut anticiper et se renseigner auprès du gestionnaire”, incite Justine Gaudré, vétérinaire conseil au GDS Cantal

FCO-3 : profiter du vaccin gratuit

Pour la FCO-3, l’enjeu est tout autant, si ce n’est plus, fort avec des animaux naïfs qui n’ont pas encore croisé ce sérotype qui circule de plus en plus dans le département comme en attestent les retours de PCR. Avec une différence de taille : la vaccination du cheptel de souche est prise en charge par l’État avec 182 803 doses du vaccin Bluevac 3 livrées aux vétérinaires cantaliens : de quoi vacciner 91 400 bovins, deux injections à trois semaines d’intervalle. Et 29 900 du Bultavo 3 (une seule injection pour les ovins). Au niveau national, un million de doses supplémentaires du Bluevac 3 ont été commandées (uniquement en conditionnement 200 ml soit l’équivalent de 63 doses), autant pour le Bultavo 3 (500 000 mi-novembre, 500 000 attendues pour mi-décembre). Cette vaccination gratuite court jusqu’au 31 décembre 2024 (et potentiellement jusqu’à écoulement des stocks). D’où l’importance, si ce n’est déjà fait, de se signaler auprès de son vétérinaire. Elle est distincte de la vaccination pour l’export (et pour les rassemblements, foires, l’élevage en France), à la charge des éleveurs qui doivent solliciter leur vétérinaire sanitaire, sachant que le Bultavo 3 est reconnu par l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Tunisie. 

Certificat export : vaccin par le véto sanitaire

Pour la MHE, les éleveurs de la zone tampon vaccinale (Nord-Est Cantal) bénéficient de la gratuité du vaccin Hépizovac pour protéger leur cheptel de souche (là encore jusqu’au 31 décembre 2024 ou épuisement des doses), 132 237 ont été livrées au Cantal en date du 9 décembre. Et Justine Gaudré met en garde ceux qui misent sur une immunité collective progressive : celle-ci a certes été observée dans le cœur de l’épicentre pyrénéen de la maladie, mais pas au-delà. En France, 3 374 cas sont recensés, avec des foyers qui cernent le Cantal. 


La vaccination pour l’export reste elle à la charge de l’éleveur, sur intervention du vétérinaire sanitaire et avec des délais à bien anticiper : deux injections à trois semaines d’intervalles et export trois semaines après la deuxième dose (au moment où le camion passe la frontière). 
 

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