Bâtiment d'élevage : une bergerie bien réfléchie
Lors des portes ouvertes des bâtiments d'élevage, Mickaël Genestine, éleveur ovin à Prondines, a ouvert les portes de sa bergerie dans laquelle il a privilégié le confort de travail.
Lors des portes ouvertes des bâtiments d'élevage, Mickaël Genestine, éleveur ovin à Prondines, a ouvert les portes de sa bergerie dans laquelle il a privilégié le confort de travail.
« Le bâtiment d'élevage est la clé de la structuration de l'exploitation. »
C'est par ces mots que Paul Bony, élu local de la Chambre d'agriculture a ouvert la visite de la bergerie de Mickaël Genestine, à Prondines dans les Combrailles, à l'occasion des Portes Ouvertes Bâtiment*.
Le jeune éleveur ovin a construit en 2020 ce bâtiment d'élevage d'une capacité d'environ 300 brebis. Lors de la conception de son projet, il a porté une attention particulière au confort de travail, non pas à grand renfort d'investissements mais grâce à un aménagement intérieur fonctionnel.
À lire aussi : Bâtiment d'élevage : innovation et bon sens
Bâtiment d'élevage : "Je ne voulais plus enjamber les barrières"
La bergerie de Mickaël Genestine est accolée au stockage de fourrage de 425 m2. L'éleveur peut ainsi distribuer l'alimentation sèche sans avoir à sortir. « Je suis presque à 900 mètres d'altitude. Les hivers restent froids ! »
Le bâtiment d'élevage est long de 35 mètres pour une largeur de 15 mètres. Cet espace de 525 m2 au sol, a été aménagé d'un couloir d'alimentation central d'une largeur de 2,20 m. Il est au même niveau que le stockage de fourrage pour permettre au jeune berger de dérouler ses bottes de fourrages à l'aide d'un valet de ferme. « J'aurais pu faire le couloir moins large mais j'ai pensé qu'en cas de panne du valet de ferme, je pourrais toujours utiliser le tracteur. »
De chaque côté du couloir, deux grands parcs, de 5 mètres de large et d'une capacité de 125 brebis suitées chacun, ont été installés. Les deux espaces sont équipés d'un distributeur automatique d'aliment. Un couloir de 0,80 mètre de large en fait le tour et trois portillons (aux extrémités et au centre) ont été installés pour chaque parc.
Lors de l'agnelage, je peux sortir une brebis et son agneau plus facilement pour les conduire dans un autre parc. De manière générale, ces portillons m'évitent aussi d'enjamber les barrières pour aller vers les brebis. Je trouve même qu'il en manque.
Dans le même esprit, l'accès ces couloirs se fait par une pente douce.
Un appentis a été créé, jouxtant la bergerie, pour loger les agneaux à l'engraissement. La proximité avec les brebis facilite les manipulations.
Côté ambiance, l'omniprésence du bois de la charpente aux barrières des parcs d'élevage offre un air sain sans humidité. Le faîtage participe aussi grandement au renouvellement de l'air. Le toit de la bergerie est équipé d'un dôme lumineux offrant une bonne luminosité naturelle.
À lire aussi : Outils et préconisations pour maîtriser le stress thermique des animaux en bâtiment
Deux ans pour un bâtiment
Pour Thierry Roche, conseiller modernisation à la Chambre d'agriculture, la bergerie de Mickaël Genestine est un bon exemple pour les agriculteurs.
Le bâtiment vous allez travailler tous les jours dedans y compris quand vous serez fatigué. Alors, lors de la construction, n'hésitez pas à dire aux faiseurs (maçon, électricien, charpentiers...) ce vous voulez ou non. J'ai vu des bâtiments où les maçons ont mis des marches là où il n'y aurait pas dû en avoir ! C'est vous qui décidez !
Le conseiller recommande également de s'armer de patience : deux années minimum sont nécessaires à la réalisation du projet.
* organisées conjointement par la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme et l'EDE du Puy-de-Dôme