La lentille, une culture complémentaire quitte ou double
De plus en plus d'agriculteurs lozériens se mettent à exploiter la lentille en bio. Sa facilité d'implantation et son intérêt agronomique en font une culture complémentaire idéale mais sensible aux aléas climatiques.
Au-delà de l'Allier, sur le plateau basaltique du Velay, elle est traitée comme la « reine » des légumineuses. Pour autant, la Haute-Loire n'a pas le monopole de la lentille verte. En Lozère, une dizaine d'agriculteurs se sont mis ces dernières années à l'exploiter en culture complémentaire biologique. Pour Maxime Collomb, chargé de mission agriculture biologique à la chambre d'agriculture de Mende, ce relatif engouement autour de la légumineuse s'explique avant tout par « l'intérêt des consommateurs » pour ce produit perçu comme très sain et par la « simplicité » de la légumineuse.
« Cette culture s'adapte facilement sur les sols caussenards et de Margeride, et elle n'a pas d'exigences particulières en matière de pluviométrie. Surtout, elle accepte d'être implantée tardivement et se passe naturellement d'engrais minéraux », résume le technicien de la chambre. En Lozère, les semis peuvent être plantés - sur un sol réchauffé et ressuyé - de fin avril à fin mai et la récolte se fait dès que les lentilles sont sèches, la plupart du temps au mois d'août. « Il faut le voir comme un joker. On peut par exemple récolter un fourrage précoce sur une prairie qui n'est pas très belle et, derrière, y implanter une lentille. Ça permet d'avoir une culture dans la même année », poursuit Maxime Collomb.
Complément de revenu
Depuis 2017, Gérard Maurin, installé au hameau du Beyrac, près d'Allenc, en récolte chaque année entre 500 kilos et une tonne. Il a récidivé ce printemps en plantant six hectares de lentilles sur les 150 qu'il possède en Margeride. « Je me suis tourné vers cette culture à un moment où j'avais besoin d'un complément d'argent alors que je convertissais ma production autrefois en ovins lait. Aujourd'hui, on peut dire que globalement, c'est réussi. Jusqu'ici, pas une lentille ne m'est restée sur les bras », raconte cet éleveur dont l'exploitation est désormais essentiellement tournée vers la production de viande ovine et bovine. Après avoir écumé les marchés à ses débuts, il écoule désormais sa production en vente directe au prix de sept euros le kilo et si, faute d'avoir fait labelliser ses terres, il n'a pas l'étiquette « bio », ses lentilles sont produites sans intrants ni pesticides.