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La fusion avec Centre-Lait votée à l´unanimité moins une voix

139 "oui", une abstention : à une quasi unanimité, les 140 délégués convoqués vendredi ont voté la fusion du groupe des ?leveurs du pays vert avec Centre-Lait.


Réunis vendredi 24 février à Camps (Corrèze) en assemblée générale extraordinaire, les 140 délégués représentant les différentes sections départementales du groupe coopératif des ?leveurs du pays vert (EPV) ont voté à l´unanimité moins une voix (à bulletins secrets) la fusion avec l´Union de coopératives Centre-Lait. Ils ont ainsi donné le feu vert à un montage juridique qui prévoit l´adhésion d´EPV à l´Union Centre-Lait, qui va changer de nom, et sera constituée de quatre coopératives de base : EPV, Centraliment, la Capp et Volcalis. Leurs 4 conseils d´administration éliront les 25 délégués qui composeront le conseil de la nouvelle entité, qui pilotera toutes les filiales des deux groupes. Puissante et polyvalente, la nouvelle union de coopératives interviendra à l´échelle du Massif central dans des domaines aussi variés que la production, la transformation et la commercialisation de bovins, porcins, ovins, l´approvisionnement, la sélection animale et l´insémination. Elle regroupera plusieurs milliers d´agriculteurs adhérents sur un territoire qui compte principalement les départements du Cantal, du Lot, de la Haute-Loire, de la Corrèze et de la Haute-Vienne. Pour un chiffre d´affaires consolidé de 300 millions d´euros et quelque 600 salariés.

Redresser les comptes de Covial

"Ce vote montre que nos adhérents ont été en mesure de comprendre la situation et de réagir comme il le fallait", commentait Serge Paran, président d´EPV, en soulignant la forte mobilisation des coopérateurs. 700 ont participé ces dernières semaines aux assemblées générales des sections Cantal-Lot, Haute-Loire, Corrèze et Haute-Vienne, et désigné 140 délégués, tous présents ou représentés à l´assemblée générale extraordinaire de vendredi dernier. En comptant les réunions d´information organisées dans le Cantal, ce sont 1 100 éleveurs qui ont été réunis. En négociation depuis tout juste un an, ce rapprochement est présenté comme un moyen de redresser la situation d´EPV, dont une grande partie des fonds propres a été anéantie par le naufrage de sa filiale Covial. "Nous perdons actuellement 0,3 euro par kilo de viande produit", résume Serge Paran. Le pari consiste à retrouver un équilibre financier en 2007, après une année 2006 qui devrait se solder pour cet outil de transformation et de commercialisation de viande bovine par un nouveau déficit de 2 millions d´euros, explique Jean-Pierre Chateau, président de Centre-Lait. Redressement qui serait rendu possible d´une part grâce à la mise en commun de moyens et aux économies d´échelle que doit générer la fusion. D´autre part à l´installation des ateliers de découpe et de transformation de porcs de Centre-Lait dans les ateliers de Covial, et la recherche d´une meilleure valorisation des productions bovines dans le cadre de filières identifiées.

Se recentrer sur les adhérents

"Une page se tourne. Il faudra faire en sorte de tirer les leçons des erreurs du passé", remarque Serge Paran, selon qui cette fusion va de toute façon dans le sens de l´Histoire et correspond aussi à la nécessité d´adapter la coopération aux enjeux d´avenir. "La taille importante du nouveau groupe et sa polyvalence seront un atout", estime-t-il. Parmi les erreurs du passé, il en est une que les éleveurs ont clairement demandé de rectifier : le nouveau groupe devra se recentrer sur ses adhérents. "J´espère qu´on saura faire la différence entre l´adhérent et l´opportuniste qui mange à tous les rateliers et, en plus, casse du sucre sur le dos de la coop", a résumé un éleveur. "Il y a un véritable recadrage à faire, convient Serge Paran. Nos circuits commerciaux doivent être mis en priorité au service de nos adhérents". Volonté confirmée avec force par Jean-Pierre Chateau : "On est dans la coopérative, ou on est dehors. Ceux qui sont dedans doivent trouver avantage à y être, et en retirer autre chose que la simple considération d´être invité aux assemblées générales", clamait-il, en appelant à "un nouveau style de gouvernance qui privilégie l´adhérent et la transparence".

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