Élections européennes
La France fragilisée
Annoncée par les sondages, la percée du Front national a été confirmée par les électeurs. Avec 24,95 % des voix, il devance et de loin l'UMP (20,79 %) et surtout le Parti socialiste qui n'a recueilli que 13,98 % des suffrages. Arrivent ensuite l'UDI-Modem avec 9,9 % des voix, les Verts (8,92 %) et le Front de Gauche (6,34 %).
Conséquence : le FN envoie près du tiers des députés français à Strasbourg avec 24 sièges, l'UMP : 20, le PS : 13, l'UDI-Modem : 7, les Verts : 6, le Front de Gauche : 3 et un divers issu de l'Outre-mer.
Néanmoins, les ténors agricoles qui figuraient en bonne position sur les différentes listes sont élus. Il s'agit de Michel Dantin et d'Angélique Delahaye, ancienne présidente de Légumes de France, UMP tous les deux dans les circonscriptions du Sud-Est et du Centre, de José Bové pour les Verts dans le Sud-Ouest, ou de Patrick Le Hyaric (Front de Gauche) pour l'Ile-de-France.
Il n'en reste pas moins que si le FN devient le premier parti de France, avec 5,4 millions de voix, il n'a pas drainé davantage d'électeurs que lors de l'élection présidentielle de 2012. Sa victoire, il la doit à l'abstention massive (57 %) dont ont été victimes les partis traditionnels, UMP et PS respectivement et au désintérêt de l'opinion pour l'Europe. Cette défiance vis-à-vis de l'Europe, on la retrouve également dans un certain nombre de pays, comme le Royaume-Uni, le Danemark et la Grèce où les partis eurosceptiques et europhobes arrivent en tête comme en France. Conséquence : les partis extrêmes renforcent leurs positions au Parlement de Strasbourg. La gauche radicale gagne 10 sièges (45 désormais), grâce à la Grèce ; les souverainistes, eurosceptiques et autres par ailleurs divisés entre eux, enlèvent 62 sièges supplémentaires pour culminer à 183 sièges. Au détriment, bien sûr, des partis traditionnels. Ainsi, le Parti populaire européen (PPE) perd 62 sièges pour se retrouver à 212, le Parti socialiste 11 sièges à 185 aujourd'hui, comme les Libéraux où va siéger l'UDI-Modem (-12 à 71 sièges) et les Ecologistes (-2 à 55 sièges).
Il n'en reste que la France sort affaiblie de ce scrutin. Outre les dégâts collatéraux politiques, elle sera moins présente au sein des principaux partis (le PPE et le PS), qui même s'ils sont en recul vont continuer d'imposer leur tempo au Parlement européen pour les cinq ans qui viennent.
D'après Actuagri