La FNSEA salue les conclusions positives pour le secteur agricole
Après la conclusion des États généraux de l’alimentation le 21 décembre, la FNSEA dresse un premier bilan positif et salue la prise en compte des revendications de la profession agricole à l’issue de cet exercice novateur qui a permis aux différents acteurs de dialoguer au-delà des postures.
Faisant suite à la méthode nouvelle et participative qui a caractérisé les États généraux de l’alimentation pendant cinq mois, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Eric Thirouin, secrétaire général adjoint, ont choisi de s’exprimer via un live sur Youtube pour répondre en direct aux questions des agriculteurs, le 22 décembre. Sur un grand nombre de sujets, la FNSEA se satisfait ainsi d’avoir été entendue. « Le chantier deux nous avait beaucoup inquiétés, nous, agriculteurs », témoigne Eric Thirouin, qui redoutait les propositions visant à passer toute l’agriculture française en bio, ou à arrêter l’élevage, « mais ce qui ressort est très rassurant », ajoute-t-il. Mise en avant des produits français via un meilleur étiquetage, produits locaux et bio en restauration collective, lutte contre le gaspillage sont autant de mesures qui correspondent à l’ambition de l’agriculture française. Sur l’une des inquiétudes majeures, l’interdiction de produits phytosanitaires, « aucune substance n’a été pointée », se satisfait par ailleurs le secrétaire général adjoint de la FNSEA. « Cela fait écho à notre contrat de solutions », renchérit Christiane Lambert, qui insiste : « les mots des actions syndicales ont été clairement entendus ». Restent quelques points d’inquiétude, comme la séparation de la vente et du conseil en matière de produits phytosanitaires, séparation qui ne doit pas entraîner une charge supplémentaire pour que l’agriculteur accède au conseil, ou encore la redevance sur la pollution diffuse qui doit être revue et qui, pour Eric Thirouin, ne doit pas être refondée avec une explosion de l’enveloppe budgétaire.
Les outils d’un retour de valeur
Si dans les négociations commerciales, plusieurs acteurs comme Leclerc, mais aussi Carrefour ou Intermarché ne jouent pas le jeu, indique la présidente de la FNSEA, « la loi en préparation contient des éléments pour remettre la construction des prix en marche avant », ajoute-t-elle. « Les industriels ont aussi compris qu’ils devaient regarder les producteurs autrement », estime Christiane Lambert, mais les agriculteurs doivent également se saisir des outils pour prendre la main sur les relations avec les autres acteurs économiques. Quant à la prise en compte des coûts de production dans les contrats, « il y aura une référence au coût de production moyen dans chacun des secteurs », explique la présidente de la FNSEA, avec par exemple des indicateurs sur le coût de la main d’œuvre ou celui de l’énergie pour la viticulture, ou encore une référence au coût de l’alimentation pour l’élevage.
Un dialogue constructif avec les ONG
Seul regret, pour les représentants de la FNSEA, l’absence imprévue du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. « Les États généraux sont un lieu qui nous a coûté, nous sommes rentrés dans des débats avec des gens qui ne pensaient pas comme nous […], il est dommage qu’après nous avoir demandés de tous nous mettre autour de la table, Nicolas Hulot n’en ait pas fait de même », regrette Eric Thirouin. Les États généraux ont cependant créé une dynamique de dialogue positive. La FNSEA a rencontré en parallèle des associations de consommateurs et des ONG de protection de l’environnement. Avec ces dernières, « nous avons des points d’entente, comme sur la lutte contre l’artificialisation des terres, la nécessité d’un prix juste pour les agriculteurs, la reconnaissance que l’agriculture peut contribuer à le lutte contre le changement climatique… », souligne Christiane Lambert. Certaines sont d’ailleurs très favorables au contrat de solutions qu’élabore actuellement la FNSEA avec une trentaine d’organisations agricoles. Ainsi, les États généraux concluent positivement cette fin d’année : « nous pouvons avoir la satisfaction du travail accompli », estime Christiane Lambert. Même avis positif pour Eric Thirouin : « les États généraux de l’alimentation ont aussi été une manière de montrer que la société reconnaissait la valeur de notre travail. Vraiment, on peut être fiers de notre métier ! ».