La filière veut sceller un pacte avec la société
L’interprofession bovine et ovine Interbev a annoncé, le 22 février dernier, l’engagement des professionnels du secteur autour d’un pacte « pour un engagement sociétal ». Il vise à ouvrir le dialogue avec la société et construire des axes de progrès en matière d’environnement, de nutrition et de bien-être animal.
Le président d’Interbev Dominique Langlois a annoncé, le 22 février dernier, que les professionnels du secteur allaient se fédérer autour d’un « pacte pour un engagement sociétal », « une initiative collective et de long terme qui doit permettre de trouver un contrat social avec les consommateurs », a-t-il promis lors d’une conférence de presse. L’interprofession entend ainsi d’abord mettre à plat les différentes initiatives entreprises dans la filière sur les sujets liés au bien-être animal, à l’environnement et à la nutrition, puis les présenter aux acteurs de la société civile avant d’engager de nouvelles initiatives de progrès dans ces différents domaines.
Interbev, qui regroupe 21 organisations nationales représentant les éleveurs jusqu’à la restauration collective, va s’appuyer dans cette démarche sur la norme internationale ISO 26 000, une référence en matière de responsabilité sociétale des entreprises ou des organisations. Dans un premier temps, seront recensées avec l’AFNOR « les bonnes pratiques et démarches de progrès collectives existantes en matière d’alimentation et de nutrition humaine, d’entreprises et de salariés, d’environnement, de bien-être animal et de santé animale », a indiqué l’interprofession. Celle-ci présentera ensuite un état des lieux en vue « de consolider et d’ouvrir plus largement le dialogue et construire ainsi les nouveaux axes de progrès de la filière ».
Changer de logiciel
« Plutôt que d’échanger avec les associations via des communiqués de presse parfois peu amènes, nous avons fait le choix de changer de logiciel et de privilégier le dialogue sans tabous », a expliqué l’éleveur Bruno Dufayet, nouveau président de la FNB et président de la Commission Enjeux sociétaux d’Interbev. « Il s’agit d’écouter les consommateurs, de comprendre leurs attentes et de proposer une viande française qui y réponde. Il s’agit aussi de toujours mieux expliquer et de décrire nos pratiques. » Pour illustrer la méthode choisie, Interbev a présenté une initiative visant à rapprocher les points de vue de la filière élevage-viande avec les représentants de la société civile. L’interprofession a mené entre 2014 et 2016 une démarche de concertation sur « l’élevage bovin allaitant français et le climat », avec quatre ONG de défense de l’environnement : France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot, Green Cross et WWF. Cette initiative a abouti à la publication d’une synthèse des connaissances faisant apparaître les points de convergence entre les deux parties, mais aussi les divergences et des axes de travail en vue d’améliorer la contribution de l’élevage dans la lutte contre le réchauffement climatique. « C’est une initiative très intéressante », a estimé Nicolas Imbert, directeur de Green Cross France et Territoires, qui a souhaité qu’elle soit étendue « aux filières et aux territoires » et poursuivie « en passant de la concertation à la démonstration à la co-construction ». Si de nombreux points de désaccords demeurent – comme la nécessité d’une baisse de la consommation de viande, prônée par plusieurs associations –, la méthode est jugée prometteuse par Interbev. Celle-ci va décliner cette initiative sur le bien-être animal, avec le lancement, dès le mois de mars, d’une concertation avec quatre organisations : CIWF, Welfarm, OABA et LIDA.