La crise monétaire turque pourrait déstabiliser les exportations françaises
La crise monétaire en Turquie, conséquence directe des tensions diplomatiques avec les États-Unis, pourrait entraîner une diminution des importations de bovins maigres français, analyse FranceAgriMer dans une synthèse de novembre.
Pour continuer de satisfaire la demande domestique et éviter une pénurie aux potentielles conséquences sociales, la Turquie ne devrait pas diminuer ses importations de bovins maigres. Mais du fait de la dépréciation de la livre turque, les importateurs turcs risquent de privilégier la quantité à la qualité, se tournant alors vers des bovins vifs aux prix les plus bas, en provenance d’Amérique latine. À l’inverse, la Turquie pourrait décider de limiter ses importations de bovins finis ou de viande fraîche et congelée, moins populaires. Les exportateurs voyant leur flux vers la Turquie se réduire chercheront d’autres débouchés. Cela pourrait notamment être le cas de l’Espagne qui concurrencerait la France sur le marché libanais des bovins finis. La Pologne pourrait également reporter ces exportations de viande fraîche sur l’Allemagne, l’Italie ou la Grèce, qui sont des clients historiques de la France.