Aller au contenu principal

La charte d’engagement signée en attendant la loi

Très attendue par les différents acteurs de la filière alimentaire, en particulier les agriculteurs, la charte d’engagement pour une relance de la création de valeur a été signée par les représentants de la production, de la transformation et de la distribution le 14 novembre, en présence du ministre de l’agriculture Stéphane Travert et du secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie, Benjamin Griveaux.

Les signataires autour de Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture..
Les signataires autour de Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture..
© Actuagri

« Enfin ! », c’est par ce mot que beaucoup d’acteurs de la production ont salué le 14 novembre la signature de la charte d’engagement pour une relance de la création de valeur et pour son équitable répartition au sein des filières agroalimentaires françaises. Les principales organisations agricoles étaient présentes pour signer le document : la FNSEA, qui « s’est beaucoup investie sur cette charte pour enrayer la destruction de valeur dans la filière », comme l’a souligné sa présidente Christiane Lambert, Jeunes Agriculteurs, dont le président Jérémy Decerle a salué un engagement collectif qui devra « redonner un peu de sens à notre métier et d’espoir pour notre profession », mais aussi l’APCA, Coop de France et les syndicats agricoles minoritaires. Cette charte d’engagement traduit la volonté de l’ensemble des acteurs de changer la philosophie des relations commerciales et de casser la tendance à la destruction de valeur engendrée par la course aux prix bas que s’est longtemps livrée la distribution. « L’esprit du 11 octobre », mentionné par plusieurs participants en référence au discours prononcé à Rungis par Emmanuel Macron à l’issue du premier chantier des États généraux, trouve ici une première concrétisation. « J’espère que cet esprit parviendra jusqu’aux box de négociation », a fait remarquer Christiane Lambert. Tous les espoirs sont permis, puisque même Michel-Édouard Leclerc, le plus sceptique quant au bien-fondé de cette charte, a pris part à la signature, bien qu’il eût préféré « que l’on parte d’engagements sur la qualité, la santé, et qu’il s’en suive logiquement des revalorisations sur les prix ».

Engagements collectifs
Si beaucoup d’acteurs ont salué un « moment historique », c’est avant tout parce que l’ensemble des maillons ont partagé les mêmes constats, et décidé de travailler en commun à l’amélioration des relations commerciales. Les signataires* s’engagent ainsi à promouvoir une contractualisation des prix à partir de l’amont, notamment en prenant en compte les coûts de production des agriculteurs et en assurant la répercussion à chaque maillon de la filière des fluctuations constatées des prix des produits bruts. L’engagement collectif vise également à faire monter en gamme l’offre alimentaire, pour mieux répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité, de santé, d’environnement et de traçabilité. Les acteurs de la production s’engagent de leur côté à poursuivre en ce sens la transformation des systèmes agricoles, et à renforcer les OP et les interprofessions. Suite à cette première étape, « nous allons évaluer où nous en sommes dans le respect de cette charte », a indiqué le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert. « L’agriculture doit sortir des difficultés dans lesquelles elle est engagée depuis des décennies, une juste rémunération est nécessaire pour investir, faire vivre l’économie de nos territoires, embaucher des salariés… », a-t-il ajouté. Les plans de filière, prévus pour mi-décembre, doivent par ailleurs compléter la charte en définissant des stratégies claires de montée en gamme et d’adaptation aux demandes sociétales. Enfin, le volet législatif et réglementaire reste fortement attendu pour sécuriser ces engagements, qui ne tiennent pour l’instant que par la seule volonté de tous les acteurs. « Il y aura notamment un volet relatif à la contractualisation, un volet relatif à la médiation et à l’arbitrage, un volet relatif au seuil de revente à perte et aux promotions », a précisé le ministre de l’agriculture. Cette loi est prévue pour le premier semestre 2018.

*Ania, APCA, Auchan, Confédération paysanne, Coop de France, Coordination rurale, Cora, Leclerc, FCD, Feef, FNSEA, Carrefour, Casino, Intermarché, Jeunes Agriculteurs, Lidl, Modef, Système U.

Les plus lus

Crâne de veau au milieu d'un pré
Des veaux proies ou charognes du vautour à Trizac ?

Deux veaux robustes dont il ne reste guère que le squelette entouré de plumes : à Trizac, les éleveurs peinent à croire à du…

Une homme debout dans une étable avec des veaux
Géobiologie : « Que ce soit invisible ne signifie pas que ça n'existe pas ! »

À Saint-Diery, Patrice Chassard, producteur de Saint-Nectaire, s'est formé à la géobiologie après plusieurs expériences…

Plusieurs brebis parquées sur une montagne.
“Avec la FCO, on se sent plus démunis que face au loup”

Comme d’autres élevages ovins du Cantal, les Champaix ont perdu en quelques jours plusieurs bêtes sur le Cézallier. 

FCO : « Ça explose partout, il nous faut des vaccins et vite »

Qu’il s’agisse des sérotypes 8 ou 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO), les pouvoirs publics n’ont pas su anticiper la…

Un homme et une femme sourient
Finales de labour : le mot des JA 63

Le président des Jeunes agriculteurs du Puy-de-Dôme et la présidente des JA du canton de Riom, organisateurs des finales…

Territoire Viande : des pros de la cheville

Créée en 2013 par Simon Fric, l’entreprise naucelloise est un acteur reconnu du commerce de gros et demi-gros positionné sur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière