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La Bastide-en-Margeride renaît grâce à Manon Richard et Raynald Leroux

Un coup de cœur et une seconde carrière : on pourrait ainsi résumer l’aventure dans laquelle se sont lancés Manon Richard et Raynald Leroux, heureux propriétaires depuis 2022 de la Bastide-en-Margeride, à Châteauneuf-de-Randon.

Gilles Richard, le chef du restaurant, Manon Richard, Raynald Leroux et leur fils Aslan.
Gilles Richard, le chef du restaurant, Manon Richard, Raynald Leroux et leur fils Aslan.
© Marion Ghibaudo

Et ce ne sont pas les déboires qu’ils ont connus depuis leur emménagement qui les arrête : entre le gel dans la grande salle la première année, et la foudre qui a grillé une grande partie des circuits il y a peu, le duo à la ville comme dans le monde professionnel aurait pu se décourager. Mais cela ne leur ressemble pas. « Nous avons eu un vrai coup de cœur pour la Lozère, après y avoir passé un week-end en vacances, il y a quelques années », raconte Manon Richard. Tous les deux entrepreneurs dans le Var, lui dans le bâtiment, elle comme guide touristique, ils commencent à réfléchir à déménager dans le département. « On est tombé sur le site de la propriété rurale de la Safer, et l’annonce venait d’être mise en ligne », continue Raynald Leroux. L’annonce d’une bâtisse à vendre, à Châteauneuf-de-Randon, « dans son jus », donc avec des travaux, n’a pas effrayé le couple. Après avoir téléphoné pour s’assurer qu’elle était bien en vente, ils ont pris la route et sont venus visiter. « Une fois la visite terminée, on a dit à la conseillère Safer qu’on voulait acheter », s’amuse Manon Richard. Et dans l’année, une fois les financements débloqués, ils ont pu investir les lieux.

Accueillir du public : le projet
Couvent, puis miellerie, puis colonie de vacances devenue salle des fêtes pendant un temps avant de tomber en sommeil, la bâtisse de 1 100 mètres carrés pour 3 000 mètres carrés de terrain a une longue histoire à raconter. 
Et Manon Richard et Raynald Leroux comptent bien conserver cet esprit d’accueil si cher au lieu. « Notre première idée était de créer une auberge de jeunesse, qui puisse aussi accueillir des personnes en situation de handicap en bas. Mais on a dû faire évoluer notre projet parce qu’il n’y a pas assez de passage pour que ce soit viable économiquement », détaille Manon Richard. Désormais, le couple se concentre sur une offre de chambres individuelles, sur cinq niveaux au total, accompagné d’un restaurant au menu local, forcément. « Malheureusement, tous les travaux que nous avions envisagés prennent du retard à cause de la foudre tombée sur la maison, qui a tout fait fondre. Dans notre malheur, on a de la chance que rien n’ait pris feu ». Les assurances n’ayant toujours pas débloqué les fonds d’indemnisation, les investissements prévus sont en suspens.

Le service propriété rurale de la Safer
Ce projet de Manon Richard et Raynald Leroux, comme beaucoup d’autres en France, n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien du service Propriétés rurales de la Safer. Service spécialisé qui va au-delà de l’accompagnement agricole, Propriétés rurales soutient « particuliers, agriculteurs, investisseurs et collectivités dans leurs projets d’acquisition ou de transmission de biens bâtis, exploitations agricoles et entités économiques en milieu rural », détaille Pierre Sanchez, responsable du service régional Propriétés rurales, qui compte 24 collaborateurs en Occitanie. « En Lozère, la particularité est que les agents locaux travaillent aussi tous pour les propriétés rurales, nous avons une double casquette agriculture et activités rurales », note Xavier Meyrueix, directeur de la Safer Lozère. Une spécificité qui peut s’expliquer, notamment, par le fait que le département est en ZRR (zone de revitalisation rurale) à 100 % ou presque. Les zones de revitalisation rurale (ZRR), devenues « France ruralités revitalisation » depuis le 1er juillet 2024, visent à aider le développement des territoires ruraux principalement à travers des mesures fiscales et sociales. Des mesures spécifiques en faveur du développement économique s’y appliquent. L’objectif est de concentrer les mesures d’aide de l’état au bénéfice des entreprises créatrices d’emplois dans les zones rurales les moins peuplées et les plus touchées par le déclin démographique et économique. Elles ont été créées par la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire (LOADT) du 4 février 1995.
« Typiquement, le dossier de Manon et Raynald a été accepté parce qu’il y a un projet économique qui participe à la revitalisation du tissu économique local », décrit Pierre Sanchez. « Ce qui nous intéresse avant tout, c’est la qualité des dossiers. On ne veut pas que les gens partent au bout d’un ou deux ans, on veut que l’activité économique se maintienne dans le temps », détaille Pierre Sanchez, qui rappelle que Propriétés rurales peut intervenir autant sur les installations économiques que de santé (des médecins, par exemple), ou des particuliers (en télétravail, donc qui apporte quelque chose au territoire, plutôt que des résidences secondaires). « Nous cherchons toujours une adéquation forte entre nos biens à la vente et les projets des acheteurs potentiels », dépeint Pierre Sanchez. En Occitanie, près de 8 000 porteurs de projets se sont manifestés pour 400 biens à la vente, preuve de l’intérêt pour ce service. Autre caractéristique : « nous n’enjolivons rien sur les photos, elles sont telles qu’on peut les voir dans la réalité ». Un point qu’ont apprécié Manon et Raynald qui avaient déjà une idée des travaux à engager avant même de visiter la bâtisse dont ils sont aujourd’hui les heureux propriétaires. « On avait vu les murs noircis, les infiltrations d’eau, etc. ».
« Notre motivation n’est pas de vendre à tout prix, mais plutôt de s’assurer que les projets sont bons. On préfère refuser une vente plutôt que forcer les choses, rappelle le responsable du service régional. Nous amenons un suivi personnalisé et on est investi dans la réussite de nos clients ».
Quant au projet de Manon Richard et Raynald Leroux, le service n’a pas hésité avant de leur tendre les clefs. « C’est un très beau projet, je suis sûr qu’ils vont y arriver, parce qu’ils font ce qu’il faut pour ça. C’est une véritable réussite pour la Lozère et l’avenir des territoires ruraux », conclut Pierre Sanchez.

 

En pratique

Pour retrouver les biens mis en vente par Propriétés rurales : https://www.proprietes-rurales.com. Retrouvez-les sur Instagram : @safer_occitanie.
 

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