Production laitère
«La baisse du prix du lait n’est pas une fatalité»
Production laitère
Voir plus loin, se projeter dans l’avenir de la production : tel était l’objet du rassemblement des producteurs de lait au Mont-Dore, le 5 septembre dernier.
Les représentants des organisations professionnelles agricoles ont exprimé leur foi en l’avenir de la production laitière et leur volonté d’accompagner les producteurs dans l’évolution de leur environnement professionnel.
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Auvergne Agricole
Elus de la majorité et de l’opposition ont répondu présents à l’appel des producteurs venus en nombre participer à cette journée dédiée au lait de montagne.
«La baisse du prix du lait n’est pas une fatalité»
La baisse du prix du lait et du revenu ; la surcharge de travail et les difficultés de trésorerie ; la mise en place des DPU et l’absence de perspectives : tous ces événements, mis bout à bout, fragilisent la production laitière départementale. Comment renverser la vapeur ? Quelles sont les voies de recours ?
Faire-valoir les spécificités régionales
La baisse du prix du lait et du revenu ; la surcharge de travail et les difficultés de trésorerie ; la mise en place des DPU et l’absence de perspectives : tous ces événements, mis bout à bout, fragilisent la production laitière départementale. Comment renverser la vapeur ? Quelles sont les voies de recours ?
Faire-valoir les spécificités régionales
«Le lait dans nos montagnes, nous sommes tous concernés » : c’est sous ce titre évocateur que la FDPL, en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, a réuni les acteurs de la filière laitière départemenale : les producteurs, les transformateurs mais aussi les élus politiques dont la présence était très attendue par la profession. « Nous voulions à travers cette rencontre, les sensibiliser aux problématiques lait et les convaincre de porter un discours commun pour la défense de nos zones de productions» explique Pascal Servier, président de la FDPL.
Pour Thierry Boulleau, animateur de la Copamac Sidam intervenant sur la filière laitière et ses perspectives, «la baisse du prix du lait n’est pas une fatalité. Elle n’est pas forcément inscrite dans le marbre car le prix est fonction de plusieurs paramètres : de la demande mondiale, de la production, de l’équilibre entre les différentes productions, de l’efficacité de la politique européenne en matière de préférence communautaire et de la capacité de valorisation via la segmentation de marchés (…) La production du Massif central doit jouer sur ses particularités ». Qu’elles soient contraintes ou atouts, elle doit effectivement en tenir compte pour s’adapter au nouvel environnement laitier. Il y a les obstacles tels que le statut individuel de l’exploitation qui reste prédominant, la faiblesse des quotas, une restructuration qui demeure lente, un système laitier très extensif (le plus extensif d’Europe !), un outil de production vieillissant et un revenu moyen par actif très faible. Mais elle a aussi et surtout des atouts à faire valoir, parmi eux : la présence de producteurs plutôt jeunes et bien formés, des quotas attachés au foncier, des possibilités de réelle différenciation, un environnement préservé, des coûts de production relativement bas et des outils de transformation performants. «Ces atouts peuvent être porteurs d’avenir pour la production laitière du Massif central si on sait valoriser nos différenciations, moderniser nos outils de production, poursuivre une politique volontariste d’installation, adapter nos projets départementaux aux nouveaux contrats…et si les soutiens publics sont mieux respectés !» indique Thierry Boulleau. Et ce dernier point, ô combien sensible, est celui sur lequel se concentrent les inquiétudes de la profession et de l’ensemble de la filière.
Pour Thierry Boulleau, animateur de la Copamac Sidam intervenant sur la filière laitière et ses perspectives, «la baisse du prix du lait n’est pas une fatalité. Elle n’est pas forcément inscrite dans le marbre car le prix est fonction de plusieurs paramètres : de la demande mondiale, de la production, de l’équilibre entre les différentes productions, de l’efficacité de la politique européenne en matière de préférence communautaire et de la capacité de valorisation via la segmentation de marchés (…) La production du Massif central doit jouer sur ses particularités ». Qu’elles soient contraintes ou atouts, elle doit effectivement en tenir compte pour s’adapter au nouvel environnement laitier. Il y a les obstacles tels que le statut individuel de l’exploitation qui reste prédominant, la faiblesse des quotas, une restructuration qui demeure lente, un système laitier très extensif (le plus extensif d’Europe !), un outil de production vieillissant et un revenu moyen par actif très faible. Mais elle a aussi et surtout des atouts à faire valoir, parmi eux : la présence de producteurs plutôt jeunes et bien formés, des quotas attachés au foncier, des possibilités de réelle différenciation, un environnement préservé, des coûts de production relativement bas et des outils de transformation performants. «Ces atouts peuvent être porteurs d’avenir pour la production laitière du Massif central si on sait valoriser nos différenciations, moderniser nos outils de production, poursuivre une politique volontariste d’installation, adapter nos projets départementaux aux nouveaux contrats…et si les soutiens publics sont mieux respectés !» indique Thierry Boulleau. Et ce dernier point, ô combien sensible, est celui sur lequel se concentrent les inquiétudes de la profession et de l’ensemble de la filière.
La profession dénonce la baisse des soutiens
Tous dénoncent en effet la baisse des soutiens publics engagée par l’accord de Bruxelles, dont le budget ne correspond pas aux besoins de financement de l’agriculture. La redistribution entre le 1er et le 2ème pilier ne favorise pas la reconnaissance économique des exploitations du Massif central qui se situent trois fois plus sur le 2ème pilier (celui de l’environnement) que les autres régions.
Par ailleurs, la promesse de valorisation de l’ICHN sur les 25 premiers hectares, annoncée par l’ancien ministre Hervé Gaymard, n’a pas été tenue. Il manque aujourd’hui 25% soit 600 ?/exploitation.
Sur la PHAE, les producteurs restent également dubitatifs sur la pérennité de la mesure. Devenue nationale, elle ne bénéficie aujourd’hui d’aucune assurance budgétaire et n’est à l’abri d’aucun durcissement de son cahier des charges, risquant ainsi d’accroitre des déséquilibres entre producteurs au détriment des éleveurs de montagne.
Des inquiétudes partagées par Jacques Chazalet, président de la Chambre régionale d’agriculture et de la Frsea Massif central qui dénonce « l’absence d’équité sur ce dossier » (lire éditorial p.2). De son côté Gérard Renard s’interroge sur «les raisons de la dérive des soutiens entre les différentes régions, alors que ces soutiens sont sensés accompagner les écarts et les distorsions…». «Se battre pour une compensation juste et efficace n’est pas un combat ringard» rappelle de son côté Thierry Boulleau.
Par ailleurs, la promesse de valorisation de l’ICHN sur les 25 premiers hectares, annoncée par l’ancien ministre Hervé Gaymard, n’a pas été tenue. Il manque aujourd’hui 25% soit 600 ?/exploitation.
Sur la PHAE, les producteurs restent également dubitatifs sur la pérennité de la mesure. Devenue nationale, elle ne bénéficie aujourd’hui d’aucune assurance budgétaire et n’est à l’abri d’aucun durcissement de son cahier des charges, risquant ainsi d’accroitre des déséquilibres entre producteurs au détriment des éleveurs de montagne.
Des inquiétudes partagées par Jacques Chazalet, président de la Chambre régionale d’agriculture et de la Frsea Massif central qui dénonce « l’absence d’équité sur ce dossier » (lire éditorial p.2). De son côté Gérard Renard s’interroge sur «les raisons de la dérive des soutiens entre les différentes régions, alors que ces soutiens sont sensés accompagner les écarts et les distorsions…». «Se battre pour une compensation juste et efficace n’est pas un combat ringard» rappelle de son côté Thierry Boulleau.
Dire « non » à l’excès de contraintes
Mais au-delà de ce combat, il appartient aux agriculteurs d’étudier les différentes marges de manœuvres qui s’offrent à eux. « La première vise à améliorer la valorisation de la production laitière et à optimiser les particularités régionales à travers, notamment, des contrats de filières. C’est par exemple l’objet de l’association Altitude qui favorise l’identification et la valorisation d’un produit par rapport au marché. Cependant, ce type de démarche ne doit pas affaiblir notre vigilance dans l’élaboration des cahiers des charges. Certes, il en faut ; il faut de la segmentation, améliorer nos pratiques mais ne pas tomber dans l’excès » affirme Jacques Chazalet. «Il faut surtout savoir se projeter dans l’avenir et ne pas être conservateur de situations acquises » conclut Gérard Renard.Les élus ont répondu à l’invitation de la profession
Louis Giscard d’Estaing, député ; les conseillers généraux Jean-Marc Boyer, François Marion, Christophe Serre ; les conseillers régionaux Alain Mercier, Elisabeth Montfort, Eric Dubourgnoux , Danièle Muller ; et le maire du Mont-Dore, Jean François Dubourg. Tous ont affirmé leur soutien aux producteurs de lait de Montagne. Morceaux choisis :
«Le Mont Dore est au carrefour des productions agricoles et de l’activité touristique. Cette dernière ne saurait exister sans les paysages façonnés par l’agricultur» (J.F Dubourg)
«Il est nécessaire de maintenir la mobilisation autour des producteurs de lait de montagne. Vous avez notre soutien pour tenter de faire respecter les équilibres» (L. Giscard d’Estaing)
«Le lait de Montagne devrait être une appellation dès l’instant où il est produit en montagne. Pas besoin de contraintes supplémentaires» (J-M Boyer)
«La difficulté aujourd’hui est de faire reconnaître nos handicaps. L’ensemble des producteurs doit se mobiliser pour défendre une meilleure valorisation et communication sur nos produits» (A. Mercier)
«La production laitière reste un gage de dynamisme économique et social de nos campagnes. Elle est le rempart contre le désert de nos zones rurales » (C. Serre).