Jeunes agriculteurs : Les JA veulent éviter tout gaspillage de terres agricoles
Du 12 au 30 novembre, Jeunes Agriculteurs met en avant les problématiques de foncier rencontrées dans les départements par des actions se sensibilisation.
«La Haute-Loire est un département rural dans lequel l’agriculture occupe une place importante. Néanmoins, on ne peut pas aller contre un développement économique de notre territoire et un désenclavement indispensable. Notre préoccupation aujourd’hui est de veiller à un bon équilibre des activités et services sur notre département en identifiant les dysfonctionnements que nous pouvons observer ici et là» Anthony Fayolle président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire expose la réflexion locale qui s’inscrit dans l’opération lancée par JA au niveau national, le «mois du foncier».
Cette action-sensibilisation démarre la semaine prochaine le 12 novembre jusqu’à la fin du mois. Elle se déroulera sur l’ensemble du territoire français sous la houlette des syndicats jeunes départementaux qui proposeront diverses actions en fonction des problématiques liées à leur situation locale. L’objectif est de dénoncer le gaspillage ou la sur-consommation de terres nécessaires à la production agricole. Une réalité qui dans certains secteurs pèse sur l’installation des jeunes et sur le développement des exploitations.
Des hectares non utilisés
Les JA de Haute-Loire ont identifié diverses situations que l’on retrouve sur le département, pour des surfaces plus ou moins grandes mais qui, compilées, représentent tout de même des surfaces agricoles inutilisées. Plusieurs cas de figures sont mis en avant.
Certains terrains destinés à des zones industrielles, artisanales ou à des lotissements restent en friche pendant plusieurs années parfois, en attendant que les projets aboutissent. Les JA demandent à ce que ces surfaces puissent être exploitées jusqu’au bout. «C’est tout simplement du gaspillage» qui pourrait et devrait être évité selon Anthony Fayolle.
Des zones agricoles n’ont plus d’activités économiques en tant que telles. Elles sont aujourd’hui sous-exploitées ou à des fins de loisirs.
Dans les zones à forte urbanisation, les agriculteurs ont appris à cohabiter avec leurs voisins. Et dans ces secteurs, on note quand même une dynamique de l’installation. «Notre souci est de veiller à une consommation logique de l’espace sans excès». Pour exemple une zone d’activités industrielles à proximité d’une zone agricole a-t-elle besoin d’autant d’espaces verts ? «Ce n’est pas parce que dans certaines communes le m2 est bon marché qu’il faut que les promotteurs achètent plus de terrains qu’ils n’en ont l’utilité» insiste le président des JA. Il appelle les municipalités à préserver des zones agricoles quand elles créent leurs PLU (Plan local d’urbanisation) ou leurs SCOT (Schéma de Cohérence Territorial).
Voilà quelques situations relevées par l’équipe JA43, et sur lesquelles ils pourraient mener une réflexion.
Au cour de ce mois du foncier, les jeunes ont prévu une action de sensibilisation destinée à mettre en exergue une ou plusieurs de ces problématiques. L’objectif étant d’appuyer sur ces dysfonctionnements pour les éviter à l’avenir et garder pour l’agriculture qui en a besoin, toutes les terres cultivables possibles.
«Il y a de la place pour tout le monde et pour toutes les activités. Mais à condition qu’on ne gaspille pas les terres et qu’on optimise leur mise en valeur» lance Anthony Fayolle.
Suzanne MARION