Invasion : Appel à la vigilance sur l’ambroisie, une plante invasive dangereuse pour la santé
L’ambroisie, plante hautement allergène, gagne du terrain. En Haute-Loire un arrêté préfectoral oblige chaque propriétaire à procéder à la destruction des plants d’ambroisie.
Plante sauvage non cultivée et non protégée, l’ambroisie se développe. Bien implantée en région Rhône-Alpes, cette plante invasive est présente en Auvergne, (particulièrement dans l’Allier et le Puy-de-Dôme) et en Haute-Loire.
A première vue, l’ambroisie pourrait très facilement se fondre dans la catégorie classique des mauvaises herbes. Or, il ne s’agit pas d’une adventice comme les autres car l’ambroisie est dangereuse pour la santé humaine. Au moment de sa floraison, elle libère du pollen qui est responsable de réactions allergiques. Dès que les taux de pollen atteignent 5 grains/m3 d’air, les personnes sensibles peuvent présenter une rhinite (nez qui coule, qui gratte, éternuements), associée à une conjonctivite (yeux rouges qui grattent et gonflés) ou à une trachéite (toux sèche) mais aussi pour certains un asthme parfois très grave. Certaines personnes vont aussi développer des urticaires et un eczéma. Notons que selon les zones, entre 6 et 12% de la population est allergique à l’ambroisie.
Un arrêté préfectoral relatif à la lutte contre l’ambroisie
Les conséquences sur la santé jugées sérieuses ont conduit la Préfecture de Haute-Loire à prendre un arrêté en décembre 2013. Ce dernier oblige les propriétaires ou les personnes en charge de l’entretien d’un terrain à prévenir la pousse des plants d’ambroisie et surtout à les détruire. Toute personne qui n’aura pas engagé des moyens de lutte sera passible de poursuite.
En Haute-Loire, le CPIE du Velay, en lien avec l’Agence Régionale de Santé Auvergne, vient de conduire plusieurs opérations de repérage et de lutte concertée contre cette plante, c’est le cas à Sanssac l’Eglise (sur 2 parcelles de lentilles), à Blassac (terres agricoles et dans une carrière), à Aurec-sur-Loire (bords de Loire) ; enfin, une recherche de l’ambroisie a été conduite sur les bords de la Loire, entre Issarlès et Retournac.
Mais avant de passer à l’étape de la destruction, il s’agit de savoir la reconnaître et surtout de ne pas la confondre avec d’autres espèces proches !
L’ambroisie est une plante annuelle qui sort de terre dès fin avril et jusqu’en juin ; elle pousse ensuite lentement jusqu’en juillet. Les inflorescences se forment alors assez vite et viennent à maturité vers la mi-août, émettant du pollen emporté par le vent. La pollinisation intervient jusqu’en octobre.
L’ambroisie se caractérise par des feuilles minces (peu odorantes) divisées, du même vert sur les deux faces. A l’âge adulte, la plante dressée atteint une hauteur comprise entre 20 et 200 cm. Sa ramification dès la base lui donne à maturité un port en buisson. Ses fleurs sont vert pâle à jaune et se dressent en épis (voir image ci-contre).
Ne pas confondre avec l’armoise
Veillez toutefois à ne pas confondre l’ambroisie avec l’armoise commune (face inférieure de la feuille couleur gris argenté couplé à une odeur quand on la froisse), avec l’armoise annuelle (odeur forte quand on la froisse) ou la tanaisie (fleurs jaunes).
L’ambroisie pousse préférentiellement sur les remblais et les chantiers, sur les terres à l’abandon, les berges de certains cours d’eau, dans les lotissements et dans les cultures. Le monde agricole n’est donc pas épargné.
Véronique Gruber d’après le CPIE du Velay