Installer des jeunes agriculteurs, un enjeu vital pour le Cantal
Pour la cinquième année, les Jeunes Agriculteurs et leurs partenaires se mobilisent pour l’installation agricole et en particulier des hors-cadres familiaux.
Dans les 5 000 exploitations agricoles recensées sur le Cantal, 1421 agriculteurs ont plus de 55 ans, un âge auquel on commence de penser à la retraite. Ce chiffre est énorme et constitue l’une des problématiques majeures de l’agriculture cantalienne dans les années à venir. “A ce chiffre, nous devons également ajouter les cas de plus en plus fréquents de cessations pour cause de santé et surtout suite à des problèmes familiaux”, note Jean-Pierre Bromet, conseiller de l’Adasea pour le secteur de Massiac, dont l’organisme participe activement à la politique d’installation par la gestion du RDI (registre départemental à l’installation).Cette année encore, la Chambre d’agriculture, l’Adasea, le Centre de gestion, et la Mutualité sociale agricole se mobilisent autour des Jeunes agriculteurs sur le sujet avec la volonté de sensibiliser notamment les cédants à l’intérêt de transmettre à des jeunes. Les journées “Demain, je transmets mon exploitation” permettront, durant le mois d’avril, de sensibiliser les futurs retraités et de leur donner les informations nécessaires sur le sujet. “Un document leur est remis, synthétisant tous les points juridiques, retraite, RDI…”, précise Claude Genevrière, du Centre de gestion. Cette année, ces rendez-vous intégreront aussi le départ d’un associé dans les structures sociétaires. “Nous entrons dans une période forte de départs avec une moyenne de 200 exploitations qui vont se libérer chaque année, soit près du double de ce que nous installons, précise Nicolas Bardy, responsable “transmission” pour les JA du Cantal. Nous devons donc sensibiliser les cédants et miser sur les candidats à l’installation hors cadre familial. Il faut du temps pour faire passer le message mais, depuis trois ans, les résultats sont intéressants”.Le Cantal maintient en effet son taux d’installation, l’un des plus élevés de France, avec un taux d’installation hors cadre familial de 25 %. “C’est une nécessité vitale d’augmenter cette part et même dans des productions dites traditionnelles cela fonctionne, fait remarquer Gérard Vigier, responsable du RDI à l’Adasea du Cantal. Et Jean-Pierre Bromet de compléter : “Plus il y a d’installations dans un secteur, mieux c’est du point de vue de la dynamique dans les communes avec des incidences sur le maintien d’une école ou d’un commerce”. L’enjeu de l’installation dépasse donc le simple cadre agricole et, pour cela, les JA insistent sur les jeunes repreneurs. “Il faut d’une part porter l’effort sur les cédants qui, de plus en plus, jouent le jeu et, d’autre part, sur ceux qui restent pour les inviter autant que possible à ne pas miser sur l’agrandissement avec les incidences que nous connaissons sur la pression foncière”, insiste Paul Chanut, du service juridique de la Chambre d’agriculture.