Huit « points durs » à résoudre absolument
En l'absence de Xavier Beulin souffrant, ce sont Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, Christiane Lambert, 1re vice présidente et Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif Central, qui ont assuré la conférence de presse FNSEA au Sommet de l'élevage. Après avoir fait le point sur les dossiers chauds du moment, ils ont évoqué leur prochaine rencontre avec le Premier ministre.
« Assez ! » Tel est le maître mot qui pouvait résumer la conférence de presse de la FNSEA au Sommet de l'élevage. Assez de contraintes, assez de n'être pas entendus, assez d'être toujours suspects. Après l'organisation des États généraux de l'agriculture en février dernier, la FNSEA revient à la charge. La période estivale a été dure pour les agriculteurs français. Aujourd'hui, ils sont à bout. Malmenée par les conditions météo, la filière fruits et légumes a vu ses débouchés se restreindre de semaine en semaine jusqu'au coup fatal porté par l'embargo russe. Outre le plan de soutien mis en place par l'Union Européenne, de nouveaux débouchés à l'export sont nécessaires. Pour la viande également. Les prix de la viande bovine, de la volaille et du lait ne cessent de chuter. D'importantes distorsions de concurrence au niveau de la transformation mettent à mal la ferme France. Au final, l'agriculture française ne peut lutter contre ses voisins. « Aujourd'hui, 85 % de la viande utilisée en restauration hors domicile (RHD) nous vient d'Allemagne », a rappelé Christiane Lambert. Enfin, l'extension du zonage proposée dans le cadre de la Directive Nitrates agite également l'opinion. La FNSEA conteste les critères de classement des communes en zone vulnérable ainsi que le durcissement des plans d'actions.
La grogne s'installe
Face à cela, la FNSEA s'organise. Le 7 octobre, elle a rencontré Manuel Valls pour lui présenter les revendications des agriculteurs français. Les « points durs » à débloquer sont au nombre de huit. Premier d'entre eux, l'embargo russe pour lequel la FNSEA demande la mobilisation de fonds européens autres que ceux de la PAC. La RHD est la seconde cible du syndicat majoritaire. Partant du constat que plus de la moitié des produits utilisés proviennent d'autres pays (jusqu'à 90 % selon les produits), la FNSEA se propose de regarder ce qui se passe dans les pays voisins. Pas sûr que les plus libéraux le soient jusque dans leur assiette... La FNSEA dit également non au péage de transit, à l'application à l'agriculture du compte pénibilité, au zonage instauré dans le cadre de la Directive Nitrates et au blocage des dossiers installation au 1er janvier 2015. Elle réclame le versement des aides PAC au 16 octobre pour tous. Toujours sur la PAC, elle demande que 2015 soit une année blanche en ce qui concerne les contrôles sur le verdissement. Les règles non connues au moment des emblavements ne doivent pas être reprochées aux agriculteurs pour les sanctionner. Si elle n'est pas entendue, la FNSEA promet de durcir le ton dans les semaines à venir.