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INTERVIEW
Hubert Degrange : « J'aimerais leur dire que les agriculteurs sont responsables »

Le 25 mai prochain, la Chambre d'agriculture de l'Allier et le réseau Dephy Ecophyto organisent deux randonnées à destination du grand public. Rencontre avec des agriculteurs qui y participeront.

Chambre d'agriculture de l'Allier
© Le collectif Déphy Ecophyto

 

 

Pourriez-vous présenter votre exploitation ?

Hubert Degrange : Je suis céréalier, installé sur la commune de Lusigny depuis 1997. Mon exploitation fait 177 hectares.

Pourriez-vous nous présenter le collectif Déphy Ecophyto ?

H.D : Le réseau Déphy regroupe des agriculteurs qui réfléchissent ensemble pour trouver des alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires. Lors de sa création, en 2011, nous étions une petite dizaine d’agriculteurs.

Quelles sont ces alternatives ?

H.D : De mon côté, j’ai mis en place un système d’irrigation, ce qui m’a permis d’allonger la rotation et d’obtenir des cultures diversifiées. J’ai pu résoudre les problèmes de désherbage que je rencontrais avant l’introduction de cultures de printemps. Alterner entre des cultures semées au printemps et semées à l’automne permet de réduire la présence d’adventices et donc l’utilisation de produits phytosanitaires.

Pourquoi avez-vous rejoindre le collectif Déphy Ecophyto ? Quelle est l’importance d’être intégré dans un collectif comme celui-ci ?

H.D : Cela permet d’être accompagné par un technicien, en l’occurrence une technicienne. La réflexion en groupe est plutôt rassurante, dans la prise de décisions et la prise de risques. Quand on choisit de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires, c’est une prise de risque sur le rendement final. Ce n’est pas toujours évident de trouver des alternatives aux produits phytosanitaires. Partager des expériences en groupe, c’est enrichissant.

Pourquoi est-ce compliqué de trouver des alternatives aux produits phytosanitaires ?

H.D : Nous n’avons pas encore assez de retours d’expérience de la part des agriculteurs. Ces techniques ne sont pas utilisées couramment. Par ailleurs, pallier l’utilisation de produits phytosanitaires demande un investissement important. Cela coûte très cher. Nous avons tous conscience que les produits phytosanitaires ne sont pas anodins pour notre environnement comme le sont les médicaments pour notre corps! La mécanisation nous aide à réduire l'utilisation de produits phytosanitaires mais cela nécessite des investissements lourds et le résultat escompté est parfois limité.

Quel est le message que vous aimeriez faire passer lors de la randonnée Déphy du 25 mai ?

H.D : J’aimerais leur dire que les agriculteurs sont responsables. Si certains utilisent des produits chimiques, cela n’est pas pour le plaisir. C’est parfois nécessaire pour pouvoir conduire une culture normalement et être rentable. C’est important de faire passer ce message car l’agriculteur est considéré comme un pollueur, ce n’est pas du tout la réalité. Nous faisons des efforts, nous essayons de chercher des solutions, ce n’est pas toujours facile. L'utilisation des produits phytosanitaires est très encadrée par la règlementation. Nous avons tous comme objectif de travailler le mieux possible et de permettre aux plantes que l'on cultive d'être récoltées dans un bon état sanitaire, tout comme un jardinier qui prend soin de ses légumes ou de ses fleurs.

Pourquoi est-ce important d’aller à la rencontre du grand public ?

H.D : Pour montrer à l’ensemble de la population que les agriculteurs mettent tout en œuvre pour limiter l’usage des produits phytosanitaires, et qu’ils peuvent être des protecteurs de l’environnement au même titre que les autres citoyens. Pour échanger avec nos concitoyens, répondre à leurs interrogations et expliquer toutes les alternatives que l'on met en oeuvre pour limiter l'usage de produits de synthèse.

Propos recueillis par Léa Surmely

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