Action sanitaire collective
GDS Creuse : l’association sanitaire des éleveurs avec une implication individuelle pour une efficacité collective
Face aux difficultés économiques que rencontre l’élevage amplifiées par des évènements infectieux exceptionnels, l’action sanitaire collective s’avère encore plus indispensable.
GDS Creuse a pour objet « de contribuer par tous les moyens dont il dispose à l’amélioration de l’état sanitaire de toutes les espèces d’animaux d’élevage ». Nous observons, depuis quelques mois, des dégradations sanitaires dans certains troupeaux liées, au-delà des conditions économiques et sanitaires générales dégradées, à des « oublis » des mesures sanitaires de base. Face à cette alerte, cet article a pour but, au travers des actions menées par GDS Creuse pour l’espèce bovine, de rappeler les outils de l’action sanitaire collective mis à votre disposition et les intérêts que cela apporte. Les autres espèces feront l’objet d’articles spécifiques dans les semaines à venir.
Des enjeux sanitaires cruciaux face à un environnement des élevages perturbé
Dans le contexte actuel particulièrement perturbé, trois enjeux s’imposent aux acteurs de la gestion sanitaire dans les élevages : santé publique, réussite sanitaire de l’élevage avec les implications économiques et commercial avec les règles internationales pour les échanges. Ces trois points doivent être considérés collectivement dans l’objectif d’une politique sanitaire collective (intra et inter cheptels) cohérente et efficace.
Une évolution vers une maîtrise des points à risques
Le besoin de gestion parallèle des maladies réglementées (responsabilité du service Santé animale de la DDCSPP, ex DDSV) et non-réglementées (responsabilité GDS Creuse) basée sur les contrôles de prophylaxie et d’introduction s’est traduit par une rationalisation des moyens pour une meilleure efficacité technique et financière. C’est l’objectif de la délégation de missions administratives des services publics de la DDCSPP vers GDS Creuse (suivi technique des prophylaxies de cheptel et d’introduction pour les maladies réglementées, édition des ASDA). Le bon état sanitaire du cheptel creusois et l’implication de tous a permis un allégement des prophylaxies de cheptel et d’introduction. D’une lutte contre les maladies spécifiques, l’orientation s’avère plus globale aujourd’hui avec une recherche de maîtrise des risques sanitaires en relation avec la santé publique.
Des apports sanitaires et économiques des certifications IBR et varron
GDS Creuse, en collaboration avec le laboratoire d’analyses et les vétérinaires, assure la gestion des appellations IBR dans notre département depuis 1997. De même, en tant qu’OVS départemental, il assure le suivi et la sous-traitance de la certification varron dans le cadre du schéma régional. Nos bons résultats départementaux permettent de nous placer dans une position confortable par rapport à la commercialisation, d’envisager à moyen terme une éradication de l’IBR en Creuse et de bénéficier des allégements dans le cadre d’obtention d’un statut favorable (prélèvements de 20 % des bovins de plus de 24 mois). Parallèlement et dans l’objectif de cette éradication, GDS Creuse propose et accompagne les plans d’assainissement IBR pour les cheptels concernés.
Une attention particulière sur l’image des élevages
GDS Creuse est soucieux de l’image du bon état sanitaire du troupeau creusois. Le suivi de la Charte des Bonnes pratiques d’élevage (CBPE) s’inscrit dans ce chapitre ainsi que la mise à disposition du registre d’élevage. De plus, depuis 1999, au travers de sa commission « protection animale », GDS Creuse apporte sa contribution en collaboration avec les autres structures et concourt à gérer au mieux les cas difficiles (maltraitance, divagation, etc.). Bien qu’une minorité d’éleveurs (moins de 1 %) soit concernée, cela nécessite, pour des raisons autant individuelles que collectives une action spécifique forte.
Une (r)évolution vers la maîtrise des risques sanitaires
Le développement de cette maîtrise préventive des risques sanitaires nécessite une (r)évolution dans l’approche de son élevage pour l’analyser dans sa globalité. Il est proposé aux éleveurs, en complémentarité des actions destinées à promouvoir et mettre en place un bilan sanitaire annuel volontaire, des formations « l’éleveur infirmier de son élevage » dont l’objectif est de raisonner avec leur vétérinaire traitant leur approche de l’animal malade et les soins éventuels que son état requiert. Concernant l’élimination des déchets de soins produits en élevage, depuis 2 ans, une solution simple, réactive, complète et peu onéreuse s’est mise en place en Creuse. La maîtrise des risques sanitaires permet de bénéficier d’une amélioration de la rentabilité de son élevage, d’une sécurisation de ses pratiques et de la prescription sans consultation systématique.
De la vigilance et de la constance pour prévenir la paratuberculose et la BVD
La réussite de la prévention et de la lutte contre la paratuberculose passe par un strict respect des mesures sanitaires avec un fort investissement et accompagnement de GDS Creuse en relation avec le vétérinaire de l’élevage. Parallèlement, GDS Creuse délivre des attestations de suivi négatif suivant un référentiel technique national. Concernant la BVD, la maîtrise des points à risques développée par GDS Creuse depuis 2002 demeure essentielle. L’adage d’action de base de GDS Creuse, « le respect des mesures sanitaires de base permet d’éviter 95 % des problèmes sanitaires » trouve encore, dans la prévention de la BVD, sa pleine illustration. C’est la stricte application des mesures de maîtrise des points à risques qui permet une prévention efficace.
Un suivi sanitaire approfondi des cas particuliers ou particulièrement importants
En cas de problème sanitaire exceptionnel ou exceptionnellement grave, GDS Creuse, en collaboration avec les vétérinaires, propose un accompagnement technique et financier aux éleveurs concernés. Les résultats et synthèses obtenus dans le cadre de plans de lutte spécifiques à titre individuel (diarrhées néonatales, avortements, mortinatalité, etc.) ont permis d’élaborer et de mettre en place des programmes de prévention à titre collectif. De plus, GDS Creuse participe à l’organisation d’essais terrain avec un retour collectif des conclusions et des suivis épidémiologiques de circulation des pathologies sur d’autres espèces (suivi faune sauvage, etc.) ou d’émergence de nouveaux syndromes.
Un fort mutualisme pour une action collective facilitée
GDS Creuse fonctionne sur le système tiers-payant permettant d’obtenir pour ses adhérents un coût sanitaire réduit et maîtrisé. De plus, tous les adhérents bénéficient de l’assurance souscrite par GDS Creuse (accidents de prophylaxie et saisies abattoir), cotisent au fonds de solidarité bovin pour bénéfice de la mutuelle sanitaire. Le mutualisme représente une des bases historiques de l’action de GDS Creuse.
Une information importante pour tous les intervenants L’efficacité de l’information dépend de la mobilisation de chacun. GDS Creuse échange avec ses 102 délégués cantonaux, visite chaque nouvel installé avec remise du chéquier sanitaire, publie un article hebdomadaire, envoie annuellement son GDS Creuse Mémo, tient à disposition une information à jour sur www.gdscreuse.fr, organise des réunions cantonales, participe aux différentes manifestations avec une information parallèle des différents intervenants (éleveurs, vétérinaires, LDA, administration, etc.).
Une poursuite de la mobilisation de tous pour un intérêt individuel et collectif
Fort de son expertise sanitaire animale collective au service de tous les élevages, à travers ses missions, GDS Creuse adapte son action et continuera à la faire progresser en fonction des évolutions des cheptels, de leur environnement et des besoins des éleveurs, tout en conservant les bases fondamentales de la lutte sanitaire collective, indispensables pour sa réussite. N’hésitez pas à nous faire part de vos besoins, remarques, suggestions…