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Filière porcine : comment sauver le premier maillon ?

Aboutissement de l´IGP Auvergne, partenariat avec les salaisonniers locaux et aides ponctuelles: trois pistes pour sauver la production porcine.

Ils étaient tous là : présidents des organisations professionnelles agricoles, des coopératives, des groupements de producteurs, directeurs d´abattoirs, salaisonniers, fabricants d´aliments, élus de la région et du département, représentants de l´administration... , réunis à Aurillac à l´invitation de la FDSEA et des JA. "Si ça continue, on aura une filière sans producteurs", a souligné d´emblée Christian Guy, président de la section bovine de la FDSEA, en rappelant que les éleveurs vivent dans l´indifférence générale une crise presque ininterrompue depuis 1999. "Le syndicalisme ne veut plus jouer les pompiers... On est au bout d´un système, il faut trouver d´autres modes de fonctionnement", poursuivait Patrick Escure, président de la FDSEA, en enjoignant les entreprises "à se soucier des producteurs et de leur territoire".  

Faire aboutir l´IGP Auvergne  

Trois pistes de travail ont été discutées.

En premier lieu, l´IGP Auvergne, "une chance fantastique pour les producteurs, à condition qu´il en reste...", stigmatisait Georges Champeix, président de l´association nationale Porc montagne. En effet, une grande partie des salaisons auvergnates est fabriquée à partir de porcs importés, d´Espagne notamment. Lier la production au territoire au travers d´une IGP permettrait d´éviter de telles dérives. Georges Champeix a expliqué comment ce dossier avait pris deux ans de retard à l´Inao et les dissensions au sein de la filière qui l´empêchent d´avancer : "Mais il y a maintenant un début d´accord sur une zone de production élargie", précisait-il, ajoutant qu´il reste un profond désaccord avec les grands salaisonniers, favorables à un très faible pourcentage de porc auvergnat dans les produits sous IGP (15 à 20 % semble-t-il...). C´est pour défendre face à ces grands groupes industriels le point de vue de ceux qui utilisent majoritairement des porcs de la région que les salaisonniers du Cantal ont créé une association, ont indiqué Jean-Pierre Dutrevis et Henri Manhès.  

Se rapprocher des salaisonniers locaux  

Deuxième piste : un partenariat plus étroit avec les salaisonniers locaux. Les éleveurs sont persuadés que leur production ne suffirait pas à couvrir les besoins des entreprises du département. Les salaisonniers affirment le contraire. A Henri Manhès qui se plaignait pourtant de ne pas trouver de jambon frais sur la région, Gérard Dutoit, directeur de MC Porc, a vertement répondu "qu´il y a plus de porcs produits dans le Cantal que n´en utilisent les salaisonniers".Sur ces malentendus qui n´ont pas été levés, tout le monde convenait qu´il fallait travailler en filières et trouver autant que possible les moyens de valoriser la production locale.

"C´est au niveau de l´abattage et de la découpe qu´il faut s´organiser pour la mise en marché... si 250 boites se concurrencent pour vendre à 4 ou 5 gros acheteurs, dans 5 ans, il n´y aura plus de porcs dans la région", estimait Gérard Dutoit.

Quels que soient les efforts qu´ils feront, les salaisonniers locaux ne pourront pas à eux seuls sauver les producteurs. "Personne ne pourra vous donner durablement les 2 F du kilo qu´il vous manque", analysait M. Pallut (Condat), jugeant qu´il faudrait trouver les moyens d´aider ponctuellement les éleveurs. Finalement, salaisonniers et producteurs ont admis le principe de se retrouver pour travailler ensemble.

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