FDSEA : Une équipe cantalienne bien décidée à engranger les acquis syndicaux
Le syndicat agricole a tenu vendredi son assemblée générale à Andelat devant quelque 300 adhérents, en affichant ses ambitions en faveur d’une agriculture familiale et de montagne reconnue.
À nouvelle équipe, nouveau coach. La FDSEA n’a pas dérogé à la règle sportive vendredi en conviant à son assemblée générale son nouvel entraîneur, Marcel Robillard, dont la gouaille du Sud-Ouest et le style managérial brut, ont déclenché les fous rires. Une forme originale et humoristique pour présenter aux 300 adhérents venus à Andelat les ambitions d’une équipe syndicale renouvelée et désormais emmenée par le tandem Joël Piganiol et Guy Touzet. Si un coup de jeune a soufflé sur cet exposé du projet de la FDSEA 15, sur le fond, les orientations s’inscrivent dans les pas d’une “Cantal touch” syndicale saluée par Jérôme Despey - secrétaire général de la FNSEA. Un jeu qui prône les prix et les revenus agricoles, la défense d’une agriculture familiale, à vocation nourricière, une agriculture de montagne, herbagère, à qui l’on permette de valoriser ses spécificités tout en reconnaissant ses handicaps, la défense aussi d’un statut de l’exploitant agricole synonyme de “vrai agriculteur”.
FMSE : la FDSEA siffle la fin de la récré
Au terme d’une année plus calme sur le front des aléas climatiques comme sanitaires, la FDSEA a voulu plus que jamais s’affirmer comme un syndicalisme de propositions et solutions, mettant en avant les avancées substantielles obtenues au travers des États généraux de l’alimentation (lire ci-dessous) ou la construction de filières rémunératrices pour les producteurs comme la démarche Éleveur & Engagé. Localement, c’est l’aboutissement du combat des “Bouriannes” qui a été évoqué à travers l’intervention de Pierre Balladuc, producteur de lait mauriacois, représentant de l’association de défense des anciens livreurs de la coop et, à ses heures, comique hors pair. Une année davantage consacrée donc à essayer de consolider le revenu des producteurs, à travers également les filières AOP fromagères, mais qui n’a pas été exempte de sujets d’exaspération au premier rang desquels, l’interminable attente du versement du solde du FMSE, destiné à indemniser les ravages des rats taupiers. Des délais “inacceptables et inadmissibles”, a dénoncé dans son discours le président Piganiol avant de signifier au préfet “la fin de la récréation”. “Il faut que le paiement soit effectué avant la fin de l’année !” a-t-il exhorté, tandis qu’avant lui, Patrick Bénézit avait fustigé un dossier usant et, de la part du ministère, des demandes de pièces complémentaires incessantes : “L’État est en défaillance sur ce dossier !”, lançait-il. Interpellée, le préfet Isabelle Sima ne pouvait assurer un calendrier de paiement : “Cette analyse approfondie vise à sécuriser le dispositif qui devrait faire l’objet d’un audit de la Commission européenne”, a-t-elle justifié. Avant l’intervention de Roméo Gontinéac, international puis patron du XV roumain, sur l’engagement collectif, c’est une autre prise de parole, celle de Roger Odoul, agriculteur à Celles, qui a illustré le ras-le-bol de paysans excédés d’être en permanence attaqués “par des vegans holligans, des nostalgiques de l’Arche de Noé, des investisseurs fonciers prédateurs, des grands commissaires européens qui signent des accords internationaux sur notre dos...” Et parce que la meilleure défense, c’est l’attaque, il a listé tous les apports de l’élevage à la société et exhorté ses collègues à prendre la parole, à occuper le terrain médiatique et les réseaux sociaux. Des propos qui, à coup sûr, ont été appréciés du coach Robillard, bien décidé à insuffler la culture de la gagne aux paysans du Cantal.
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