FDSEA et JA sur tous les fronts
Les agriculteurs sont au bord du gouffre. Toutes les productions sont aujourd'hui dans une situation critique avec des baisses de prix, une volatilité des marchés, des hausses des charges et la FCO comme épée de Damoclès. Pour faire entendre leurs voix et exprimer leurs revendications, les éleveurs de Haute-Loire, à l'appel du syndicalisme FDSEA et JA, multiplient les actions.
Les tags du désarroi pour les producteurs laitiers
Jeudi matin, les rond-points de la Préfecture et des deux sous-préfectures affichaient en lettres rouges ou blanches, les slogans de la détresse des producteurs de lait du département. C'est dans la nuit que les agriculteurs, à l'appel de la FDSEA et des JA, se sont rendus dans les 3 villes pour une opération coup de poing.
Ils étaient une cinquantaine à Yssingeaux, autant au Puy et plus de 70 à Brioude. Le mot d'ordre était de taguer les routes de messages traduisant les revendications des éleveurs laitiers, qui refusent de subir une baisse du prix du lait. En effet, les entreprises annoncent des baisses de 70 €/100 litres de lait pour le 4e trimestre et de 100 à 120 €/1000 litres pour le 1er trimestre 2009. Les producteurs, dont le revenu est déjà très largement grevé par les hausses de charges, et bien d'autres difficultés telles la FCO, la volatilité des marchés…, exigent que les entreprises reviennent à la table des négociations au sein de l'interprofession pour arriver à une recommandation de prix acceptable.
« Non à la baisse du prix du lait », « Les éleveurs ne sont pas des vaches à lait » sont des slogans que l'on retrouve un peu partout à l'entrée des villes de Haute-Loire. Dans un calme relatif et une exaspération contenue, ce sont près de 200 producteurs de lait qui ont manifesté leur désarroi la nuit du 29 au 30 octobre.
La situation est telle aujourd'hui que c'est avec une réelle détermination que ces agriculteurs se disent prêts à continuer leurs actions jusqu'à ce qu'ils soient entendus. Cette manifestation nocturne est un deuxième avertissement sur le département après le blocage des usines la semaine dernière. Et elle en appelle d'autres… Dans les jours qui viennent le mouvement devrait se durcir et les actions se multiplier…
Action symbolique :
appel à suspendre le paiement du solde des cotisations sociales
Face aux difficultés rencontrées par l’agriculture en général et l’élevage en particulier, la FDSEA et les JA de Haute-Loire, comme leurs homologues des départements voisins, ont décidé de lancer un mot d’ordre général : suspendre le paiement du solde des cotisations sociales.
«Une fois de plus, nous constatons que nos responsables politiques et les pouvoirs publics ne semblent pas avoir réellement conscience des difficultés que nous rencontrons « déplorent les présidents Gilbert Guignand et Jean Julien Deygas, «Entre les paroles du Ministre de l’Agriculture et les actes, rien ne se passe et notre situation ne cesse de se dégrader un peu plus chaque jour». En attendant des mesures urgentes de soutien des revenus dans la perspective de la conférence sur le revenu prévue le 12 novembre prochain, la FDSEA et les JA ont décidé de passer à l’action. «Nous considérons que les charges sociales apparaissent comme des échéances bancaires, celles pouvant avoir le plus d’effets positifs pour apporter de la trésorerie aux exploitants et compenser les pertes subies».
Pour mener à bien cette action -action médiatique et symbolique - la FDSEA et les JA demandent à leurs responsables syndicaux locaux, de recueillir auprès des agriculteurs de leur commune, les copies des bordereaux du solde des cotisations sociales ou pour les mensualisés une copie de l’échéancier annuel, et les remettre à la FDSEA au plus tard le 4 novembre jour du Conseil Fédéral. Ces bordereaux seront ensuite remis directement auprès du Ministre de l’Agriculture pour «bien lui signifier l’impossibilité de régler cette échéance et que nous comptons sur les engagements des pouvoirs publics pour aider les éleveurs à sortir de cette crise» expliquent les présidents.
Les responsables professionnels tiennent à rappeler que la réussite de cette action dépendra de la mobilisation de tous et de chacun…
Le 13 novembre à Paris mobilisation des moutonniers.
La FDO appelle les moutonniers de Haute-Loire à venir chercher leur légitime rattrapage de revenu auprès des pouvoirs publics le 13 novembre à Paris. La FDO compte sur une mobilisation sans faille des éleveurs ovins du département.
Lors de cette manifestation, 350 brebis auvergnates fouleront les pelouses du Champs de Mars à la Tour Eiffel. Cette mobilisation fait suite à la transhumance du 1er septembre à Clermont-Ferrand ainsi qu’aux manifestations régionales qui se sont déroulées dans toute la France. Il est important de ne pas baisser la garde : depuis les états généraux en 2006, les moutonniers n’ont de cesse de crier leur désespoir.
Pour sauver la production ovine, un soutien fort et rapide est indispensable dès la fin 2008. Concernant cette transition, plusieurs pistes sont explorées mais, à l’heure actuelle, aucune piste concrète n’est annoncée. La FNO travaille tant au niveau national qu’au niveau européen pour trouver une solution rapide et efficace. Le rapport du Parlement Européen et la Conférence Ovine de Limoges insistent sur l’urgence d’un plan de soutien immédiat et important. La production ovine ne peut se permettre d’attendre 2010.
La dernière échéance se déroule à Bruxelles les 17 et 18 novembre au Conseil des ministres européens. C’est pourquoi, les mobilisations de cet automne constituent la dernière ligne droite…
Lire aussi :
L'interview de Michel Lacoste adinistrateur FNPL (La Haute Loire Paysanne - semaine 44 - page 11)
Les éleveurs du Berceau des Races à viande s'impatientent (La Haute Loire Paysanne - semaine 44 - page 12)
"On ne préservera pas le pouvoir d'achat des Français sur le dos des paysans" apaple à manifester de la FNSEA, le 7 novembre (La Haute Loire Paysanne - semaine 44 - page 13)