FDSEA et JA interrogent les producteurs de lait
Un questionnaire va être adressé à tous les producteurs pour mieux accompagner leurs projets d’avenir.
Ce sont plus de 1 200 questionnaires que la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Cantal s’apprêtent à diffuser à l’ensemble des producteurs de lait du département, entre autres par l’intermédiaire des agents de collecte des entreprises laitières. Un questionnaire, dont les réponses resteront anonymes, destiné à établir une photographie à l’instant T de l’élevage laitier cantalien et des projets des producteurs à l’horizon de cinq-dix ans. Car pour Jean-Paul Peyral, éleveur à Siran en Gaec avec son épouse et son fils, et membre de la section laitière FDSEA à l’origine de ce projet, les dernières années marquées par des crises laitières sévères, ont notablement modifié le paysage laitier cantalien : “En 30 ans, avec la mise en place puis la fin des quotas laitiers, et après plusieurs années récentes de crise, le nombre d’exploitations laitières a fortement diminué(1), certains producteurs ont arrêté, d’autres ont changé de production...” En 2017, pour la première fois, le département n’a pas atteint sa production historique (335 Ml de lait produits contre 368 µl en 2015) et le taux de renouvellement des éleveurs laitiers pourrait ne plus dépasser 55 % dans les années à venir au cours desquelles près de 800 producteurs de lait arriver à l’âge de la retraite . Un signal d’alerte pour les syndicats qui doit tout autant interpeller les entreprises. D’où cette initiative de réaliser un état des lieux de la situation, des attentes, orientations, problématiques et projets à moyen et long termes des producteurs cantaliens.
Impliquer l’aval
La synthèse de ces données sera présentée à l’ensemble de la filière lors d’une journée laitière départementale à l’automne prochain avec, pour les deux syndicats, l’objectif d’anticiper ces mutations pour mieux accompagner les producteurs et assurer la pérennité de la production laitière du Cantal. En impliquant l’aval de la filière dans les solutions qui pourront être apportées, à commencer par la question de la rémunération des producteurs : “Une meilleure valorisation du lait amènera sans aucun doute des perspectives optimistes aux exploitations laitières”, assure le responsable FDSEA, en écho aux revendications portées notamment dans le cadre des États généraux de l’alimentation. Ambition partagée par Guilhem Nassiet, nouveau responsable du groupe lait des Jeunes agriculteurs : “Si rien n’est fait, à force, on pourrait se retrouver à court de producteurs et donc de potentiel laitier, il en va donc aussi de l’avenir des entreprises.” Le jeune éleveur laitier, installé hors-cadre familial en janvier 2017 en Gaec à Ytrac, voit dans les données qui seront ainsi recueillies l’occasion de conforter le projet JA régional, dont les JA du Cantal veulent être moteurs et pilotes : instaurer un prix du lait plancher pour les jeunes qui s’installent. “Les informations issues de ce questionnaire vont nous donner un peu plus de poids pour négocier avec les entreprises”, estime Guilhem.
(1) Au RGA de 2010 on recensait 2 100 livreurs de lait dont 1 100 spécialisés, on en compte 1 600 aujourd’hui.