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ETANGS. Chamboulive a accueilli l'AG 2022 du Syndicat des Etangs Corréziens.

Avec plus de 4000 points d'eau, la Corrèze est un département singulier où les propriétaires d'étangs sont particulièrement concernés par leur gestion. Le syndicat des étangs corréziens qui organisait son AG vendredi dernier est là pour les aider.

Pascal Coste et Thierry Lissac signent une convention pour l'aide à l'entretien des étangs en Corrèze
Pascal Coste et Thierry Lissac signent une convention pour l'aide à l'entretien des étangs en Corrèze
© @UP19

La salle polyvalente était comble en ce vendredi 2 septembre pour pouvoir assister et voter à l'assemblée générale du syndicat des étangs corréziens qui compte 838 adhérents avec 20 nouveaux inscrits pour cette année. Le président Thierry Lissac était bien entouré avec les officiels du département, à savoir Pascal Coste, président du département ; le préfet nouvellement affecté à la Corrèze, Etienne Desplanques ; Francis Dubois, député de la première circonscription ; Daniel Chasseing, Sénateur, Jean-Jacques Dumas, président de l'association des maires de la Corrèze ; Marion Saade, directrice de la DDT, et Betty Dessine, maire de Chamboulive.

L'intérêt de la préservation des étangs
De l'avis général, il n'est pas souhaitable que les étangs soient effacés tant leurs utilités économique, écologique et agricole sont importantes. Pascal Coste affirme : « avec le syndicat des étangs, vous portez un projet collectif, pour le bien commun (...) et contrairement à ce que certains disent « ça chauffe l'eau, ça évapore, ça fait de l'eutrophisation » : non, les étangs ne sont pas des machines à évaporer, tout comme l'élevage n'a pas d'impact sur les têtes de bassin, contrairement à ce que disent ceux qui veulent l'interdire ». Le président du département annonce qu'une étude est en cours avec l'Agence de l'eau, sur l'impact de l'élevage sur les têtes de bassin et ajoute : « il est faux de dire que pour faire un kilo de viande, il faut 15000 litres d'eau ». Au contraire, redonner une vie réelle aux étangs, voilà ce qui est préconisé, car ces derniers font pleinement partie des écosystèmes et hébergent de nombreuses populations animales et végétales. Il faut donc éviter les étangs dormants qui pèsent sur l'environnement, et prendre soin de l'entretien.

Le préfet Etienne Desplanques rappelle que c'est près de 1000 propriétaires qui possèdent 4000 étangs, et juge que c'est un trésor, une grande chance pour la collectivité. « Ça apporte au territoire des paysages, de la pisciculture, de la pêche, du tourisme » précise-t-il tout en soulignant que les aides, liées à l'implication du département dans les réalités du territoire concernant les étangs sont précieuses.

Le préfet reconnait aussi la contrainte des mises aux normes, qui sont, certes, indispensables pour la continuité écologique, pour éviter la mauvaise gestion des points d'eau, et la responsabilité est d'autant plus grande quand on se trouve en tête de bassin. Cependant, il est possible de concilier, avec bon sens et volonté d'avancer dans la bonne direction, les règlements et la réalité du terrain, selon le représentant de l'Etat, qui constate que « les coûts pour les propriétaires sont importants, surtout quand il s'agit d'une propriété familiale provenant d'un héritage, et qui, du statut d'agrément passe au statut de charge difficile à assumer ». L'importance des étangs dans le soutien d'étiage est fondamentale, surtout en période de sécheresse comme celle de cette année.

L'idée d'une filière aquacole
À ce propos, Pascal Coste et le président du syndicat, Thierry Lissac signent une convention d'aide avec le département de la Corrèze dans le cadre des Projets Alimentaires Territoriaux. Cette convention concrétise le soutien du Conseil Départemental pour relocaliser l'alimentation dans notre territoire en soutenant l'économie locale, la production de produits locaux en circuits courts et des emplois non délocalisables. Par cette action, les étangs reprennent toute leur place dans la gestion du territoire. De charges, ils peuvent devenir des richesses.

Ce projet donnera lieu à la création d'un comité technique composé de professionnels (pisciculture d'Aubazine, le CPIE Corrèze, le Syndicat des Etangs Corréziens, des transformateurs, les lycées agricoles, et des restaurateurs), tous associés dans le cadre d'un partenariat avec les propriétaires d'étangs partenaires adhérents au syndicat.

Ceci implique la création d'activités de pisciculture (au nombre de trois seulement en étangs actuellement), ce qui aura pour ambition de valoriser les étangs par la production piscicole, de dynamiser la gestion durable et partagée des étangs, et la consommation de poissons corréziens... en Corrèze : le circuit court est donc une priorité pour l'économie locale. Ce projet est financé à 80 % par le département ce qui démontre la volonté des élus départementaux de transformer le trésor dormant que sont les étangs en filière agissante et prospère. Pour ce faire, un protocole d'expérimentation sera mis en place, qui verra l'organisation de réunions d'informations, des visites de terrain, et l'état des lieux des étangs volontaires. Des conventions seront signées avec les propriétaires, et une charte de gestion sera si gnée avec les partenaires.

Ce projet aboutira à une réelle production aquaco

le, avec la transformation de produits, le conditionnement, la mise en place de points de vente, la création d'une marque ou d'une labellisation. Sur le point des produits, une demande est faite pour obtenir une dérogation de remettre en place des carnassiers, notamment du brochet dans les étangs, la génétique corrézienne sur cette espèce étant en tout point excellente.

Des étangs à protéger par une bonne gestion, des projets à soutenir, le syndicat a donc beaucoup de pain sur la planche !

Véronique Legras

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