Estimateurs de dégâts de gibier : « Il est primordial de savoir écouter les agriculteurs »
Depuis 1969, l’indemnisation des dégâts de gibier revient aux fédérations de chasse. Soit une enveloppe de 40 millions d’euros à l’échelle nationale en 2016. En Lozère, ils sont cinq estimateurs indépendants à évaluer sur le terrain les préjudices subis. Parmi eux André Valat, qui joue aussi un important rôle d’écoute lorsqu’il s’agit d’aborder cette question ô combien sensible, qui unit et parfois divise le monde de la chasse et le milieu agricole.
Le télémètre infrarouge d’André Valat rend son verdict : un demi-hectare de plus de saccagé sur cette exploitation du col de Finiels. « Je ne trouve qu’une piste, d’un sanglier pesant entre 60 et 70 kg. C’est un solitaire. » Dans 90 % des cas, l’estimateur intervient pour des dégâts causés par des sangliers. Une population de plus en plus présente sur l’arc méditerranéen, où les milieux se ferment et les hivers sont de moins en moins rigoureux. Le reste est le fait de cervidés. Pour Guillaume Roméro, l’agriculteur concerné, les années se suivent et se ressemblent : « Depuis 2007 trois de mes parcelles sont régulièrement touchées. Là où je laisse mon fumier, c’est comme s’il était passé au composteur. Une fois la fenaison terminée et avant l’ouverture de la chasse, c’est l’enfer. Je ne sais plus quoi faire. » Un constat d’autant plus décourageant que la parcelle endommagée venait tout juste d’être remise en état, après un précédent saccage.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1421, du 3 août 2017, en page 9.