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En 2023, des éleveurs d’Occitanie tenaces face à l’inflation et aux difficultés

Le 16 janvier, le Cerfrance a présenté les résultats prévisionnels agricoles 2023 en Occitanie. Un rendez-vous important pour toute la filière.

Vaches Aubrac au pré
Le 16 janvier, le Cerfrance a présenté les résultats prévisionnels agricoles 2023 en Occitanie. Un rendez-vous important pour toute la filière.
© SC

Après le choc de la sécheresse de 2022, les exploitations ont pu s’appuyer en 2023 sur des cours en hausse pour faire face aux multiples difficultés constate le Cerfrance Occitanie dans ses résultats prévisionnels de l’année écoulée, présentés ce 16 janvier.

Lait : un bon résultat dégradé par le contexte épidémique
Avec un recul de 2,7 % des volumes collectés en France, la production de lait de vache a décroché en septembre du fait de l’automne sec et de l’apparition de la maladie hémorragique épizootique (MHE) sur les Pyrénées et qui s’est ensuite étendue en Occitanie. Elle a entraîné notamment la fermeture complète du marché algérien et la chute des prix des veaux maigres. En parallèle, la perte du nombre d’exploitants se poursuit, avec une baisse de 4,4 % du nombre de producteurs comme de têtes de bétail, et une diminution plus rapide encore des volumes (-7 %). Pourtant, malgré ces difficultés, l’équilibre économique des exploitations bovines laitières semble légèrement s’améliorer. Avec en moyenne 56 vaches laitières sur 95 ha, le produit de l’activité devrait finir en légère augmentation. Selon les simulations du Cerfrance, même dans les hypothèses restrictives, le meilleur prix du lait, estimé à 472 € les mille litres pour 2023, permettra d’équilibrer la hausse des charges de structure. 
La production de lait de brebis, elle, s’est accrue en 2023 en Occitanie, région qui représente toujours les trois-quarts des volumes du pays, malgré la tendance à la baisse du nombre d’exploitation. Le prix du lait est également en hausse sensible, entre 9 et 13 %, au-delà des 1 100 € les mille litres, en progression depuis les trois dernières années. En parallèle, la consommation diminue quant à elle fortement sur l’ensemble des produits laitiers. Globalement l’ensemble des fromages ont diminué leurs volumes fabriqués, jusqu’à -8,7 % pour Roquefort qui a en parallèle augmenté son prix de vente. Le résultat de la filière est pour le Cerfrance Occitanie encore incertain et dépendra des prix de la campagne en cours.

Viandes : des cours élevés du fait d’une production insuffisante
Les filières viande sont quant à elle toujours en déséquilibre entre offre et demande. Chez les bovins viande, c’est notamment du fait de la forte décapitalisation et de la baisse des naissances. Si le marché des bovins finis plafonne, la MHE ici aussi a ramené les prix des broutards au niveau de 2022 après un début d’année prometteur. Cette progression des cours (entre 3 et 10 % sur l’année) ne devrait pas suffire à rattraper complètement la hausse des charges, notamment à cause du mode d’attribution des aides Pac (à l’UGB et non plus à la vache) plus défavorable (-1 à -2 %). De quoi conduire le résultat final au même niveau qu’en 2022.
Pour la production de viande d’agneau, l’offre limitée soutient toujours les prix, qui augmentent de 3,5 %. La carcasse s’échange ainsi en moyenne aux environs de 8 € le kilo, autrefois un plafond maximal. Sur la période de janvier à fin août 2023, les abattages ont diminué de 9 % comparés à l’année 2022, une production compensée par des importations, notamment du Royaume-Uni. La tendance de fond reste une moindre consommation des ménages, -1,5 % sur les huit premiers mois de 2023. Là encore, le résultat final s’établit dans les mêmes niveaux que 2022, même si la productivité risque de diminuer en fin d’année et encore plus en 2024 du fait de la FCO qui touche actuellement le Massif central.
Quelle conclusion tirer de tous ces chiffres ? Pour le Cerfrance, ces résultats montrent que les revenus des filières d’élevage fluctuent bien moins que ceux des céréaliers mais que les filières touchent aux limites de la spécialisation. Enfin, ils rappellent qu’avec entre 20 000 et 25 000 € de revenu final disponible par personne* pour un travail accaparant a minima 300 jours dans l’année, le revenu agricole moyen en Occitanie restera cette année encore inférieur en moyenne au Smic horaire.

* Plus précisément, par UTH familial, unité de travail humain incluant l’activité dans l’exploitation des conjoints et enfants non salariés.

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