Emploi : Un départ et une installation en douceur avec le contrat de génération
Au Gaec des Beaudors, à Tence, les 4 associés ont accueilli une jeune salariée dans le cadre d’un contrat de génération.
Un Brevet de Technicienne Agricole option ACSE (Analyse et conduite des systèmes d'exploitation) en poche, une expérience de 5 ans au Service de Remplacement sur le département, à l’arrivée de son petit garçon, Sophie Delolme souhaite avoir une situation professionnelle plus «stable» en terme de planification de son temps de travail. Dans le même temps, son beau-père, Gérard Deygas associé du Gaec des Beaudors à Tence se fait opérer d’une épaule. Dans l’incapacité de travailler sur l’exploitation, il est momentanément remplacé par Sophie.C’est le départ d’un projet qui réunit l’exploitant et la jeune femme dans un contrat de génération. Cette idée leur a été soufflée par leur comptable. «Au sein d’une entreprise, un ancien forme un jeune en vu d’être, à terme, remplacé» c’est comme cela que Sophie définit ce contrat, et dans ces termes, il semble correspondre parfaitement à la situation. En 2013, la réflexion est lancée et en avril 2014, le contrat est signé. Sophie Delolme devient salariée à 80 % au sein du Gaec.
Se former et s’intégrer
Ce qui l’a séduite dans le contrat de génération, c’est l’aspect formation. «J’avais déjà des connaissances agricoles de par mon expérience et ma formation initiale, mais maintenant j’apprends à gérer l’atelier, à m’occuper des animaux…». Il faut dire que Sophie prend le relais sur l’activité porcs. Elle a en charge entre autres, sous l’oeil averti de son «mentor» Gérard, le troupeau de 100 truies en atelier naisseur.De son côté, Gérard Deygas voit dans ce type de contrat, l’occasion de «partir en douceur». Normalement il devrait prendre sa retraite en avril 2016. «Grâce à l’entrée de Sophie, l’activité porcine est maintenue sur l’exploitation. Je partirai plus serein d’autant qu’elle aime cette production». Les autres associés ne sont pas intéressés par cette production, et à 3 seulement, ils n’auraient pas pu garder l’atelier.
Le contrat qui tombe à pic
Le contrat de génération est la formule qui tombait à pic pour ce Gaec qui après un arrêt maladie pour Gérard, s’est lancé dans un investissement pour une unité de méthanisation qui a demandé, dans sa phase d’installation, un grand nombre d’heures de travail. L’arrivée de Sophie a donc été particulièrement appréciée, et l’aide de l’État a permis de prendre en charge une partie des charges sociales liées à l’embauche de la salariée.Grâce à ce contrat, qui portera sur 2 à 3 ans (3 ans mximum), Sophie Delolme prend ses marques petit à petit au sein du Gaec, un gaec familial (deux frères Gérard et Jean-Luc Deygas, Éliane et Jean-Julien respectivement femme et fils de Gérard). C’est un temps d’adaptation pour chacun et d’intégration pour Sophie, qui se fait progressivement. Pendant cette période, Sophie prépare donc son installation définitive. Elle suivra notamment le stage 21 h, puis le stage Gaec.Dans moins d’un an, si tout va bien, le contrat de génération entre Sophie Delolme et Gérard Deygas devrait s’interrompre, Gérard prenant sa retraite et Sophie entrant comme associée de Gaec à sa place. Une transition anticipée, programmée, préparée…
Suzanne Marion