Emmanuelle Wargon à Saint-Flour, mais aussi à Prunet pour signer deux CTE
La secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire était jeudi dans le Cantal où, accompagnée par Isabelle Sima, préfet, elle a signé deux contrats de transition écologique.
Visite cantalienne pour Emmanuelle Wargon qui, après l’Ouest-Cantal est passée à l’Est, à Saint-Flour, précisément pour signer un deuxième Contrat de transition écologique (CTE) avec le Syndicat des territoires de l’Est Cantal et concernant les territoires de Saint-Flour communauté et Hautes terres communauté. Après la visite de la chaufferie bois de Besserette, la secrétaire d’État a parcouru quelques mètres pour se rendre dans le hall du complexe sportif intercommunal. Là, lui a été présentée, via un support photographique, la sous-station d’alimentation en chaleur du complexe. La ministre s’est ensuite entretenue avec deux abonnés au réseau de chaleur : l’hôpital et l’Institut thérapeutique éducatif (Itep) dépendant de l’Association départementale pour la sauvegarde de l’enfance et de l'adolescence (ADSEA Cantal). Leurs représentants ont témoigné d’un usage synonyme d’économies en termes de facture, mais aussi d’émissions de gaz à effet de serre.
“Le projet pour tous”
“C’est l’exemple même du projet écologique qui fonctionne pour tous, qui est vecteur de développement local avec la filière bois, et d’économies d’énergies”, en a déduit Emmanuelle Wargon. Une chaudière à bois, a précisé Pierre Jarlier, président du Sytec, dont l’empreinte carbone est équivalente à celle de “20 poêles à granulés, qui n’est donc pas un sujet de pollution et qui, en outre, fait que 3 200 tonnes de CO2 en moins sont rejetées dans l’atmosphère”. Une démarche que le CTE a pour vocation de soutenir à l’échelle de Saint-Flour communauté et de Hautes terres communauté pour “un territoire qui a fait le choix de l’excellence environnementale. Un territoire attractif, éco-participatif, préservé et valorisé avec une transition voulue et non subie”. Et de souligner des actions qui seront développées dans ce CTE : “Le lancement d’une étude de méthanisation dans le cadre d’une production de gaz naturel avec projet de raccordement avec station en bordure de l’autoroute et création probable d’une station à hydrogène ; la mise en place d’une plate-forme territoriale de rénovation énergétique ; le montage d’une filière viande de qualité (“La viande des Hautes terres”), en lien avec Hautes terres communauté, et l’abattoir de Neussargues, un projet particulièrement salué par la secrétaire d’État. Pour Ghyslaine Pradel, présidente de Hautes terres communauté, ce CTE permettra aussi d’engager “la conservation et la valorisation des anciens vergers de l’Est-Cantal et donc, de créer de la biodiversité avec production de fruits locaux en collaboration avec le Conservatoire des espaces naturels d’Auvergne”.
“Pas fans de l’éolien”...
Cette visite a aussi été l’occasion pour les élus de faire passer quelques messages à la secrétaire d’État : “Nous ne sommes pas fans de l’éolien et nous en avons assez d’être dans la main d’opérateurs. Il faut mettre tout ceci en ordre, en phase avec le Schéma de cohérence territorial, le projet de développement durable, et en choisissant notre propre mode d’énergie”, a souligné à l’occasion des discours, Pierre Jarlier. Un sujet jugé “très important” par Emmanuelle Wargon qui a dit “partager l’idée de mieux organiser son développement (l’éolien), d’une façon plus harmonieuse, plus pilotée et avec des projets concertés”.
“Pas de régime végétarien”
Message tout aussi personnel pour Bruno Faure : “Je me suis opposé au régime végétarien dans les collèges car il est important de se restaurer en utilisant les circuits courts et les produits locaux. En un an, a-t-il indiqué, c’est 4,5 tonnes de nourriture gaspillées dans nos collèges...” Martine Guibert, représentant la Région Auvergne-Rhône-Alpes, co-signataire de ce CTE, a quant à elle souligné que cette même Région était “chef de file sur le Plan climat air énergie (autre domaine du CTE) et qu’elle consacrerait de 100 à 120 000 € à ce CTE, en étroite collaboration avec le Département”.
“Gagnant-gagnant”
“Un signe d’espoir qui s’annonce dans la continuité et révèle une dynamique nouvelle” : c’est par ces mots que la ministre a résumé sa visite. “Votre CTE, a-t-elle conclu, est ambitieux, doté d’une vision départementale, régionale et nationale. Un contrat, en somme, pour plus d’écologie, d’économie, de social, de biodiversité.” Il s’inscrit dans une transition écologique “synonyme de concret, de gagnant-gagnant qui s’accompagne de la baisse des factures de consommation, des gaz à effet de serre et du développement de la filière bois”. Une transition énergétique qui, enfin, présente pour elle deux enjeux : “Climatique et de protection de la biodiversité dont les terres agricoles sont la clé, sachant que nous devrons arriver à définir comment développer les territoires sans trop artificialiser les sols.”
Une économie décarbonée, écologique
P remière étape de la visite cantalienne d’Emmanuelle Wargon, le 23 janvier, du côté de Prunet. Il s’agissait, pour la secrétaire d’État auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, de signer le premier contrat de transition écologique dela journée avec les communautés de communes Cère et Goul en Carladès, la Châtaigneraie cantalienne et la Caba. (Lire notre prochaine édition).
Cinq orientations
“L’action numéro un, ce sont les déchets : comment on déploie le tri, comment on recycle, comment on traite ?”, expliquait Michel Teissedou, président de la Châtaigneraie. Ensuite, il s’agit de réduire la consommation d’énergie, “tant sur le parc privé que public”. Trois autres axes sont également retenus : poursuivre la transition vers une agriculture résiliente et vertueuse ; développer, structurer les mobilités durables du territoire ; information, communication et éducation à l’environnement.