Elvéa planche sur les interférences entre bovins laitiers et allaitants
Mal valorisée, la viande hachée issue du troupeau laitier plombe le marché de la viande bovine. Un phénomène qui s’est accéléré depuis la fin des quotas.
C’est une première : en juillet, les produits élaborés ont représenté plus de la moitié des viandes de boucherie consommées en France. Une progression principalement nourrie par la viande issue du troupeau laitier, mal valorisée et plombant l’ensemble du marché. À l’occasion de son assemblée générale, le 5 septembre à Paris, Elvéa France (réseau d’organisations de producteurs) a ouvert le débat sur ce sujet crucial pour l’avenir de la filière.
« Tous bovins confondus, la moitié de la production de viande française provient du troupeau laitier », constate Germain Milet, économiste à l’Institut de l’élevage (Idèle). « En vaches allaitantes, 36 % de la viande sont transformés, complète-t-il. En vaches laitières, ce sont 72 %. Or, les produits transformés sont le segment le moins rémunérateur du marché. »
La filière bovine souffre depuis longtemps de ce « déficit structurel du muscle au profit du steak haché », déplore Henri Gabriel, secrétaire général de la Fedev (abatteurs). Ce déséquilibre s’est aggravé depuis la fin des quotas laitiers. « Les éleveurs ont augmenté leur production et optimisé leur nombre d’animaux par rapport à leur capacité fourragère, observe Germain Milet. Par manque de place, ils sont moins nombreux à bien finir les vaches de réforme. »
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1526, du 19 septembre 2019, en page 10.