Ecornage des bovins
Écornage des bovins : Pourquoi ? Comment ?
Les méthodes actuelles d'élevage demandent l'intégration plus courante de l'écornage des bovins dans la gestion du cheptel. Cette méthode, connue depuis longtemps, bénéficie de l'amélioration des techniques.
Comme je l'ai déjà indiqué dans l'article du 3 février 2007, le GDSCC a mandaté sa filiale GDS Services 23 afin qu'elle favorise le travail des éleveurs pour la réalisation des interventions et la manipulation des animaux dans un environnement de meilleures efficacité et sécurité pour les intervenants et les animaux et, ceci, dans un contexte financier le plus favorable possible. Parmi les ateliers présentés lors des après-midi de démonstration, se situe l'écornage des veaux.
Pourquoi écorner ?
La pratique de la stabulation libre et toute méthode d'élevage entraînant une promiscuité forcée des bovins (râteliers pour troupeaux en plein air…) présentent de nombreux avantages pour les animaux et les hommes, mais impliquent certaines contraintes. Au pâturage, l'espace permet à chaque animal de vivre dans une certaine quiétude ayant à disposition des distances de sécurité suffisantes en cas de conflit. Dès la rentrée en stabulation, la mise en lots et la séparation des sexes, le contexte devient différent. Les animaux se retrouvent en concurrence pour l'alimentation, l'abreuvement et le couchage. La hiérarchie naturelle doit être réactualisée à chaque mise en lot. De plus, chez les mâles, cette situation nouvelle qui leur est imposée jeune, transforme les simulacres d'intimidation en combats dangereux. Le cuir des bovins est bien sûr un débouché non négligé par les tanneurs, mais il est avant tout une barrière sanitaire pour l'animal. Si les déchirures et cicatrices sont redoutées en tannerie, ces blessures sont une souffrance pour l'animal et une source de contamination par des agents pathogènes.
Avec l'écornage : - Les animaux présentent beaucoup moins de danger pour eux-mêmes et pour l'homme. - L'agressivité des animaux diminue. - Le passage aux cornadis devient aisé dans certaines races. - Davantage d'animaux peuvent s'aligner à l'auge et les performances des lots deviennent plus homogènes.
Quand écorner ?
La décision de l'âge d'écornage dépend du type d'installation, de la main d'œuvre disponible, du nombre d'animaux à écorner, de l'expérience avec les techniques d'écornage, de la sensibilisation à l'effet de cette opération sur la santé des veaux, ainsi que de la demande du marché. L'écornage des veaux présente de nombreux avantages mais demande une intervention régulière au cours de la saison de vêlage et intéresse un nombre plus grand d'animaux. Par contre, les bovins écornés très jeunes peuvent développer d'autres méthodes de défense traumatiques pour leurs congénères. A l'inverse, un écornage vers l'âge de 2 ans concerne souvent un nombre d'animaux plus restreint, limite les capacités d'adaptation vers d'autres moyens de défense pour l'animal, mais est plus traumatique. De plus il ne permet pas le contrôle des problèmes pour les jeunes bovins (en particulier les taurillons).
Ecornage des veaux : une méthode à mieux connaître
Les méthodes d'écornage et de contention chez le veau se sont diversifiées et améliorées permettant une pratique facile et fiable de cette technique. L'écornage des veaux doit être fait dès le plus jeune âge (avant 6 semaines). Deux raisons essentielles, tout d'abord la contention sera plus facile et d'autre part le veau sera beaucoup moins stressé et oubliera rapidement le choc subi. Contrairement aux idées reçues, il n'est pas nécessaire d'attendre que le cornillon soit sorti. L'alimentation de la corne se fait par des veines placées à la base de celle-ci. Il suffit de couper l'alimentation de ces veines et la corne ne poussera pas. La brûlure intéressera la matrice périphérique du bourgeon située à sa base et respectera de façon stricte la table osseuse profonde.
Ecornage des veaux : privilégier les écorneurs thermiques
L'écornage des veaux se réalise par voie chimique ou thermique. Il nécessite une bonne contention (cage de contention veau avec système anti-recul et anneau pour tenue de la tête) et une tonte de la zone. La pâte à écorner, à base de soude, s'applique en fine couche à l'aide du doigtier fourni, sur une surface d'environ 3 cm autour de l'emplacement des cornes, zone où l'on aura préalablement coupé les poils. Il se forme une pellicule très adhérente. L'escarre sèche qui fait suite tombe en 15 à 20 jours. L'écornage thermique permet, grâce à un embout spécial dont la taille varie avec la taille du cornillon (15 à 20 mm), l'inactivation de la matrice périphérique du bourgeon par un sillon autour du cornillon. Cette opération peut se réaliser dès les 1ers jours de vie. Si l'éleveur prend soin de tondre le crâne du veau, il va s'apercevoir qu'il y a déjà un « bourgeon » à l'emplacement des cornes, il suffit de couper la peau et les veines pour que les cornes ne poussent plus. Il existe plusieurs types d'écorneurs thermiques : à gaz, électrique avec rallonge électrique ou sans fil. Pour l'écornage chimique quel que soit l'âge du veau ou l'écornage thermique du veau de plus de 4 semaines (contrairement à la perception que l'on peut en avoir, l'écornage chimique s'avère plus douloureux pour le veau que l'écornage thermique), une administration d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est nécessaire pour gérer la douleur engendrée.
L'écornage des adultes
L'écornage peut également se pratiquer sur des animaux plus âgés à partir de 24 mois. Il faut alors en effet attendre que la corne ait réellement poussé. L'écornage se réalise avec une tronçonneuse ou, de façon préférentielle, une écorneuse hydraulique qui produit une coupure franche et rapide. L'appareil fonctionne sur la prise hydraulique du tracteur. Le seul bruit est celui du tracteur, auquel les animaux sont habitués. Pour réaliser cette opération, une anesthésie locale sera pratiquée. Elle se réalise par une injection de 10 ml d'une solution de lidocaïne dans la fosse temporale à égale distance du bord antérieur de la corne et de l'angle postérieur de l'orbite, à un cm environ au dessous du bord arrondi du frontal, à 6 à 10 mm de profondeur.
Un garrot permettant l'hémostase sera posé et retiré entre 6 et 12 heures plus tard. Les différents médicaments nécessaires (anesthésique local, AINS) seront obtenus par l'éleveur auprès de son vétérinaire avec une délivrance sur ordonnance. Leur utilisation sera notée sur le carnet sanitaire.
Un nouvel après-midi de démonstration le mercredi 14 mars 2007
Afin de parfaire la connaissance de cette techniques, les outils disponibles et services proposés, GDS Services 23 vous invite à un après-midi de démonstration le mercredi 14 mars 2007 au GAEC PICAUD à Combaudet commune d'Evaux-les-Bains où seront présentés outre l'écornage des veaux, des matériels de contention et de la clôture électrique permanente. Une autre suivra, le jeudi 29 mars dans le sud-ouest de la Creuse.