Deux nouveaux appareils IRM à Aurillac pour améliorer la prise en charge des patients
Un nouvel IRM est déjà en service et un autre, plus puissant, le sera au premier trimestre 2025. L’accueil des patients sera optimisé avec une ambiance lumineuse et reposante pour les plus angoissés...
Un nouvel IRM est déjà en service et un autre, plus puissant, le sera au premier trimestre 2025. L’accueil des patients sera optimisé avec une ambiance lumineuse et reposante pour les plus angoissés...
![Une personne et un soignant dans une IRM.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2024-12/pa_irm_ch.jpg.webp?itok=wY8euJDN)
On se croirait au bord de l’eau, sur une plage de sable fin. À tendre l’oreille, on entendrait presque le bruit des vagues... Et pourtant, on s’apprête à passer quasiment une demi-heure enfermé dans un tube pour les besoins d’une IRM(1) ! La tromperie, c’est pour la bonne cause : “Détendre le patient pour avoir la meilleure image possible”, présente le Dr Mons, chef du service imagerie au centre hospitalier d’Aurillac, qui vient de se doter d’un tout nouvel appareil qui permet de s’évader et d’être donc moins stressé pendant l’examen. Ce système immersif permet de détourner l’attention du patient, qui porte un masque afin de ne pas se rendre compte qu’il entre dans le tunnel de 70 cm de diamètre, contre 60 auparavant. Un jeu de lumières (“ambilight”) complète le dispositif. “Les manipulateurs radio qui se sont formés sur un site extérieur ont noté un réel gain pour les personnes claustrophobes, angoissées, stressées... Elles profitent également d’une frise dynamique qui indique le temps restant avant de terminer cet examen indolore et non irradiant. Nous avons vraiment besoin d’images nettes et donc que le patient ne bouge pas”, poursuit le radiologue. Le concepteur Philips a même pensé aux plus petits (4-8 ans), avec un avatar qui leur permet d’anticiper l’examen et de se laisser guider par ce personnage fictif le jour J.
Une IRM plus puissante en mars 2025
Cette prouesse technologique peut paraître gadget mais elle ne l’est pas : le patient y gagne en confort, les équipes hospitalières en qualité de travail. Cette nouvelle machine a été installée début octobre, et les premiers patients pris en charge le 25 novembre. Une seconde sera mise en route mi-mars. Elles remplacent les deux qui étaient en service au centre hospitalier depuis 2016. Avec la même puissance de 1,5 Teslas, elles profitaient également aux radiologues libéraux.
L’investissement de l’établissement porte sur une IRM de 1,5 T pour remplacer celle dédiée aux examens ostéo-articulaires, déjà installée, et sur une autre de 3 T, à haut champ magnétique, qui prendra le relais de celle
polyvalent, et qui permettra d’obtenir “une meilleure qualité d’image, notamment pour la neurologie et l’oncologie, mais qui est plus contraignante en termes de prise en charge du patient”, explique Antoine Mons.
Un patient mis dans des conditions optimales, avec également une table d’examen mobile avec matelas à mémoire de forme et des éléments d’installation modulables, un plus pour ceux qui ont du mal avec la position allongée.
Plus de 10 000 patients par an
Installer cette première machine a nécessité “un chantier lourd, avec des contraintes d’organisation assez fortes puisque nous avons maintenu l’activité avec un seul IRM polyvalent pendant quatre mois, rappelait le chef de service. Il y a eu un impact sur les délais de rendez-vous, ainsi que sur l’accueil dans la salle d’attente et les déshabilloirs. Nous avons aussi adapté nos horaires”.
Les cloisons ont également été tombées pour faire passer l’immensité des aimants, avant d’être remontées. L’intérieur de la salle d’examen a été isolée des ondes électromagnétiques présentes dans l’environnement, et inversement. Avec deux éléments à maîtriser : le champ magnétique créé par l’IRM ; les ondes électromagnétiques captées et créées par l’IRM. Des travaux réalisés par les services techniques du centre hospitalier, qui s’élèvent à 380 000 € et qui dureront dans leur globalité huit mois.
Le service radiologie prend en charge entre 13 000 et 14 000 personnes par an et l’IRM est l’examen le plus adapté pour visualiser des tissus mous. “La population cantalienne tirera bénéfice de ce type d’équipement, espère le
Dr Kuentz, président de la commission médicale de l’établissement. Il y avait un gap technologique à combler et cette décision a été accompagnée par la gouvernance et par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui, via des fonds Feder, subventionne l’investissement à hauteur de 60 %. Sans ce travail collectif important, nous n’aurions pas pu faire ce type de choix”, salue-t-il. L’IRM 1,5 T a coûté 1 325 433 €, son homologue plus puissante 1 921 816 €.
(1) Imagerie par résonance magnétique.
Un appareil d’IRM nécessite “une forte quantité d’hélium”, explique Marc Salavert, cadre de santé. Un gaz rare, très polluant mais indispensable pour faire fonctionner l’aimant. La nouvelle technologie fait que désormais, il ne faudra plus “que” 7 litres d’hélium liquide pour assurer son bon fonctionnement, contre quasiment 500 l avant. Une économie qui ne se fait, pour l’instant, que sur l’aimant de 1,5 T.