Agri-tourisme
Deux cheptels et deux gîtes touristiques en exploitation
Eleveurs laitiers et allaitants à Autrac, Anthony et Michelle Pons pratiquent aussi la location de deux hébergements touristiques ; un complément d'activité intéressant et intimement lié à l'exploitation agricole.
Eleveurs laitiers et allaitants à Autrac, Anthony et Michelle Pons pratiquent aussi la location de deux hébergements touristiques ; un complément d'activité intéressant et intimement lié à l'exploitation agricole.
A Autrac, dans le hameau de Montmoirat, Anthony Pons et son épouse Michelle élèvent 43 vaches laitières Abondances, 25 allaitantes Aubracs et développent depuis quelques années une activité d'agri-tourisme à travers la location de deux gîtes, ce qui les a récemment conduits à adhérer au réseau Bienvenue à la ferme Haute-Loire. Une diversification qui s'adapte fort bien avec leur métier d'agriculteur et qui leur permet de communiquer positivement sur leur profession auprès des vacanciers.
Issu d'une famille d'agriculteurs depuis 5 générations, Anthony Pons s'est installé sur la ferme familiale en 2003, d'abord en Gaec avec son père, puis en individuel en 2009 et de nouveau en Gaec avec son épouse depuis 2020. De son côté, Michelle a quitté le domaine de la restauration pour devenir agricultrice : une activité qu'elle jugeait plus adaptée à la vie de famille et qui répondait à un besoin en termes de travail sur le Gaec...
À fond la carte de l'agri-tourisme
Sur 88 ha de SAU tout en herbe (dont 3 ha de méteil semés en 2022, qui seront remplacés par 3 ha de ray-grass cette année), le couple produit 190 000 L de lait (avec traite entravée) livrés à Sodiaal à Brioude, et vend les broutards issus du troupeau allaitant. Chez les Pons, l'activité d'agri-tourisme a débuté il y a près de 10 ans lorsqu'ils décident de transformer la maison familiale de Michelle en gîte de 3 couchages. Située à Apchat dans le Puy-de-Dôme, à 25 km de la ferme, ils adhèrent au réseau Gîte de France 63. "Ce gîte fonctionnait très bien, c'est la raison pour laquelle nous avons eu l'idée d'en ouvrir un deuxième, mais cette fois-ci tout près de la ferme... Une maison de 160 m2 se vendait justement à 80 mètres de chez nous. Nous l'avons achetée et pour limiter au maximum notre investissement, nous l'avons nous-mêmes rénovée entièrement (hormis l'électricité confiée à un artisan) ; soit un an et demi de travaux pour le transformer en gîte de 6 couchages" explique Anthony Pons. Ouvert depuis avril 2023, leur deuxième gîte permet de jouer à fond la carte de l'agri-tourisme en proposant la visite de la ferme à des familles d'urbains venus du nord et du sud de la France et qui viennent découvrir la région et faire des randonnées dans le Cézallier...
Cette proximité avec la ferme les a conduits à adhérer récemment au réseau Bienvenue à la ferme Haute-Loire, porté par l'ADAF 43 et animé par la Chambre d'agriculture ; un autre moyen pour eux de faire connaître leur ferme, leur métier et d'attirer une clientèle supplémentaire à travers le site internet du réseau. "Cela nous permettra aussi d'échanger avec d'autres propriétaires de gîtes et d'obtenir des conseils techniques sur cette activité" ajoute Anthony Pons qui, sur les conseils d'Aurélie Sarda, conseillère agri-tourisme à la chambre d'agriculture et animatrice «Bienvenue à la Ferme», propose désormais l'activité de table d'hôtes aux voyageurs du gîte. Une nouvelle prestation qui valorise les compétences de Michelle, cuisinière de formation. "Nous proposons des plats locaux à base de produits du terroir tels que le Pounti (cake du Cantal), des choux farcis, du gratin de pommes de terre, la truffade...".
Les deux associés ne ratent pas une occasion de relier leur gîte à l'exploitation. Ainsi les voyageurs peuvent caresser et observer les animaux et donner le biberon aux veaux pour le plus grand bonheur des enfants. "Le but c'est qu'ils repartent contents d'avoir vu une ferme et surtout avec des idées positives sur notre métier. C'est aussi intéressant pour nous de recevoir des gens de tous horizons, cela nous sort un peu de notre travail quotidien. Il faut dire aussi que les gîtes sont peu gourmands en temps de travail puisque nous devons juste être présents pour l'accueil et le départ des voyageurs" indique Anthony qui lance ainsi une activité nouvelle sur sa ferme familiale... Mais n'oublions pas non plus, l'aspect économique de cette activité qui complète bien les revenus de nos associés de Gaec.
Sur le Gaec, personne n'est vraiment spécialisé ; Anthony et Michelle travaillent en binôme, même pour les gîtes.
La sixième génération se profile
S'ils ne portent pour l'instant pas d'autres projets d'évolution pour leur ferme, ils savent déjà que la sixième génération se profile pour prendre la relève. Un véritable bonheur pour Anthony qui encourage son fils aîné de 13 ans dans ses projets d'installation après de futures études agricoles au lycée de Bonnefont. "Dans l'agriculture et l'élevage, il y a de la place pour les jeunes et il y en aura de plus en plus avec les vagues de départ en retraite qui s'annoncent". Un métier d'avenir à n’en point douter.