Des volontaires des quatre coins du monde pour nettoyer la Jordanne
Neuf bénévoles ont ratissé le lit et les berges de la Jordanne dans le cadre d’un chantier international de volontaires : une initiative qui vise à changer le rapport aux autres et aux mondes.
Les berges de la Jordanne ont pris depuis mi-juillet des allures d’auberge espagnole. On y parle justement espagnol, mais aussi serbe, italien, allemand ou encore américain. “Mais le français reste notre langage commun”, précisent Jérémy Marmier et Emmanuelle Morizot, en charge pour l’association Études et chantier en espace central d’un des 3 000 chantiers internationaux de volontaires, à savoir celui du nettoyage du lit de la rivière Jordanne et l’entretien de ses berges. Depuis le 15 juillet, ces neuf bénévoles, pour la plupart étudiants, et leurs deux animateurs, s’activent une grande partie de la journée (30 heures par semaine environ) pour débarrasser le fond de la Jordanne des ferrailles et autres déchets jetés sans scrupule. “On trouve de tout, explique Jérémy en montrant du doigt le tas déjà imposant d’encombrants récolté sur dix mètres de long à hauteur du parking Ladoux. C’est vraiment très sale”. Sale et éreintant, confirme Mina Novisad, une jeune étudiante serbe venue ici perfectionner son français en vue de devenir plus tard professeur... de français. Comme elle, David Rutherford, de Pennsylvanie, est là pour parfaire son niveau de français et découvrir la France. Après un premier chantier dans l’Allier fin juin, il a opté pour celui proposé par la Ville d’Aurillac (bailleur d’ouvrage). “C’est vraiment très sympa, on rencontre beaucoup de monde issu de nombreux pays”, s’enthousiasme David dans un français aux sonorités trans-atlantiques.
L’apprentissage d’une “nouvelle citoyenneté”
Rencontre, mais aussi partage et échange : l’essence même de ces chantiers internationaux organisés aux quatre coins du monde (Europe, Moyen-Orient, Afrique, Asie, et même Groenland) avec des thématiques variées : l’environnement comme à Aurillac, mais aussi le patrimoine, la culture, avec par exemple la contribution à l’organisation de festivals de musique (voir ci-dessous). “Le maître mot, c’est vraiment d’échanger avec l’autre, insiste le Lorrain, Jérémy. C’est d’apprendre des choses des autres, de découvrir leur culture et avoir ainsi plus confiance en soi”. Le groupe de bénévoles - nourris et logés mais qui doivent auto-financer leur voyage - a ainsi été souvent sollicité ces derniers jours par les passants empruntant le chemin le long de la Jordanne : “Les gens s’arrêtent, s’intéressent, nous questionnent”, constate pour sa part Emmanuelle. Et l’échange ne s’arrête pas là : dans le cadre d’un partenariat avec la Ville d’Aurillac, les centres sociaux du Cap blanc et de Belbex, différentes animations ont été programmées avec les jeunes des deux centres : réalisation d’une sculpture avec les déchets recueillis, sensibilisation des enfants à la cause environnementale,... Une rencontre avec les élus était également prévue pour exposer le bilan de leur noble action.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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