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Ovin
Des pistes pour diminuer la mortalité des agneaux

Epaulée par leur vétérinaire traitant et un vétérinaire conseil, l’équipe technique de FEDATEST a mis en place un plan sanitaire sur la station qui porte essentiellement sur des changements de pratique d’élevage sur le troupeau mais aussi en bâtiment.

La productivité d’un troupeau passe par la réduction du taux de mortalité.
La productivité d’un troupeau passe par la réduction du taux de mortalité.
© HLP

La productivité d’un troupeau ovin est un déterminant important du revenu. Plusieurs critères la composent : prolificité, fertilité mais aussi mortalité des agneaux. Ce dernier critère peut à lui seul faire baisser de façon conséquente les résultats du troupeau. De plus au dire des éleveurs « rien n’est plus démoralisant que de voir mourir ses agneaux ».
Avec un taux de productivité élevé (1.77 agneau vendu par brebis), la station Fedatest  a fait le même constat totalisant sur certains agnelages jusqu’à 30 % de mortalité agneaux dont 15 à 18 % qui ont lieu entre l’âge de 8 à 21 jours. Epaulée par leur vétérinaire traitant et un vétérinaire conseil, l’équipe technique de FEDATEST a ainsi mis en place un plan sanitaire sur la station qui porte essentiellement sur des changements de pratique d’élevage sur le troupeau mais aussi en bâtiment.

La fin de gestation de la brebis : période clé à ne pas négliger

La réduction de la mortalité commence avant la naissance de l’agneau par la préparation des brebis à la mise bas. Deux facteurs sont importants dans la viabilité future des agneaux : leur poids naissance et la qualité du colostrum qu’ils vont ingérer dans les premières heures de leur vie.
Pour ce qui est du poids de l’agneau c’est la bonne préparation des brebis à la mise bas qui va être déterminante : d’après des travaux réalisés par le CIRPO à la station du Mourier, la moitié des agneaux pesant moins de 3 kg à la naissance meurent avant d’être commercialisés ( L. Sagot IE). A FEDATEST, les brebis gestantes sont échographiées, triées et bichonnées avant l’agnelage. Aux vues du niveau de prolificité élevé des brebis (1.83), la ration proposée est de l’ordre de 1.8 UFL et 200 g. de PDI et se compose selon la saison d’herbe ou de foin auquel sont ajoutés 600 à 800 g de concentré  ajustement fait selon la prolificité du lot.
La qualité du colostrum est quant à elle améliorée par une cure de vitamines AD3E + oligo-éléments 8 à 15 jours avant la mise bas.

Des bâtiments propres

La succession d’agnelages au cours de l’année dans les mêmes locaux est la porte ouverte au développement de problèmes sanitaires : un nettoyage soigneux des bâtiments avant l’agnelage s’impose. A Fedatest  la bergerie d’agnelage est nettoyée à fond : « on fait l’effort de ne pas oublier les petits recoins en sortant le fumier déclare C. Pantel responsable de la station, le matériel (claies, mangeoires) est désinfecté avec un produit bactéricide, fongicide et ookysticide. La bergerie est ensuite paillée abondamment et la paille est renouvelée régulièrement ». Un autre point semble t-il très important auquel s’astreint l’équipe technique de Fedatest,  c’est le ramassage systématique des placentas dans des sacs qui vont ensuite rejoindre la benne pour l’équarissage. Une telle pratique mise en place dans des élevages aveyronnais a permis de venir à bout de problèmes de diarrhées et d’arthrites récalcitrants.

Les animaux : prévenir plutôt que guérir

A Fedatest le problème sanitaire majeur rencontré sur les agneaux était un « mélange de cryptosporidiose et de colibacillose » les deux problèmes s’intensifiant certainement l’un en présence de l’autre. Pour y remédier les brebis sont  désormais vaccinées contre les colibacilloses 5 semaines avant le début de l’agnelage et un rappel est réalisé 3 semaines après afin de couvrir toute la période de mise bas. Les agneaux quant à eux ont très tôt à leur disposition un mélange anti cryptosporidiose + anti coccidiose + argile. Si malgré tout des diarrhées s’installent, les agneaux sont traités avec des antibiotiques (généralement à base de colistine) et le traitement a lieu dès que 3%  des agneaux sont atteints. A savoir qu’en cas de problèmes persistants, il existe une possibilité d’agir sur les brebis avant la mise bas en incorporant un anti-coccidien  dans un aliment médicamenteux. Le dosage est du ressort du vétérinaire qui intervient dans l’élevage. Outre les problèmes sanitaires, il semble d’autre part important de ne pas parquer trop longtemps les jeunes agneaux ceux ci ayant besoin de téter très souvent pendant leurs premiers jours.

Un premier bilan encourageant

Le plan de suivi du troupeau qui a entraîné la modification de certaines pratiques d’élevage commence à porter ses fruits à Fedatest. Ainsi sur l’agnelage de printemps avec une prolificité de 1.82 , la mortalité a baissé de 12 points de la naissance au sevrage  et se décompose en 5,4 % de morts nés, 8,6 % avant 20 jours et 5% au delà de 20 jours soit globalement un taux de mortalité de 18 %.

Mise en garde

Attention, tous facteurs de risques de mortalité d’agneaux n’ont pas été abordés dans cet article notamment des problèmes d’ambiance, de place en bâtiments ou d’autres problèmes sanitaires propres à chaque élevage. Il incombe à chaque éleveur de contacter son technicien et son vétérinaire pour régler des problèmes particuliers. Il  nous a  toutefois semblé utile de communiquer sur  les changements de pratiques mis en place à Fedatest  qui peuvent être efficaces dans beaucoup d’élevages sans trop de contraintes.
A la veille des agnelages d’été pensez-y.

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