Chambre d'Agriculture
Des outils pour rendre votre exploitation plus résiliente
La session du 17 mars a fait jour sur l'accompagnement proposé aux agriculteurs pour une meilleure résilience de leur exploitation.
La session du 17 mars a fait jour sur l'accompagnement proposé aux agriculteurs pour une meilleure résilience de leur exploitation.
C'est dans le contexte d'inflation massive, de volalité des prix agricoles et de perte de repères économiques subis par les agriculteurs du département, que les élus Chambre d'agriculture, réunis en session ce 17 mars, ont parlé résilience des exploitations. Pour ce faire, ils ont fait appel aux compétences de 3 conseillers, Claude Roche, Mathias Déroulède et Céline Vial venus tour à tour présenter les dispositifs et outils qui font partie intégrante de l'accompagnement, individuel ou collectif, proposé par la Chambre d'agriculture. "Dans un tel contexte, des besoins d'adaptation et de changement dans les pratiques s'expriment et nous sommes là pour y répondre. L'objectif est de faire en sorte que votre exploitation soit en capacité de résister dans l'épreuve" explique Claude Roche. Et pour venir en aide aux agriculteurs, les conseillers ont recours à "Couprod" et "CAP2ER" ; deux outils développés par l'Idele.
Leviers d'amélioration
Le diagnostic "Couprod" développe une approche technico-économique et permet d'identifier des leviers d'amélioration concrets détaillés par Céline Vial. Ainsi en bovins lait, le premier levier concerne l'humain avec la productivité du travail, la réduction de l'astreinte et de la pénibilité... Pour avancer dans ce domaine, Céline Vial évoque l'entretien d'écoute gratuit "Y voir clair" "pour réfléchir ensemble aux opportunités qui s'offrent à vous". Un entretien qui pourra donner lieu selon les cas à un bilan travail, des études (prévisionnelle ou stratégique) et un suivi d'exploitation personnalisé. Toujours dans le domaine de l'humain, l'étude stratégique vise à aider les chefs d'exploitation à déterminer un nouveau Cap (priorités, objectifs, craintes, scénarios, stratégie) pour concrètement aboutir à redimentionner la production suite au départ d'un associé, à mettre en place la traite robotisée, passer en monotraite...
Toujours dans le cadre de cette approche "Couprod", une autre option consiste à rechercher la valorisation de ses produits dans le cadre de suivis (d'exploitation ou de production, nouvel exploitant ou d'exploitation fragilisée) ou d'un accompagnement sur l'approche commerciale et étude de marché. "Ainsi, en gagnant 1 point de TB par litre de lait livré, on peut gagner 9200€/an, avec une valorisation de +20€/1000L de qualité par rapport au prix de base, pour 460 000 litres vendus et entre 1150€ et 1840€/an avec un supplément de 2,5€ à 4,2€/1000 L en comptant juste l’ajout de matière grasse, pour ce même volume de lait" indique la conseillère.
Un autre levier peut être actionné pour améliorer ses coûts de production, il s'agit de réduire les charges de mécanisation avec l'outil "Mon Conseil Cultures". "L'implantation de couverts végétaux, le semis de prairies sous couvert de céréales, allonger la durée des prairies temporaires, augmenter la surface dédiée au pâturage, implanter en techniques culturales simplifiées ou semis direct et mutualiser les outils de travail du sol permettent de réduire notablement ses charges" indique Mathias Déroulède qui donne un exemple chiffré : "passer du labour à un travail simplifié du sol c'est 50€/ha en moins de charges de mécanisation ; sur 20 ha, cela représente 1000€ d'économie".
Toujours avec "Mon conseil cultures", les agriculteurs peuvent également réduire leurs charges de fertilisation en calculant la dose d'azote optimale, en valorisant au mieux leurs effluents, en introduisant des légumineuses... Enfin, les exploitations peuvent s'équiper de l'application "Mes Parcelles" pour gérer au mieux leur fertilisation.
Approche technico-environnementale
Pour améliorer la résilience de son exploitation, on peut aussi faire appel au diagnostic CAP2ER, une approche technico-environnementale qui permet à la fois de réduire ses émissions de carbone et de faire des économies sur de nombreux postes. La Chambre d'agriculture propose le suivi d'exploitation à la carte axé sur les thématiques et marges de progrès issues de CAP2ER (ex : augmenter l'autonomie fourragère ; travailler sur l'élevage des génisses pour plus d'animaux productifs...) et du conseil en bâtiment pour réduire sa facture EDF.
à l'issue de cette présentation, le président Yannick Fialip a pointé du doigt la réglementation qui vient pénaliser l'agronomie et dissuade par exemple les agriculteurs d'effectuer des rotations de prairies temporaires plus longues (au delà de 5 ans) et empêche la réduction des charges de mécanisation. Quant au bilan carbone, "si cela donne un éclairage sur l'amélioration des pratiques" comme le souligne Jean-Julien Deygas, président de Haute-Loire Conseil élevage, "au bout, les agriculteurs devront pouvoir compter sur un retour financier" indique Gilbert Guignand, président de la Chambre régionale Aura.
Une fois la session clôturée, l'Association des membres de l'ordre du Mérite Agricole a remis la médaille d'Officier à Yannick Fialip (voir P04).