Des investisseurs privés qui croient au potentiel de jeunes entrepreneurs
Prêts à prendre des risques pour favoriser l’implantation et le développement d’entreprises, les Business angels arrivent dans le Cantal.
La plupart sont chefs d’entreprises. Mais pas forcément. Tous partagent l’idée qu’il faut aider davantage les entrepreneurs qui se lancent sur un marché innovant. En apportant des fonds privés, ils permettent à des porteurs de projets de créer leur boîte, malgré la frilosité des banques et la prudence des collectivités. Ce sont les membres de réseaux locaux : des Business angels.
Une nouvelle antenne dans le Cantal
En avril, Claude Rameau, président de France angels (la fédération qui regroupe les réseaux Business) était de passage dans le Cantal. Répondant à l’invitation du Comité d’expansion économique, il est venu présenter les enjeux de l’investissement direct et privé dans les projets d’entreprises locales, en création ou en développement. Une aventure “aussi humaine que financière” qui intéresserait déjà une quinzaine d’investisseurs cantaliens... M. Rameau insiste bien sur le fait qu’il s’agit d’une personne physique qui accepte d’investir son patrimoine. Et, selon lui, plus le projet est ambitieux, plus l’entrepreneur risque d’avoir besoin des Business angels pour trouver des financements. “Les Business angels acceptent d’aller où personne ne va”, résume-t-il. à ses yeux, ce qui pourrait arriver de pire pour un territoire, c’est que des porteurs de projets renoncent, faute de financement. Il affirme que partout où un réseau Business angels s’est installé, de nouvelles entreprises ont vu le jour et ont pu se développer grâce à cette initiative. Car outre les fonds qui sont apportés, les Business angels promettent aussi de faire partager un peu de leur temps et de leurs compétences. Mais s’ils sont bien des actionnaires - et prennent donc un minimum de risques à ce titre - ils ne sont jamais aux manettes.
Des profils différents
Mais qui sont-ils ces anges dans le monde si particulier des affaires ? Claude Rameau distingue trois sortes de profils. “Le plus souvent, il s’agit d’un chef d’entreprise qui a au moins 30 ans d’expérience professionnelle. Il a l’envie de s’impliquer ; ses nombreux contacts peuvent s’avérer utiles. Il y a aussi un profil de plus en plus fréquent, celui de l’entrepreneur en série qui a l’habitude de créer et de revendre ; il a entre 30 et 40 ans, doté d’une technicité accrue, sa capacité d’engagement est forte ; son défaut : il est parfois un peu “donneur de leçon”. Et puis, arrive en France un autre profil, celui des regroupements familiaux dont les membres partagent les mêmes investissements, même si leurs compétences sont parfois éloignées les uns des autres”. Afin de décider de premiers Cantaliens à devenir des Business angels, Claude Rameau propose d’animer une journée de présentation et d’information, au cours de laquelle se succéderont des intervenants qui livreront leurs témoignages. Il sera notamment précisé qu’il ne s’agit pas d’un investissement à long terme. Le Business angels reprend ses billes en règle générale au bout de quatre à cinq ans. Un délais suffisant pour que son protégé ait fait ses preuves.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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