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Des installations au prix de la rentabilité

Si le nombre d’installations progresse en Auvergne-Rhône-Alpes, près de mille exploitations n’ont pas trouvé de repreneur en 2019.

Si le nombre d’installations progresse en Auvergne-Rhône-Alpes, près de mille exploitations n’ont pas trouvé de repreneur en 2019.
Si le nombre d’installations progresse en Auvergne-Rhône-Alpes, près de mille exploitations n’ont pas trouvé de repreneur en 2019.
© Sophie Chatenet

La session régionale installation s’est déroulée en fin de semaine dernière à Ébreuil dans l’Allier. Le département traversé par la rivière éponyme, situé le plus au nord de cette vaste région Auvergne-Rhône-Alpes, est dominé par les systèmes de polyculture-élevage. Des systèmes en souffrance, malgré leur intérêt agronomique, économique et environnemental et dont la reprise s’avère parfois compliquée, comme a pu en témoigner Aurélie Mallet, du service entreprise de la chambre d’agriculture de l’Allier. En scrutant une soixantaine d’installations aidées en polyculture-élevage sur la période 2011-2013, des moyennes se dessinent : des installations qui se font en majorité en individuel (41 %), et qui mobilisent un investissement conséquent de l’ordre de 526 700 euros. Entre les prévisions et le réalisé, c’est le coût de la mécanisation qui flambe le plus (en moyenne 128 000 euros prévus pour au final 214 000 réalisé). Côté revenu disponible, en moyenne sur cet échantillon, malheureusement pas de grande surprise, quant à son niveau par rapport aux simulations. Il plafonne en moyenne à 17 000 euros au terme de la cinquième année d’installation, tandis que 8 % de ces exploitants vont chercher un revenu à l’extérieur en exerçant une double activité.« La passion ne nourrit pas »« Encore une fois, les chiffres sont têtus. Une meilleure rémunération des agriculteurs est la seule réponse fiable à apporter aux jeunes et à tous les exploitants. On ne peut plus dire aux jeunes : vous allez faire un beau métier en travaillant 80 heures par semaine pour vous sortir à peine 1 000 euros par mois. On ne se nourrit pas de passion », a insisté Pierre Picard, le président des JA Auvergne Rhône-Alpes. Lorsque les capitaux augmentent plus vite que les revenus, il y a en effet de quoi s’interroger. Pour Samuel Duquet, responsable du marché agriculture au Crédit agricole Centre France, si l’accompagnement des projets se fait au regard des points forts et des points faibles du dossier, de son environnement (filière)… une autre dimension pèse de plus en plus dans la stratégie : le poids des capitaux. Et d’estimer que l’une des solutions pourrait passer par une dissociation des valeurs patrimoniales et économiques. Comprenez, « se dire qu’à la fin de sa carrière l’exploitant pourrait ne pas être pleinement propriétaire de son outil ». Inconcevable et dangereux pour Clément Rivoire, vice-président des JA Aura en charge de l’installation : « Nous défendons des installations viables, vivables et transmissibles. On s’éloigne de ce modèle-là, si nous faisons entrer des capitaux étrangers ». Sans compter que « si à la fin de sa carrière, l’agriculteur ne retrouve pas son capital, il perd sur tous les tableaux ».La rentabilité, Ludovic Daubannay l’a trouvé en diversifiant son exploitation. En juillet 2018, lorsqu’il rejoint son père sur l’exploitation d’Ébreuil, il investit dans trois poulaillers label rouge (Volailles fermières d’Auvergne), qui sont venus compléter l’exploitation dotée d’un atelier grandes cultures, d’un atelier bovin et d’une activité de travail à façon. Dans bien des cas, cette volonté de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier est payante.

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