FRSEA Limousin
Des idées plein la tête !
Assemblée Générale des agricultrices de la FRSEA du Limousin.
C’est en présence de Karen Serres, Présidente de la commission nationale des agricultrices de la FNSEA, que s’est déroulée l’Assemblée Générale des Agricultrices du Limousin, le mardi 10 février dernier à Panazol dans l’immeuble du Safran de la Chambre départementale de l’agriculture de la Haute-Vienne.
Bilan des départements Cette rencontre a été l’occasion pour les participantes de faire un bilan sur les actions menées en 2008 par chaque commission féminine des départements du Limousin, « Opérations Bienvenue à la ferme », « Formations à la prise de responsabilité », « Concours des fermes fleuries », « Formation à la commun- ications »… Sans oublier le combat syndical général porté aussi bien par les femmes que les hommes du secteur (crise de l’élevage, FCO, baisse des revenus….). A ce titre, Jean-Philippe Viollet, Président de la FRSEA du Limousin, qui assistait au débat, a salué l’engagement des femmes qui doivent concilier vie professionnelle, vie familiale et mandats professionnels et qui arrivent souvent mieux que les hommes à préserver l’équilibre entre chaque secteur…
Formation des agricultrices Anne Chambaret, Présidente de la Commission Régionale des agricultrices a, pour sa part, fait le bilan de l’action soutenue par le Conseil Régional du Limousin concernant l’indemnité forfaitaire attribuée aux agricultrices lorsqu’elles s’absentent de leurs exploitations pour partir en formation. Cette opération est accompagnée financièrement par la région depuis 2004 et a ainsi permis de financer plus de 1600 journées de formation effectuées par les agricultrices de la région. Malgré la crise subie par le secteur, 2008 n’a pas fait exception à la règle et l’enveloppe consentie par le Conseil Régional a été largement consommée….
Pour 2009, une demande de renouvellement de financement est en cours d’instruction au sein des services de la Région avec une nouveauté dans le sens où cette action a été inscrite dans le Contrat d’Objectif Territorial de l’agriculture dernièrement signé entre l’Etat, la Région et la Profession en novembre 2008.
Jumelage ou échanges ?
Marie-Christine Crespy, Déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité, habituée des rencontres avec les agricultrices du Limousin était également invité et a ainsi exposé le déroulé de la mission qu’elle a développée au Tadjikistan concernant la présentation des études et campagnes publicitaires françaises en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Elle a également projeté, en illustration, quelques photos prises lors de la conférence à Douchanbé (capitale du pays). Ce sujet a particulièrement intéressé la commission des agricultrices qui, sensible au problématiques rencontrées par les femmes dans les autres pays du monde, souhaite depuis longtemps développer une action de « jumelage » ou « d’échanges » avec des agricultrices d’un pays d’Europe, voir d’un autre continent. N’arrivant pas à se décider sur un pays en particulier, les participantes ont acté d’initier des échanges avec des agricultrices de différents pays, voir peut être d’organiser une rencontre à Limoges avec quelques unes de ces femmes. Une idée en appelant souvent une autre, les agricultrices ont également proposé que la commission se penche sur un autre public beaucoup plus proche d’Elles mais tout autant difficile à connaître. Il s’agit des femmes salariées d’exploitations. En effet, comme beaucoup d’autres, les métiers de l’agriculture se féminisent peu à peu.
Cependant, on ne dispose à ce jour que de faibles informations concernant ce public spécifique. Les agricultrices ont pensé qu’il pourrait être intéressant d’aller à leur rencontre afin de pouvoir échanger avec ces femmes sur leurs problématiques communes, leurs différences, ….
La commission nationale
Karen Serres a, quant à Elle, présenté les derniers travaux de la commission des agricultrices de la FNSEA, à savoir : - la reconnaissance économique liée à la prise en compte de tous les actifs qui travaillent sur les exploitations - le congé maternité avec la demande de prise en charge des coûts à 100 % du remplacement - la féminisation de la profession et l’évolution de la représentation des métiers auprès des jeunes - la problématique des retraites liée à la reconnaissance du travail des conjoints Karen Serres a par ailleurs expliqué son rôle au sein du COPA (Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l’Union Européenne) et du FIPA (Fédération Internationale des Producteurs Agricoles) organisations au sein desquelles, Karen Serres représente la spécificité féminine. Elle a également réalisé une rétrospective sur la journée mondiale de la femme rurale qui a lieu le 15 octobre dernier. Cette manifestation qui a lieu tous les ans à cette même date est organisée la veille de la journée mondiale de l’alimentation mise en place par la FAO. Elle a pour but de mieux faire connaître les femmes rurales et le rôle crucial qu’elles jouent pour assurer la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale.
Cette année la thématique portait sur les changements climatiques. Le monde subit les effets du changement climatique et l’objectif de cette journée était de mettre en lumière que les femmes rurales, qui représentent un quart de la population mondiale, apportent des solutions en la matière. Cette présentation a fait le lien avec la thématique suivante prévue à l’ordre du jour : « les économies d’énergies sur les exploitations agricoles » présenté par Arnaud Schreiner de la Chambre Régionale d’Agriculture qui, a l’issue de la présentation, a proposé aux participantes de réaliser sur leurs exploitations des « bilans énergie » afin de cibler les postes qui pourraient être améliorés. Pour terminer, les agricultrices ont prévu de se revoir prochainement dans le cadre d’une formation hors région sur la thématique « engagement collectif et développement personnel »… Vaste programme !
Contact : Anne Chambaret 06 87 53 62 34
Interview de Anne Chambaret
Quand les agricultrices s’imposent ! Formation : donner la possibilité de s’absenter ! Au fil des années, il est de plus en plus d’actualité de réfléchir sur le sujet de « l’égalité homme femme » Que ce soit au sein de l’hexagone dans le cadre du dialogue social, au Ministère du travail, ou dans le cadre européen, repris à Bruxelles par le Lobby européen des femmes. Le Conseil régional du Limousin a compris dès 2002, notre projet visant à satisfaire un besoin permanent d’évolution personnelle et professionnelle. Ce projet concrétisé par la signature de la Convention, s’inscrit dans le Contrat d’Objectif Territorial. Nous sommes aujourd’hui reconnaissantes de cette opportunité qui s’offre à nous. L’agriculture, Un métier attractif pour les femmes La campagne de communication lancée par la FNSEA aidera la profession a montrer une image positive : Utilité sociale, contact avec la nature et le vivant, technicité du métier, indépendance, emplois de proximité, métiers modernes et innovants ! Il n’y a pas un métier mais des métiers de l’agriculture: Cette campagne de communication peut donner l’opportunité à une plus grande féminisation de la profession en faisant ainsi évoluer auprès des jeunes filles en phase d’orientation, la représentation qu’elles se faisaient du métier. Cela relève de la formation initiale, la Formation continue fera le reste que ce soit pour les chefs d’exploitation ou les salariées de ces exploitations. Merci donc pour cet accompagnement et bon vent à toutes !
Interview de Brigitte Alanore, présidente de la commission des agricultrices de la FDSEA 23
Pour la 4ème année consécutive, le Conseil Régional accompagne financièrement les agricultrices pour les aider à partir en formation. A l'heure où l'agriculture doit constamment innover, se diversifier et tenir compte de plus en plus de l'environnement, la formation se révèle comme un outil essentiel pour anticiper et développer toutes ces nouvelles stratégies. Mais force est de constater qu'il existe encore des différences entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l'accès à la formation. L'aide financière régionale de 110 Euros est un atout supplémentaire indéniable pour aider les agricultrices à se former. Cette initiative des agricultrices du Limousin est unique en France et montre la volonté de notre région de vouloir donner aux femmes les mêmes chances et aussi de les inciter par le biais de la formation à s'investir encore plus dans leur métier, qu'elles pratiquent avec passion, et surtout à s'investir aussi dans la prise de responsabilités dans nos instances agricoles et dans le monde rural.
Interview de Karen Serres
Que pensez-vous des actions menées par les agricultrices du Limousin ? Le Limousin a la chance d’avoir une commission féminine dynamique et volontaire. L’action d’accompagnement des femmes au départ en formation est particulièrement remarquable. Pensez-vous que cette action encourage réellement les agricultrices a partir en formation ? Oui, l’indemnité forfaitaire mise en place est un véritable levier. Les freins et contraintes vécus par les femmes en agriculture face à la formation sont très lourds ! En ce sens, la démarche du Conseil Régional s’inscrit pleinement dans l’objectif égalité hommes / femmes. Selon vous, quels types de formations sont à privilégier ? Toutes les formations sont bien sûr importantes mais celles privilégiant le savoir être pour permettre aux agricultrices de faire le point sur elles mêmes et de s’engager dans la société sont sans doute à encourager. Qu’est ce qui vous a particulièrement interpellé dans ce que vous avez entendu aujourd’hui ? La commission des agricultrices du Limousin est attachée à la transversalité entre les citoyens ruraux et grâce à leur action, notamment au travers de la formation, elles facilitent l’implication des agricultrices dans le milieu rural. En ce sens, la Présidente de la commission des agricultrices régionale de Midi-Py que je suis, rêve de réussir à convaincre mon Conseil Régional sur la déclinaison de cette opération !
Témoignage
« On échange et on apprend toujours », Agricultrice à Brignac la Plaine, Brigitte Bosredon a suivi la formation « Gestion du stress » Pour quelles raisons avez-vous participé à cette formation ? « Dans l’agriculture, nous sommes soumis à beaucoup de pression : gérer à la fois les documents administratifs et la conduite du cheptel, nous n’avons pas droit à l’erreur. De plus, il faut concilier à la fois vie professionnelle et vie de famille. Je voulais trouver des solutions pour faire face à des situations parfois stressantes. Qu’est-ce que cette formation vous a apporté ? Elle m’a permis de mieux me relaxer et de mieux réfléchir face à des situations compliquées ce qui aide à ne pas se disperser. Ainsi, cela me permet d’être plus efficace et plus détendue. Que pensez-vous de la formation en général ? Personnellement, j’en fais tous les ans. Le fait de se former permet de s’améliorer sur le plan professionnel et personnel. De plus, cela permet de sortir de chez soi, mais aussi de créer un échange avec d’autres agricultrices et agriculteurs. Ainsi, on apprend toujours quelque chose. L’aide du Conseil général est-elle importante ? Pour nous, agricultrices, c’est un plus ! C’est notamment très bien pour celles qui doivent faire garder leurs enfants. On peut ainsi assister aux formations l’esprit tranquille même si on ne revient pas à l’heure. » TA - FDSEA 19