Des essais pour produire du fourrage dans un contexte climatique changeant
Franc succès pour l’opération conduite par la Chambre d’agriculture et l’association Céréales montagneàRézentières : 100participants ont suivi les spécialistes dans des parcelles d’essais.
Tius les éleveurs partagent la même préoccupation : “Refaire du stock après une année difficile”, résume David Lamat, responsable du pôle développement économique à la Chambre d’agriculture de Saint-Flour.
Alors dans le cadre de l’opération nationale Innov’Action(1), avec les techniciens agricoles, notamment Serge Gaydier et Christophe Chabalier, ils se sont rapprochés de l’association Céréales montagne et ont apporté des réponses aux questions soulevées par les adhérents de la petite région des GVA autour de Saint-Flour.
L’idée maîtresse : mieux piloter son exploitation en se servant des enseignements fournis par une série de tests de culture. Mercredi 17 juin, divers ateliers étaient ouverts à Rézentières. De quoi diversifier les sources d’alimentation.
Trois ateliers
Le premier atelier se fait en concertation avec d’autres départements et revient tous les quatre ans dans le Cantal, c’est celui des essais de céréales en zones d’altitude. “On mesure le rendement de diverses variétés, mais aussi leur résistance aux maladies, la qualité du grain ou de la paille et, pour celui qui le souhaite, sans fongicide”, explique David Lamat.
Le résultat après la moisson donne une indication pour l’achat des céréales l’année suivante. Le deuxième atelier, c’est celui du méteil, l’association de céréales avec des légumineuses, selon plusieurs bandes d’essais : des pois, des vesces (qui s’en sortent particulièrement bien cette année), associés à du seigle, de l’épeautre, de l’avoine...
Là encore, les quantités et les valeurs des différentes associations sont mesurées. Il s’agit dans tous les cas de voies intéressantes pour refaire du stock, “surtout après deux années compliquées”, commente David Lamat.
Si des enseignements sont tirés sur du long terme, le spécialiste souligne néanmoins une difficulté : “La vérité d’une année n’est pas forcément celle de l’année d’après.” D’où l’intérêt de renouveler régulièrement ce type d’opérations pour en tirer des conclusions qui diffèrent, selon les conditions hivernales, par exemple.
Le troisième atelier est celui d’une stratégie complémentaire, celle du dérobé d’été - moha, sorgho, maïs, ray-gras-trèfle - récolté en septembre ou octobre, qui nécessite peu d’eau et dont on entendait bien peu parler, il y a seulement quelques années... Un pari qui mérite d’être tenté.
(1) Événement annuel organisé par les Chambres d’agriculture pour découvrir les innovations qui favorisent la performance, autour de portes ouvertes et démonstrations.
Travailler vite, bien et propre, en Cuma
L es essais d’Innov’Action ont été conduits sur des parcelles appartenant au Gaec Job-Échalier. Les quatre associés, Cyril Job, Aline, Jérôme et Marc Échalier, sont à la tête d’un troupeau mixte de 75 vaches laitières et 60 allaitantes sur 197 ha dont 30 hectares de céréales ; le reste est 50 % en prairies naturelles et l’autre moitié en prairies temporaires. S’y ajoutent 2 hectares de lentilles et 30 ares de pois blonds. Marc Échalier est aussi président de la Cuma de Rézentières (27 adhérents) qui, pour l’occasion, exposait du matériel impressionnant ! “On a 32 outils, pour tout faire, sauf la fenaison”, résume le président. Il précise que le Cuma investit chaque année et renouvelle régulièrement son parc. Les deux outils présentés font partie des derniers investissements : un semoir de semis direct - utile pour sur-semer en un seul passage sans labourer, là où il y a eu des trous causés par les rats, par exemple - et une herse-étrille de... douze mètres.
Douze mètres
“Parce que plus on est large, moins on laisse de traces de passage”, justifie le président de Cuma. Et de quoi limiter au maximum l’utilisation du pulvérisateur. Les deux sorties du semoir permettent de répartir au mieux sur toute la surface. L’engin est équipé de dents à réglage hydraulique, ce qui permet d’avoir toujours la même profondeur d’action, que ce soit en zone dure ou tendre.