Porc
Des élevages porcins qui relèvent enfin la tête
La coopérative des éleveurs de porcs Velay-Auvergne (GEPVA) et sa filiale SAS Porc Velay Auvergne étaient en assemblée
générale le 26 avril dernier. Bilan de 2022, une année compliquée en terme de conjoncture.
La coopérative des éleveurs de porcs Velay-Auvergne (GEPVA) et sa filiale SAS Porc Velay Auvergne étaient en assemblée
générale le 26 avril dernier. Bilan de 2022, une année compliquée en terme de conjoncture.
En 2022, le GEPVA a collecté et commercialisé 31 648 porcs, un volume qui semble se stabiliser puisqu'en 2021, la coopérative a traité un volume comparable (31409 animaux). Sur ces 31 648 porcs, la grande majorité étaient des porcs de 25 kg
(16 970 animaux), auxquels s'ajoutent 8 185 porcelets de 8kg et 6 448 porcs charcutiers. Le nombre d'adhérents au GEPVA est également stable avec 18 exploitants adhérents.
Après une période de travaux en vue de l'agrandissement du bâtiment de la SAS Porc Velay Auvergne en 2020, la filiale du GEPVA est entrée dans une phase de croisière. L'activité 2022 de la SAS affiche une stabilité avec un volume de 8 151 animaux vendus dont 5 813 porcs charcutiers et 2 338 porcelets de 25 kg. "Le bâtiment situé à Mazeyrat d'Allier dispose désormais de 1 700 places en porcs charcutiers et de 1 400 places en post-sevrage et il fonctionne à 100% de sa capacité" signale le président Dominique Chalendard.
2022 : effet ciseau
L'assemblée générale a permis de revenir sur la conjoncture difficile du premier semestre 2022. "La production porcine a connu un début d’année 2022 à l’image du dernier semestre 2021 marqué par une forte inflation du coût alimentaire non répercutée sur le prix de marché du porc. Cet effet ciseau a laminé la trésorerie des exploitations. L’État a pris la mesure de l’ampleur de cette situation inédite en mettant en place dans l’urgence des soutiens accessibles à tous à travers deux dispositifs, aide à la production et accessibilité au plan de résilience, qui globalement ont couvert 50 % des pertes enregistrées sur les 6 mois les plus critiques " explique Dominique Chalendard.
Au final, la SAS a bénéficié d'une aide de l’État de 62 000€ et d'un PGE (Prêt Garanti par l’État) de 100 000€.
Au second semestre 2022, les producteurs de porcs ont pu compter sur une nette amélioration des cours en raison d'un assainissement du marché et du dynamisme de la demande saisonnière printanière. Une embellie des cours qui s'est poursuivie jusqu'au début de l'année 2023 avec des pics qui ont frôlé les 2,40 € début avril. "Ces hausses de cours, qui permettent de couvrir les hausses de charges, ont apporté de la sérénité dans les élevages de porcs. Les trésoreries sont revenus à l'équilibre mais elles portent encore les traces des difficultés subies fin 2021-début 2022. Et l’enjeu pour les mois à venir réside dans la capacité des entreprises de l’aval à répercuter les hausses de prix nécessaires dans un contexte de consommation très morose".
Si la production porcine européenne amorce une régression en terme de volume, ce qui est plutôt bon signe pour l'évolution des prix payés aux éleveurs en place en France, en revanche, les importations de viandes porcines allemandes et espagnoles plus compétitives, constituent une réelle source d'inquiétude pour la profession. Quant au marché des matières premières, il semble évoluer favorablement avec des prix orientés à la baisse même si la situation reste très fragile dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Durcissement du cadre réglementaire
Les contraintes administratives et le durcissement du cadre réglementaire autour de l'élevage ont fait l'objet d'échanges au cours de ces assemblées générales. "L’abaissement des seuils IED des ICPE dans les cartons de l’Union Européenne est le sujet le plus préoccupant du moment avec une montée en puissance des contraintes sur les épandages d’effluents et sur le traitement des rejets d’air viciés de ventilation. L’opposition aux projets de développement ou de création de sites porcins devient réelle dans notre région avec des recours quasi systématiques sur les arrêtés préfectoraux et sur les permis de construire. La nouvelle interprofession régionale Auvergne Rhône-Alpes, issue de la fusion prochaine de l’IPAL et d’Interporc, a pour ambition de se saisir de ces thématiques pour apporter un accompagnement et des réponses locales à ces problématiques" a indiqué le président du GEPVA.
Richard Delabre, chef de service à la DDCSPP, a profité de cette réunion pour encourager les éleveurs à respecter les règles de la biosécurité dans leurs ateliers, que ce soit pour maintenir le bon niveau sanitaire des élevages ou pour se protéger de maladies à l'image de la fièvre porcine dont la France se trouve encore à ce jour indemne.