Depuis un an, le prix du lait est l’objet de nombreuses revendications et négociations syndicales. Etat des lieux du marché à la fin du premier semestre 2014.
Depuis un an, le prix du lait est l’objet de nombreuses revendications et négociations syndicales. Etat des lieux du marché à la fin du premier semestre 2014.
Globalement, la conjoncture mondiale du lait est bonne, mais les entreprises européennes n’ont pas les capacités industrielles suffisantes pour en profiter pleinement. A ce contexte européen, s’ajoute en France, un marché intérieur saturé où les entreprises se mènent une guerre sans merci. Le travail du réseau FNPL(1) a permis d’enregistrer des hausses de prix mais des marges de manœuvre persistent.
Des outils industriels en peine pour profiter du marché mondial
Le marché mondial du lait est en plein essor. On observe une augmentation de la collecte de lait dans le monde, en France et l’Auvergne n’y déroge pas. La demande notamment dans les pays asiatiques est forte et durable. Les stocks de produits industriels (beurre, poudre…) sont très limités. Leurs cours se maintiennent donc, malgré la progression de la collecte.
En Europe, faute d’outils suffisants, les entreprises ne peuvent profiter pleinement de l’embellie du marché mondial. Les outils industriels atteignent leur potentiel de transformation et peinent à absorber l’augmentation de production. Le marché du lait en Europe est, par conséquent, plutôt excédentaire ce qui entraîne les cours du lait SPOT à la baisse pendant le pic de collecte. Adapter l’outil industriel est indispensable pour être en mesure de saisir les opportunités du marché mondial. Les récents projets de construction de tours de séchage sont de bon augure.
Encore 20 € de retard sur l’Allemagne
De son côté, le marché intérieur français des produits laitiers est saturé. La concurrence entre les industriels pour obtenir des places dans les rayons des distributeurs est implacable et les incitent à acheter le lait aux pro- ducteurs le moins cher possible. La hausse des charges à la production est, quant à elle, inexorable du fait des cours des matières premières. Après un léger fléchissement fin 2013, la hausse a repris en début d’année. Dans ce contexte tendu, grâce à la mobilisation de ses producteurs, le réseau FNPL, a obtenu des hausses de prix : au printemps via les discussions avec le médiateur puis début 2014 en s’invitant dans les négociations annuelles entre les industriels et les distributeurs.
Pourtant, malgré le travail accompli et les avancées obtenues depuis un an, le prix français accusait encore un retard par rapport à l’Allemagne de 20€ / 1000 L en moyenne sur l’année 2013. Ce retard se confirme sur le premier trimestre 2014. Le prix français n’est donc pas encore à la hauteur de ce qu’on peut attendre du marché.
La revendication d’un prix conforme au marché reste donc d’actualité.
(1) Fédération nationale des producteurs de lait.
Lire l'éditorial de David Chauve dans l'Auvergne Agricole n°2554 en page 4.